Comment le tremblement de terre du 6 février a-t-il aggravé la misère des enfants du nord-ouest de la Syrie?

La ville de Jindayris, tenue par les rebelles dans la province d'Alep au nord-ouest de la Syrie, a été relativement plus chanceuse dans le sens où elle a reçu une aide humanitaire peu de temps après les tremblements de terre du 6 février (Photo, AFP/Archives).
La ville de Jindayris, tenue par les rebelles dans la province d'Alep au nord-ouest de la Syrie, a été relativement plus chanceuse dans le sens où elle a reçu une aide humanitaire peu de temps après les tremblements de terre du 6 février (Photo, AFP/Archives).
Une vue de la ville de Jableh, à Lattaquié, en Syrie, le 10 février 2023, à la suite d'un tremblement de terre meurtrier (Photo, AFP).
Une vue de la ville de Jableh, à Lattaquié, en Syrie, le 10 février 2023, à la suite d'un tremblement de terre meurtrier (Photo, AFP).
Des Syriens déplacés vivant dans des bâtiments endommagés par la guerre, dans la ville de Raqa, au nord de la Syrie, tenue par les rebelles, le 1er mars 2023 (Photo, AFP).
Des Syriens déplacés vivant dans des bâtiments endommagés par la guerre, dans la ville de Raqa, au nord de la Syrie, tenue par les rebelles, le 1er mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Comment le tremblement de terre du 6 février a-t-il aggravé la misère des enfants du nord-ouest de la Syrie?

  • L'ampleur de la souffrance des enfants séparés ou orphelins dans une région appauvrie est qualifiée de «multiforme et préoccupante»
  • Les ONG affirment que la situation humanitaire est compliquée en raison de la perte de documentation pendant le conflit et le tremblement de terre

LONDRES: Sauvée des décombres il y a six mois, Hiba, qui n'a pas encore six ans, a perdu toute sa famille et une partie de son pied lors des tremblements de terre meurtriers qui ont frappé la Syrie en février. Ayant besoin de soins constants, elle vit désormais avec des parents éloignés dans un camp de déplacés surpeuplé.

Hiba, dont le nom a été modifié pour protéger son identité, fait partie des milliers d'enfants rendus orphelins par les deux secousses qui ont frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie le 6 février, et qui ont bouleversé la vie d'au moins 2,5 millions d'enfants rien qu'en Syrie, selon l'UNICEF.

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu aux premières heures de la matinée près de la frontière turco-syrienne a été suivi d'un autre presque aussi puissant, provoquant l'une des plus grandes catastrophes humanitaires ayant frappé la région ces derniers temps.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et beaucoup d'autres blessées. D'innombrables bâtiments, dont des maisons, des écoles et des hôpitaux se sont effondrés, laissant une grande partie de la population locale exposés aux rigueurs de l'hiver.

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La ville de Jindayris, tenue par les rebelles dans la province d'Alep au nord-ouest de la Syrie, a été relativement plus chanceuse dans le sens où elle a reçu une aide humanitaire peu de temps après les tremblements de terre du 6 février (Photo, AFP/Archives).

Les enfants qui ont perdu tous les membres adultes de leur famille dans les tremblements de terre se sont installés chez des parents éloignés, dont beaucoup avaient eux-mêmes été déplacés par la dévastation, ou ont dû se débrouiller seuls.

Les répercussions des catastrophes naturelles et humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie ont été particulièrement néfastes pour les enfants orphelins qui n'ont pas de proches adultes dans la région. Ils sont vulnérables à diverses formes d'abus, de trafic et de troubles mentaux.

L'ampleur des souffrances endurées par les enfants séparés ou orphelins dans le nord-ouest de la Syrie «est vaste, multiforme et profondément préoccupante», a signalé Hamzah Barhameyeh, responsable du plaidoyer et de la communication chez World Vision, une organisation caritative internationale axée sur l'enfance.

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Une bénévole de l'organisation humanitaire Space of Peace s'occupe d'enfants dans un centre de réfugiés pour les personnes déplacées par les tremblements de terre de février dans le nord de la Syrie (Photo fournie).

Selon Barhameyeh, les défis à relever comprennent «des traumatismes et des problèmes psychosomatiques» ainsi que «des blessures physiques et des handicaps, un soutien sanitaire inadéquat et une éducation perturbée».

En outre, les risques accrus de mariage et de travail des enfants, sans parler du recrutement par des groupes armés dans une région déchirée par la guerre, suscitent des inquiétudes.

«Les garçons risquent davantage d'être séparés, de ne pas être accompagnés ou de se retrouver à la rue», a indiqué Barhameyeh à Arab News. «Les adolescents risquent fort d'être recrutés par des groupes armés.»

