BEYROUTH: Dans le cadre de leur lutte contre les paris illégaux sur Internet, les forces de sécurité libanaises ont arrêté Jacques Barsoumian, dit «Jacques le roi», ainsi que d'autres personnes.
Le bureau du procureur général de la Cour de cassation a approuvé cette décision, et des enquêtes sont en cours pour poursuivre tous les criminels impliqués dans les jeux d'argent en ligne qui ont attiré des centaines de jeunes dans leur sombre univers, tout en privant le trésor public des millions de dollars.
Le scandale des paris en ligne a atteint son point culminant après une série d'événements qui se sont déroulés dans le sud du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth. Des enfants auraient volé leurs parents, vendu les bijoux de leur mère et se seraient même suicidés après être devenus accros aux paris.
D'autres incidents comprenaient des querelles houleuses qui se sont transformées en affrontements armés.
Le seul site de paris sous licence est l’hippodrome de Beyrouth, tandis que les jeux de hasard sont limités, par la loi, au Casino du Liban, ainsi qu'un certain nombre de sites sous licence qui imposent des restrictions d'âge.
Cependant, les plates-formes de jeux et de paris sans licence sont désormais accessibles aux jeunes sur leur téléphone ou dans les cafés des quartiers.
Cela a conduit à une augmentation du nombre de personnes dépendantes au jeu, qui considèrent cette pratique comme un moyen facile pour gagner de l’argent.
«Les autorités sont incapables d’endiguer ce cyberespace»
Des sources de sécurité affirment que ce fléau «s’est développé dans les différentes régions du pays. Les paris ont maintenant atteint des matchs de football et d'autres jeux, avec de jeunes hommes, des vieillards et même des jeunes filles et des militaires qui y participent en raison des tentations de profits rapidement réalisés».
Jouer dans les cafés ne nécessite que l'achat de cartes de recharge, similaires aux cartes de recharge de téléphone. Le prépaiement est facile.
La plupart des cafés fonctionnent au Liban sous le parrainage et la protection d'intermédiaires. Selon des sources sécuritaires, le nombre d'intermédiaires ne dépasse pas cinq personnes, qui s'entourent d'une sécurité renforcée et sont aidées par des caméras de surveillance.
Lors d'une perquisition qui visait un café de jeu en ligne dans une ville du sud, les forces de sécurité ont trouvé un montant s’élevant à 4 milliards de livres libanaises. Des enquêtes plus approfondies ont révélé que ce montant constituait les bénéfices que le café avait réalisés en une seule journée. On a également constaté que 90% des personnes présentes dans l'établissement avaient entre 15 et 35 ans.
Le brigadier à la retraite le général Mounir Akiki, rédacteur en chef du magazine General Security, a affirmé à Arab News: «Le cyberespace est ouvert et le monde entier souffre de ce fléau. Ce qui a permis aux paris de se développer au Liban, c'est la détérioration des conditions de vie et la hausse du taux de chômage.»
Mounir Akiki a ajouté qu'il était de la responsabilité des parents de savoir ce que faisaient leurs enfants.
Il a indiqué: «Dans le passé, les parents avaient l'habitude d'éteindre la télévision et les enfants n'avaient pas d'autre choix. Cependant, aujourd'hui, les jeunes accèdent à des sites Web interdits alors qu'ils sont assis à côté de leurs parents, sans que ces derniers ne s'en rendent compte.»
Il a souligné l'importance du fait de guider les jeunes, «parce qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale. Les autorités sont incapables d’endiguer ce cyberespace car il est partout.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com