Liban: Les paris illégaux investissent les cafés, ciblant les jeunes et entraînant des suicides

Cafés avec terrasse dans le centre de Beyrouth (Photo, Wikimedia Commons).
Cafés avec terrasse dans le centre de Beyrouth (Photo, Wikimedia Commons).
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Publié le Mercredi 02 août 2023

Liban: Les paris illégaux investissent les cafés, ciblant les jeunes et entraînant des suicides

  • Jacques Barsoumian, connu sous le nom de «Jacques le roi», ainsi que d'autres personnes impliquées dans des paris en ligne, ont été arrêtés
  • Lors d'une perquisition visant un café organisant des paris en ligne dans une ville du sud du Liban, les forces de sécurité ont trouvé un montant s'élevant à 4 milliards de livres libanaises

BEYROUTH: Dans le cadre de leur lutte contre les paris illégaux sur Internet, les forces de sécurité libanaises ont arrêté Jacques Barsoumian, dit «Jacques le roi», ainsi que d'autres personnes. 

Le bureau du procureur général de la Cour de cassation a approuvé cette décision, et des enquêtes sont en cours pour poursuivre tous les criminels impliqués dans les jeux d'argent en ligne qui ont attiré des centaines de jeunes dans leur sombre univers, tout en privant le trésor public des millions de dollars.

Le scandale des paris en ligne a atteint son point culminant après une série d'événements qui se sont déroulés dans le sud du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth. Des enfants auraient volé leurs parents, vendu les bijoux de leur mère et se seraient même suicidés après être devenus accros aux paris.

D'autres incidents comprenaient des querelles houleuses qui se sont transformées en affrontements armés.

Le seul site de paris sous licence est l’hippodrome de Beyrouth, tandis que les jeux de hasard sont limités, par la loi, au Casino du Liban, ainsi qu'un certain nombre de sites sous licence qui imposent des restrictions d'âge.

Cependant, les plates-formes de jeux et de paris sans licence sont désormais accessibles aux jeunes sur leur téléphone ou dans les cafés des quartiers.

Cela a conduit à une augmentation du nombre de personnes dépendantes au jeu, qui considèrent cette pratique comme un moyen facile pour gagner de l’argent.

«Les autorités sont incapables d’endiguer ce cyberespace»

Des sources de sécurité affirment que ce fléau «s’est développé dans les différentes régions du pays. Les paris ont maintenant atteint des matchs de football et d'autres jeux, avec de jeunes hommes, des vieillards et même des jeunes filles et des militaires qui y participent en raison des tentations de profits rapidement réalisés».

Jouer dans les cafés ne nécessite que l'achat de cartes de recharge, similaires aux cartes de recharge de téléphone. Le prépaiement est facile.

La plupart des cafés fonctionnent au Liban sous le parrainage et la protection d'intermédiaires. Selon des sources sécuritaires, le nombre d'intermédiaires ne dépasse pas cinq personnes, qui s'entourent d'une sécurité renforcée et sont aidées par des caméras de surveillance.

Lors d'une perquisition qui visait un café de jeu en ligne dans une ville du sud, les forces de sécurité ont trouvé un montant s’élevant à 4 milliards de livres libanaises. Des enquêtes plus approfondies ont révélé que ce montant constituait les bénéfices que le café avait réalisés en une seule journée. On a également constaté que 90% des personnes présentes dans l'établissement avaient entre 15 et 35 ans.

Le brigadier à la retraite le général Mounir Akiki, rédacteur en chef du magazine General Security, a affirmé à Arab News: «Le cyberespace est ouvert et le monde entier souffre de ce fléau. Ce qui a permis aux paris de se développer au Liban, c'est la détérioration des conditions de vie et la hausse du taux de chômage.»

Mounir Akiki a ajouté qu'il était de la responsabilité des parents de savoir ce que faisaient leurs enfants.

Il a indiqué: «Dans le passé, les parents avaient l'habitude d'éteindre la télévision et les enfants n'avaient pas d'autre choix. Cependant, aujourd'hui, les jeunes accèdent à des sites Web interdits alors qu'ils sont assis à côté de leurs parents, sans que ces derniers ne s'en rendent compte.»

Il a souligné l'importance du fait de guider les jeunes, «parce qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale. Les autorités sont incapables d’endiguer ce cyberespace car il est partout.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".