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Une photo prise le 23 mai 2023 montre des enfants syriens se préparant à monter dans un bus transformé en salle de classe itinérante pour les enfants sans abri et sans école à Jindires, Alep. Les groupes d'aide s'inquiètent du fait que de nombreux enfants orphelins sont susceptibles d'être recrutés par les rebelles (Photo, AFP /Archives).

«On observe également une tendance notable au travail des enfants et aux comportements violents, une augmentation de la toxicomanie et des démêlés avec la justice. Ces expériences sont plus fréquentes chez les garçons», a-t-il ajouté.

Diana al-Ali, fondatrice d'une organisation non gouvernementale locale appelée Suriana, raconte que lors de ses rencontres avec des enfants dans les camps de déplacés, beaucoup se précipitent pour lui tenir la main, en quête de réconfort et de sécurité.

Apparemment, même les enfants qui ne sont pas orphelins sont souvent battus par leurs propres parents, eux-mêmes très stressés.

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Le tremblement de terre entre la Turquie et la Syrie a fait de nombreux orphelins parmi les enfants syriens, dans un contexte de déplacements massifs, d'écoles détruites et d'accès limité à l'eau et à l'assainissement (Photo fournie).

«De nombreux enfants ont un besoin urgent de soutien émotionnel», a révélé Al-Ali à Arab News, citant des cas de jeunes qui ont tenté de se suicider à cause de maladies mentales liées à des traumatismes non traités.

Parmi les enfants qu'elle soutient régulièrement, il y a une fillette qui refuse de marcher sur le sol et qui est terrifiée par les fourmis, convaincue que, comme dans les dessins animés, ces créatures rampantes font trembler le sol lorsqu'elles se déplacent.

De même, Hiba, qui doit régulièrement prendre des médicaments et se rendre à l'hôpital, est terrifiée par les murs et les plafonds; le choc qu'elle a subi lors du tremblement de terre est si violent qu'elle ne réagit pas lorsqu'on lui parle.

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Une bénévole de l'organisation humanitaire Space of Peace s'occupe d'enfants dans un centre de réfugiés pour les personnes déplacées par les tremblements de terre de février dans le nord de la Syrie (Photo fournie).

Al-Ali explique que son organisation caritative a fourni aux enfants et à leurs tuteurs de l'argent liquide, des denrées alimentaires, des médicaments, des couches et même des activités de divertissement, mais elle considère que les besoins humanitaires non satisfaits dans la région touchée par le tremblement de terre sont énormes.

En juillet, le Conseil de sécurité des Nations unies n'a pas renouvelé l'autorisation d'acheminer l'aide humanitaire des Nations unies vers le nord-ouest de la Syrie, tenu par les rebelles, via le poste-frontalier de Bab al-Hawa, coupant ainsi une ligne de vie vitale pour plus de quatre millions de personnes dépendantes de l'aide.  

Le 11 juillet, un jour après l'expiration de la résolution 2672, deux résolutions rivales visant à permettre la poursuite du flux d'aide de des Nations unies en provenance de Turquie ont fait l'objet d'un veto de la part de la Russie, d'une part, et des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France, d'autre part.

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, la canicule estivale a aggravé les souffrances dans le nord-ouest de la Syrie. Les températures ont dépassé les 40 degrés Celsius et des incendies ont éclaté dans les camps de déplacés d'Idlib et du nord d'Alep.

EN CHIFFRES

58 000 morts dans le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie lors des tremblements de terre du 6 février.

200 000 bâtiments endommagés ou détruits, notamment des écoles et des hôpitaux.

2,5 millions d'enfants touchés par les tremblements de terre rien qu'en Syrie (UNICEF).

 

Le soutien en matière de santé mentale reste inaccessible pour la plupart des gens, a mentionné Al-Ali, en racontant le sort d'un enfant qui lutte contre l'épilepsie alors qu'il vit sous une tente. «Il a besoin de médicaments coûteux tous les mois et son père a été tué pendant le conflit», a-t-elle expliqué. 

Al-Ali a ajouté que de nombreuses tentes en question sont si étroites qu'il n'y a pas d'espace pour s'allonger, ce qui oblige les personnes à rester assises au même endroit pendant de longues périodes.

«Les organisations opérant dans la région n'ont pas apporté de soutien en matière de santé mentale lorsque le séisme a frappé», a-t-elle signalé, ajoutant que la concentration de l'aide humanitaire sur les deux villes d'A'zaz et de Jindires a eu pour conséquence de priver d'autres zones d'une attention adéquate. 

