Le gouvernement britannique sous pression après la découverte de légionelles dans une péniche pour réfugiés

La péniche d'hébergement Bibby Stockholm est amarrée au quai du port de Portland (Photo, AFP/Archives).
La péniche d'hébergement Bibby Stockholm est amarrée au quai du port de Portland (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Le gouvernement britannique sous pression après la découverte de légionelles dans une péniche pour réfugiés

  • La mairesse de la ville déclare que le ministère de l'Intérieur «incompétent» n'a pas effectué les tests de base
  • Les demandeurs d'asile sont renvoyés de Bibby Stockholm, le ministère de l'Intérieur cherchant une solution d'hébergement alternative

LONDRES: La ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braverman, subit des pressions croissantes pour abandonner le projet controversé d'hébergement des demandeurs d'asile sur une péniche, suite à la découverte de légionelles sur le navire, a rapporté le Guardian samedi.

Cette décision intervient alors que les ministres s'inquiètent du fait que les entrepreneurs savaient qu'il y avait des traces de la bactérie sur le Bibby Stockholm lundi lorsque les premiers demandeurs d'asile sont montés à bord du navire, qui est amarré dans le port de Portland, dans le Dorset.

Des sources du ministère de l'intérieur ont indiqué que des tests de légionellose avaient été effectués le 25 juillet et que des traces moins importantes avaient été détectées lundi, lorsque les premiers demandeurs d'asile sont montés à bord de la péniche.

Carralyn Parkes, mairesse de Portland, s'est étonnée qu'un contrôle de routine, effectué quotidiennement par les conseils municipaux, n'ait pas été réalisé rapidement.

«Je suis choquée et horrifiée par l'incompétence de ce gouvernement. On nous a dit que toutes ces vérifications avaient été faites», a-t-elle déclaré au Guardian.

Parkes a ajouté: «Le conseil municipal de Portland doit effectuer des contrôles de la légionellose dans les toilettes publiques et nous le faisons avec compétence. Pourtant, le ministère de l'Intérieur, qui est censé aider à gérer le pays, n'a pas effectué les contrôles de base.»

Le ministre fictif de l'Immigration, Stephen Kinnock, a qualifié d'«extraordinaire» l'absence de vérifications appropriées.

«Il est tout à fait normal que la péniche doive être évacuée, mais c'est une véritable pagaille. C'est des protocoles de catastrophes et les ministres du gouvernement devraient baisser la tête de honte», a-t-il déclaré à Sky News.

Le ministère de l'Intérieur a appris l'existence des premières traces de légionelles le mercredi, mais a tout de même envoyé six autres personnes sur la péniche le lendemain, ont confirmé des sources au Guardian.

Toutefois, après consultation de l'agence britannique de sécurité sanitaire, ces personnes ont été renvoyées plus tard dans la soirée, et toutes les autres ont été évacuées vendredi.

La maladie du légionnaire peut être contractée en inhalant de petites gouttelettes d'eau contenant la bactérie, ce qui entraîne des infections pulmonaires.

Jusqu'à présent, aucun des demandeurs d'asile présents sur la péniche n'a été testé positif à la maladie, mais l'apparition des symptômes peut prendre jusqu'à 16 jours.

Ministère de l'intérieur

Une lettre du ministère de l'Intérieur ayant fait l'objet d'une fuite, obtenue par le Guardian, révèle que les demandeurs d'asile ont été informés qu'ils seraient testés s'ils présentaient des symptômes tels que la toux sèche, la confusion et la diarrhée.

Le ministère de l'Intérieur a précisé que des échantillons environnementaux prélevés sur le système d'alimentation en eau du Bibby Stockholm ont révélé la présence de légionelles, ce qui nécessite une enquête plus approfondie.

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré au Guardian: «La santé et le bien-être des demandeurs d'asile restent une priorité absolue. Tous les demandeurs d'asile hébergés sur le Bibby Stockholm ont été évacués par précaution et transférés dans d'autres lieux d'hébergement.»

«Le ministère de l'Intérieur et nos sous-traitants suivent tous les protocoles et les conseils de l'équipe de santé environnementale du conseil municipal de Dorset, de l'agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni et du service national de santé de Dorset, avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.»

Toutefois, le ministère de l'Intérieur a déclaré que les échantillons ne concernaient que le système d'alimentation en eau de la péniche et qu'il n'y avait pas de risque sanitaire pour l'ensemble de la communauté de Portland.

Le secrétaire général adjoint du syndicat des pompiers, Ben Selby, a déclaré que le gouvernement avait ignoré ses responsabilités en matière de santé et de sécurité.

«Le syndicat des pompiers a averti la ministre de l'Intérieur que la détention forcée de migrants sur cette péniche représentait un risque énorme pour la santé et la sécurité», a signalé Selby au Guardian.

«Nous avons écrit à Suella Braverman il y a plus d'une semaine pour exiger une réunion afin de discuter de ces questions. Nous n'avons reçu aucune réponse à cette lettre», a-t-il révélé.

Nicola David, de l'ONG One Life to Live, qui a mené des recherches mettant en évidence l'inadaptation de la péniche à l'hébergement des demandeurs d'asile, a insisté sur la nécessité d'obtenir des réponses urgentes de la part du gouvernement, tenant les ministres pour responsables en dernier ressort.

David a précisé au Guardian: «Il y a trop d'entreprises privées impliquées dans le marché des péniches et elles n'ont pas l'expérience de l'hébergement des demandeurs d'asile.»

Il a soutenu: «Tragiquement, aujourd'hui, les demandeurs d'asile ont été les derniers à savoir ce qui se passait. C'était la question principale sur laquelle Suella Braverman a misé, mais alors qu'elle devrait répondre aux questions sur ce qui a mal tourné, on ne la voit nulle part.»

