TUNIS: Dix corps de migrants, "apparemment des ressortissants d'Afrique subsaharienne", ont été découverts sur une plage au nord de Sfax, en Tunisie, épicentre cette année de l'émigration clandestine vers l'Europe, a-t-on appris de sources officielles dimanche.
"Dix corps ont été retrouvés au cours des dernières 48 heures par des unités des gardes-côtes" sur une plage au nord de Sfax (centre-est), a indiqué la Garde nationale dans un communiqué.
De son côté, le tribunal de Sfax a eu connaissance de la découverte de "huit cadavres, apparemment tous des Africains subsahariens mais des analyses et prélèvements sont en cours pour les identifier", a précisé à l'AFP son porte-parole, Faouzi Masmoudi.
Ils ont été "trouvés entre vendredi et samedi" au moment d'orages intenses et de rafales de vent lors desquels l'embarcation où ils se trouvaient a pu faire naufrage, a rappelé le porte-parole, en soulignant ne pas avoir été informé d'un naufrage au large de Sfax.
Les victimes peuvent aussi être parties d'un autre endroit au sud de Sfax, ou encore de Mahdia ou Zarzis, deux localités situées plus au sud, a précisé le porte-parole.
901 corps
Du 1er janvier au 20 juillet, 901 corps de migrants morts noyés au large des côtes tunisiennes ont été repêchés, dont une majorité de ressortissants subsahariens. Sur la même période, 34.290 autres migrants ont été secourus ou interceptés.
Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), depuis le début de l'année, un record de près de 90.000 migrants sont arrivés en Italie, dont les côtes les plus proches sont situées à moins de 150 km de la Tunisie, surtout en provenance de ce pays, et le reste venait de Libye.
La Méditerranée centrale - entre l'Afrique du Nord et l'Italie - est la route migratoire la plus dangereuse au monde avec plus de 20.000 morts depuis 2014, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les départs de ressortissants subsahariens ont connu une accélération en mars et avril après un discours, le 21 février, du président Kais Saied dénonçant l'arrivée de "hordes de migrants" clandestins venus, selon lui, "changer la composition démographique" de la Tunisie.
Des centaines de migrants irréguliers avaient alors perdu leur travail informel ou leur logement, et des dizaines d'agressions avaient été recensées dans le pays.