Des vacances pour tous, même pour les pauvres?

Les initiatives se multiplient pour que les plus démunis puissent eux aussi profiter d'une parenthèse estivale. (AFP)
Les initiatives se multiplient pour que les plus démunis puissent eux aussi profiter d'une parenthèse estivale. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Des vacances pour tous, même pour les pauvres?

  • Selon une étude, un enfant sur dix ne part pas en vacances pour des raisons financières, et une proportion équivalente a des parents qui se privent de vacances pour qu'ils puissent partir sans eux
  • Le gouvernement a récemment annoncé vouloir se saisir du sujet: l'an prochain, il subventionnera à hauteur de 200 à 350 euros le départ en «colo» des enfants de 11 ans

PARIS: Un "pass colo" imaginé par le gouvernement, une "politique publique des vacances" réclamée par l'opposition, des séjours organisés ou subventionnés par les associations: les initiatives se multiplient pour que les plus démunis puissent eux aussi profiter d'une parenthèse estivale.

Pour beaucoup de personnes vivant dans la précarité, "ce sujet relève d'un impensé: s'offrir des vacances, c'est le Graal inespéré", souligne Aurélie Mercier, du Secours catholique, l'une des organisations caritatives qui s'efforcent d'aider les plus pauvres à partir malgré tout.

"Dans l'imaginaire collectif, les vacances, c'est lié à l'exercice d'un travail. Ceux qui ne travaillent pas ou ont des emplois très précaires ne s'estiment pas légitimes pour partir", abonde Jacqueline Doneddu, responsable du dossier à ATD Quart Monde.

Pourtant, "ne pas prendre de vacances, c'est une forme de violence, ça participe d'un sentiment d'exclusion", ajoute cette responsable. Les difficultés financières ne sont pas seules en cause, les publics précaires ayant besoin d'être accompagnés face à des "freins culturels", selon elle.

Selon une étude de l'Insee parue en mars, un enfant sur dix ne part pas en vacances pour des raisons financières, et une proportion équivalente a des parents qui se privent de vacances pour qu'ils puissent partir sans eux.

Le gouvernement a récemment annoncé vouloir se saisir du sujet: l'an prochain, il subventionnera à hauteur de 200 à 350 euros le départ en "colo" des enfants de 11 ans.

Il est "douloureux pour beaucoup de nos enfants" de n'avoir rien à raconter sur leurs vacances le jour de la rentrée scolaire, a observé la nouvelle ministre des Solidarités Aurore Bergé, qui veut créer un "pass colo" pour les familles ayant jusqu'à 4.000 euros de revenus mensuels.

L'opposition de gauche, de son côté, a formulé plusieurs propositions pour favoriser le départ en vacances des plus précaires.

Avec une soixantaine d'autres élus, le député (LFI) François Ruffin propose ainsi que chaque ménage bénéficie d'un aller-retour estival gratuit au péage d'autoroute, ou d'un billet illimité à 29 euros sur le réseau TER national.

Facteur d'apaisement 

Et un autre texte, également signé par des élus de la Nupes et élaboré en collaboration avec ATD Quart Monde, propose de créer un "fonds national de soutien aux départs en vacances".

Pour l'un des auteurs de ce texte, le député écologiste des Yvelines Benjamin Lucas, permettre au plus grand nombre de "s'extraire d'un cadre quotidien parfois pesant" constitue un "facteur d'apaisement de la société".

Les vacances devraient être un droit "pour tous", insiste l'élu, mais elles constituent un enjeu particulier dans les banlieues en difficultés, car "le fait de ne pas partir y prend une dimension encore plus dramatique".

"Ce n'est pas la même chose de rester chez soi quand on a un bout de jardin et qu'on peut faire un tour à vélo, ou qu'on est enfermé dans une tour de 20 étages, avec un ascenseur en panne et 40 degrés dans l'appartement", souligne le député, qui compte dans sa circonscription le Val Fourré, l'un des plus grands quartiers prioritaires français.

"Nos quartiers restent des prisons à ciel ouvert, avec énormément de gamins qui restent sur le bord du trottoir, et ne partent pas l'été", abonde Mohamed Mechmache, un militant associatif qui organise des séjours à la mer pour des familles de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Grâce à cette initiative, Hanane, 35 ans, (qui préfère ne pas donner son nom de famille) a pu partir 12 jours dans l'Hérault, dans un camping en bord de Méditerranée, avec son mari et ses trois jeunes enfants, qui "n'avaient jamais vu la mer". "Ils étaient émerveillés", raconte-t-elle à l'AFP. "On ne voulait pas rentrer!", abonde une autre vacancière, Zainabou, 44 ans, qui n'en revient pas d'avoir même eu droit à une "excursion en Espagne".

Après un tel séjour, les difficultés du quotidien "ne disparaitront pas" pour ces familles, mais "ça va les aider à affronter ce qui les attend en rentrant", assure M. Mechmache: "elles reviennent dans le quartier boostées et regonflées. Ça nous a permis de remettre des gens au travail et que les gamins décrocheurs retournent à l'école".


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.