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Les besoins des enfants dans le nord-ouest de la Syrie augmentent de façon exponentielle et l'accès à l'aide humanitaire doit être renforcé et non réduit (Photo, World Vision).

 

Elle a poursuivi: «Il n'y avait pas beaucoup d'organisations opérant ici lorsque les tremblements de terre ont frappé, alors nous avons compté sur nos efforts personnels, ainsi que sur les ONG Violet et Shafak, qui ont fourni du pain.»

«Les fonds consacrés au bien-être des enfants sont insuffisants. Nous sommes les seuls à proposer des activités récréatives aux enfants et des séances de soutien à la santé mentale», a divulgué Al-Ali.

«Nous avons des programmes destinés à aider les mineurs à se sentir en sécurité et chaque enfant fait l'objet d'une évaluation afin de déterminer ses besoins», a-t-elle éclairci.

Selon Barhameyeh, de World Vision, la perte de documents civils pendant le conflit et les tremblements de terre est l'un des nombreux facteurs qui nuisent à la protection des orphelins et des enfants séparés.

Qualifiant la situation de «très complexe et difficile», il a déclaré que l'absence de documents constituait «un obstacle important» à la réalisation d'une vie normale pour ces enfants.

Barhameyeh a ajouté que s'il existe des organisations non gouvernementales qui offrent une protection contre la traite et d'autres menaces, «ces services ne sont pas pleinement intégrés ou ne collaborent pas avec les conseils municipaux locaux», et que «l'absence de mécanismes formels de protection de l'enfance» joue également un rôle.

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Avec des fonds limités alloués à la protection de l'enfance, des millions d'enfants restent non seulement vulnérables, mais aussi dans un état d’incertitude politico-bureaucratique (Photo, AFP).

L'absence de preuve d'identité légale «entrave gravement» la capacité des enfants à «exercer leurs droits», a-t-il clarifié, ajoutant que le problème de pièces d’identité devient de manière alarmante «multigénérationnel» car de plus en plus d'enfants sont nés de parents déplacés «qui eux-mêmes n'ont pas de documents appropriés».

«Un niveau de complexité supplémentaire est introduit par les différentes autorités qui délivrent leurs propres documents, ce qui conduit à une prolifération de documents», a avisé Barhameyeh.

Selon lui, les détenteurs de ces documents peuvent en tirer des avantages à court terme dans les zones contrôlées par les autorités qui les délivrent, mais ils pourraient causer de graves problèmes de sécurité à long terme, «notamment des arrestations et des détentions arbitraires par le gouvernement syrien, en particulier à l'extérieur du nord-ouest de la Syrie».

Les fonds alloués à la protection de l'enfance étant limités et les risques dépassant largement les ressources disponibles, des millions d'enfants restent non seulement vulnérables, mais aussi dans un état d’incertitude politico-bureaucratique.

Les ONG et les organisations caritatives actives dans la région s'accordent à dire que si les efforts pour protéger les enfants ne sont pas renforcés, le sort qui les attend est sinistre et incertain.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Un émissaire américain «satisfait» par la réponse du Liban à sa demande de désarmer le Hezbollah

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
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  • "C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban
  • Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion

BEYROUTH: Un émissaire américain s'est déclaré lundi "satisfait" par la réponse de Beyrouth à sa demande de désarmer le Hezbollah, qui sort affaibli d'une guerre avec Israël, et a exhorté le Liban à suivre l'exemple de la Syrie qui a entamé le dialogue avec Israël.

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun.

"C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban.

Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion.

Un responsable libanais qui a requis l'anonymat a déclaré à l'AFP que la partie libanaise avait soumis une réponse initiale il y a deux jours aux Etats-Unis, qui avaient demandé des modifications.

Les responsables libanais "se sont réunis tout le weekend pour élaborer la version finale", a-t-il ajouté.

Lors d'une visite précédente à Beyrouth le 19 juin, M. Barrack, ambassadeur des Etats-Unis en Turquie et émissaire pour la Syrie, avait demandé aux autorités libanaises de s'engager formellement à désarmer le Hezbollah pro-iranien.

Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah, seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la guerre avec Israël, avec sa direction quasiment décimée. Le mouvement islamiste refuse toute discussion sur la remise de ses armes tant que l'armée israélienne ne s'est pas totalement retirée du Liban.

Dimanche, son chef, Naïm Qassem, a affirmé que sa formation n'allait pas "capituler" ou rendre ses armes sous la menace. Il a ajouté que Israël devait d'abord appliquer l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre les deux parties en novembre 2024, en se retirant notamment des territoires qu'il occupe encore au Liban et en arrêtant ses frappes contre le Liban.

