PARIS: L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy "souhaite" que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin franchisse "l'étape ultime" vers l'Élysée en 2027, dans un livre à paraître la semaine prochaine dont BFMTV a dévoilé de premiers extraits mercredi.
L'élève adoubé par le maître. Ancien porte-parole de M. Sarkozy, Gérald Darmanin "saura-t-il franchir une autre étape, voire l'étape ultime, celle qui mène à la présidence de la République ? Je le lui souhaite car il a des qualités évidentes", écrit l'ancien chef de l'État dans cet ouvrage intitulé "Le temps des combats" (Fayard, 560 pages), annoncé en librairie le 22 août.
Recalé de Matignon et confirmé au ministère de l'Intérieur à l'occasion du remaniement le mois dernier, M. Darmanin est "l'un des quadragénaires les plus prometteurs", insiste M. Sarkozy, ajoutant que le "succès" d'un de ses "amis" lui ferait "plaisir".
L'intéressé ne cache pas ses ambitions et se pose déjà en rempart face à l'extrême droite de Marine Le Pen. "Ce qui m'inquiète maintenant, c'est ce qui se passera en 2027", a ainsi affirmé M. Darmanin au Figaro dimanche, opposant sa "boussole populaire" à "la gauche bobo-libérale" et aux "techniciens" assurés de perdre selon lui.
Joignant les actes à la parole, le ministre de l'Intérieur comptera ses soutiens le 27 août dans son fief de Tourcoing (Nord), où 400 personnes dont 90 parlementaires et plusieurs ministres sont conviés à sa rentrée politique, sur le thème des "attentes des classes populaires".
L'occasion pour lui d'aborder d'autres thèmes que la sécurité, après un début d'été marqué par les émeutes provoquées par la mort du jeune Nahel lors d'un contrôle de police. Une "crise" que le ministre de l'Intérieur "a géré au mieux", estime M. Sarkozy dans un entretien au Figaro mis en ligne mercredi.
L'épisode a toutefois été entaché de plusieurs bavures policières, dont le passage à tabac d'un autre jeune, Hedi, défiguré par des agents de la brigade anti-criminalité de Marseille. L'un de ces policiers a été placé en détention provisoire, déclenchant une fronde dans les commissariats que M. Darmanin s'est gardé de condamner.
La droite n'a au contraire pas hésité à prendre parti pour ce policier, tout comme M. Sarkozy qui estime que "son maintien en liberté ne faisait pas obstacle à la recherche de la vérité" et dénonce au passage "les indignations des défenseurs professionnels des supposées victimes de la police".