Le ministère de l'Intérieur est en train de chercher d'autres solutions d'hébergement pour les demandeurs d'asile.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Des dizaines de séismes dans la région de Naples

Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking
  • Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques

 

ROME: Des dizaines de secousses sismiques d'une intensité inédite depuis 40 ans ont été enregistrées lundi soir sur les Champs phlégréens, près de Naples, dans le sud de l'Italie, sans faire de dégâts majeurs mais semant la panique parmi les habitants, ont rapporté les autorités.

Une secousse d'une magnitude de 4,4 a été enregistrée à 20H10 locales (18H10 GMT), à 2,5 kilomètres de profondeur, a annoncé l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques.

"Depuis 19H51 (17H51 GMT, NDLR) est en cours un essaim sismique dans la région des Champs phlégréens", une zone volcanique, et "49 tremblements de terre ont été mesurés", a précisé l'institut dans un communiqué peu avant minuit.

Selon Mauro Di Vito, de l'INGV, "il s'agit du plus puissant essaim sismique de ces 40 dernières années".

Les pompiers ont fait état sur le réseau social X de "fissures" et de "chutes de corniches" tandis que des vidéos amateur montraient le sol d'un supermarché jonché de bouteilles de lait ou d'alcool tombées des rayons à Pouzzoles, commune située dans la zone d'activité des Champs phlégréens dans laquelle résident un demi-million de personnes.

Nouvelles secousses 

Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking et une place en bord de mer pour accueillir les habitants paniqués, a annoncé le maire de la ville, Luigi Manzoni, sur Facebook.

L'INGV n'exclut pas de nouvelles secousses dans la nuit.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs phlégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

"On doit vivre avec la peur, tout le temps", a témoigné un habitant de Pouzzoles sur la chaîne publique Rainews. "Combien de temps les bâtiments pourront tenir en subissant toutes ces secousses, c'est ce qu'on se demande, il ne sont pas faits pour en absorber autant."

"La terre continue à se soulever au rythme de deux centimètres par mois, c'est un rythme plus élevé que l'an dernier, et il semble que cela doive se poursuivre malheureusement", a estimé le volcanologue Mauro Di Vito sur la chaîne Canale 21.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.


Amal Clooney parmi les experts ayant conseillé la CPI sur les crimes de guerre à Gaza

 L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
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  • L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI)
  • "Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré

WASHINGTON: L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui a demandé des mandats d'arrêt contre deux ministres israéliens, dont Benjamin Netanyahu, et trois dirigeants du Hamas.

Dans un message sur le site de la "Clooney foundation for justice", fondée avec son mari acteur George Clooney, l'avocate et militante des droits humains explique qu'elle a été contactée "il y a plus de quatre mois" par le procureur de la CPI pour rejoindre un groupe d'experts en droit international chargé d'"examiner des preuves de crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés" commis en Israël et dans la bande de Gaza.

"Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré.

"Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que les chefs du Hamas Yahya Sinouar, Ismaïl Haniyeh et Mohammed Deif ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment prise d'otage, assassinat et crime sexuel. Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment l'emploi de la famine comme arme de guerre, assassinat, persécution et extermination", a-t-elle écrit.

Au sujet des demandes de mandats d'arrêt réclamés lundi par le procureur Karim Khan, l'avocate libano-britannique a assuré qu'elle soutenait cette "étape historique" visant à "faire justice aux victimes d'atrocités en Israël et en Palestine".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien, a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


Biden affirme que l'offensive d'Israël à Gaza «  n'est pas un génocide »

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
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  • "Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU
  • Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI)

WASHINGTON: Joe Biden a pris lundi la défense d'Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et balayant l'accusation de "génocide" pour l'offensive à Gaza.

"Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, devant laquelle Israël est accusé de "génocide".

Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI).

Ce magistrat a réclamé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et contre son ministre de la Défense.

"Nous rejetons" cette demande, a dit Joe Biden, répétant que son soutien à Israël était "inébranlable".

« Scandaleuse »

"Nous sommes aux côtés d'Israël pour éliminer (le chef du Hamas à Gaza Yahya) Sinouar et le reste des bouchers du mouvement palestinien", a-t-il encore déclaré, en promettant de s'activer "contre vents et marées" pour libérer les otages enlevés lors de l'attaque du 7 octobre.

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".

Les Etats-Unis continueront cependant à "apporter (leur soutien à la CPI) en ce qui concerne les crimes commis en Ukraine", a de son côté souligné le chef du Pentagone Lloyd Austin.

La CPI avait émis en 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, accusé du crime de guerre d’expulsion illégale d’enfants ukrainiens.

"Je vais être clair: quoi qu'insinue le procureur, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas, il n'y en a aucune", a asséné Joe Biden dans son communiqué.

Antony Blinken a estimé dans un communiqué que la demande du procureur "pourrait compromettre" les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza.

Par ailleurs, la CPI n'a "pas de juridiction" sur Israël, a-t-il rappelé.

Ni Israël ni les Etats-Unis ne sont membres de la CPI.

« Génocide »

Au huitième mois de la guerre dans la bande de Gaza, le procureur de la CPI a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense ainsi que trois dirigeants du Hamas pour crimes contre l'humanité présumés.

Karim Khan a déclaré avoir réclamé des mandats contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

La CPI est une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, cette institution qui compte aujourd'hui 124 Etats membres n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations.

La CIJ, elle, est l'organe judiciaire principal des Nations unies et juge des différends entre Etats.

Elle a été saisie par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de "génocide" dans la conduite de son offensive militaire à Gaza.

La CPI et la CIJ siègent à La Haye (Pays-Bas).