"Perle de la Méditerranée" 

L'accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, mais il repose sur une résolution de l'ONU prévoyant le désarmement des milices sur l'ensemble du territoire libanais.

L'émissaire américain a souligné que le Hezbollah était aussi "un parti politique". "Le Hezbollah doit voir qu'il y a un avenir pour eux, que cette voie n'est pas uniquement dirigée contre eux", a-t-il dit, faisant miroiter "la paix et la prospérité".

M. Barrack a par ailleurs averti le Liban qu'il serait "laissé de côté" s'il ne rejoignait le camp du changement dans la région, prenant l'exemple de la Syrie voisine qui a engagé selon lui un "dialogue" avec Israël.

"Le dialogue a commencé entre la Syrie et Israël, tout comme le dialogue doit être réinventé par le Liban", a-t-il dit.

Il a souligné que le président Donald Trump était convaincu que "le Liban reste la clé de la région, il peut être la perle de la Méditerranée".

La Syrie, où des islamistes ont pris le pouvoir en décembre, renversant Bachar al-Assad, s'est déclarée vendredi prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité datant de 1974 avec Israël, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.


Israël attaque des cibles houthies au Yémen

Israël attaque des cibles houthies au Yémen
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  • L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés"
  • Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir frappé tôt lundi des infrastructures de rebelles Houthis au Yémen, dans le port de Hodeida et d'autres zones contrôlées par ces insurgés soutenus par l'Iran.

Quelques heures plus tard, l'armée a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen en direction d'Israël, où les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs endroits. Elle n'a pas précisé dans l'immédiat si ces missiles avaient été interceptés ou non.

Les attaques menées par l'aviation et la marine israéliennes ont visé les ports yéménites de Hodeida, Ras Issa et Salif, ainsi que la centrale électrique de Ras Al-Kathib, a annoncé l'armée dans un communiqué.

"L'ennemi israélien cible le port de Hodeida", avait indiqué plus tôt la chaîne de télévision Al-Masirah contrôlée par les Houthis, rapportant également des frappes sur les autres lieux mentionnés par Israël.

L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés".

Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer.

Depuis fin 2023, les insurgés yéménites ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, puis des bateaux américains, avant de conclure début mai un accord de cessez-le-feu avec Washington pour mettre fin à des semaines de bombardements américains.

Ils ont toutefois promis de continuer à viser les navires israéliens croisant en mer Rouge par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, théâtre d'une guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent en Israël du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Dimanche, un navire marchand a été attaqué en mer Rouge au large de Hodeida, d'après deux agences de sécurité maritimes britanniques, l'une faisant état de l'abandon par l'équipage du bateau endommagé.

Ces attaques à répétition ont poussé de nombreux armateurs à éviter cette zone par laquelle transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les insurgés yéménites ont également mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël.

 


Gaza: Netanyahu à Washington, Trump espère un accord Israël-Hamas «cette semaine»

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza. (AFP)
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  • Donald Trump a estimé dimanche qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord
  • "Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine", a-t-il déclaré à des journalistes

WASHINGTON: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza.

Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont commencé dimanche soir à Doha en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages et de prisonniers.

"Les discussions portent sur les mécanismes de mise en oeuvre" de l'accord et un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche des pourparlers, qui se font par l'intermédiaire de médiateurs.

Donald Trump a estimé dimanche qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord.

"Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine", a-t-il déclaré à des journalistes.

Avant de s'envoler pour les Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que sa rencontre avec Donald Trump pouvait "contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous".

La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n'est pas prévue avant 18H30 locales (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.

Le président américain pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique après 21 mois de guerre.

Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné à ses négociateurs des "instructions claires": parvenir à un accord "aux conditions que nous avons acceptées".

Le dirigeant israélien avait jugé "inacceptables" samedi les "changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition" initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.

"Mission importante" 

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.

M. Netanyahu a une "mission importante" à Washington, a déclaré le président israélien Isaac Herzog après l'avoir rencontré dimanche matin: "faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l'origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Le 18 mars, faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a repris son offensive à Gaza, où le Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007.

26 Palestiniens tués 

Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d'habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles selon l'ONU et les ONG, 26 Palestiniens ont été tués dimanche par les bombardements israéliens, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Interrogée par l'AFP sur les faits rapportés par M. Bassal, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de les commenter dans l'immédiat.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d'accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l'AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.

Vendredi, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a recensé au moins 613 personnes tuées lors de distributions d'aide à Gaza entre le 26 mai et le 27 juin, dont 509 près des seuls centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Au moins 57.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.