SAINT-ETIENNE: Une information judiciaire pour "soustraction d'enfants par ascendant hors du territoire national" a été ouverte par le parquet de Roanne (Loire) après le départ d'une femme avec ses trois enfants au Kazakhstan, sans l'autorisation du père avec qui elle est en instance de divorce, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
"Le 23 juillet, lorsque je suis allé chercher les enfants dans le cadre de la garde partagée, j'ai compris que (leur mère) était partie avec eux car les volets de la maison étaient fermés, les placards vides et les contrats de fourniture d'eau et d'énergie résiliés", a déclaré à l’AFP Antoine Sibuet, un habitant du Coteau (Loire) de 38 ans, père des trois enfants de nationalité française.
Il décide alors de déposer plainte au commissariat de Roanne pour non-représentation d'enfants le jour même, évoquant ses craintes de fuite à l'étranger. Mais son épouse s'était déjà envolée avec les enfants au Kazakhstan, d'où elle est originaire.
Depuis, il n'a pu avoir aucun contact avec Emile, 17 ans, ni avec les deux plus jeunes, Elsa, 4 ans, et Aristide, 3 ans, a-t-il expliqué, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
"Nous ne reviendrons jamais en France (…) ça ne sert à rien de déposer plainte", a écrit la mère dans un texto envoyé après son départ en avion pour Almaty avec les trois enfants, le 19 juillet.
Le procureur de la République de Roanne, Abdelkrim Grini, a indiqué à l'AFP avoir ouvert mardi une information judiciaire confiée à une juge d'instruction pour "soustraction d'enfants par ascendant hors du territoire national", afin qu'une enquête judiciaire puisse se dérouler dans le cadre d'une commission rogatoire internationale.
"En l'absence de convention d’entraide judiciaire entre nos deux pays, cette procédure judiciaire sera prolongée par une action diplomatique", a ajouté le chef du parquet roannais.
M. Sibuet se dit "déçu que la justice n'ait pas prononcé l'interdiction de sortie du territoire national des enfants" qu'il avait "demandée à deux reprises".
Il a envoyé des courriers à la Première ministre, au président de la République et à des parlementaires en lien avec le Kazakhstan. Dans un courrier consulté par l'AFP, le cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne indique au père de famille que sa situation a été "signalée à Madame Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères".