«Nettoyez votre pays», une campagne de cent jours à l’initiative du ministère libanais de l’Environnement

Des gens marchent à l’ombre des feuillages le long de la rue Hamra, dans le centre de Beyrouth, le 23 juin 2023. (AFP)
Des gens marchent à l’ombre des feuillages le long de la rue Hamra, dans le centre de Beyrouth, le 23 juin 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

«Nettoyez votre pays», une campagne de cent jours à l’initiative du ministère libanais de l’Environnement

  • Des municipalités, des dizaines d’organisations non gouvernementales et des bénévoles ont pris part à la campagne qui a commencé du front de mer de Beyrouth
  • Les gouvernements successifs n’ont pas trouvé de solution durable au problème des déchets et appliquent des mesures temporaires

BEYROUTH: Le ministère libanais de l’Environnement a lancé dimanche une campagne qui a pour slogan «Nettoyez votre pays».
Des municipalités, des dizaines d’organisations non gouvernementales et des bénévoles ont pris part à cette campagne qui a commencé du front de mer de Beyrouth.
«C’est un message destiné à interdire le gaspillage aléatoire des déchets», a indiqué le ministre de l’Environnement, Nasser Yassine.
«C’est aussi une façon de reconnaître le rôle vital que jouent les municipalités dans l’assainissement de leurs villes, de leurs villages et de leurs forêts, en plus de les accompagner, afin de favoriser la sensibilisation à l’environnement.»
Munis de sacs, des dizaines de jeunes hommes, femmes et enfants se sont rassemblés sur le front de mer de Beyrouth 8 huit heures du matin. Les mains couvertes de gants de protection, ils ont ramassé des bouteilles en verre et en plastique, des papiers ainsi que de boîtes de conserve.»
Ils ont également recueilli les déchets abandonnés par les passants qui ont passé la soirée sur la promenade ainsi que ceux qui ont été jetés par les gens de leurs voitures dans la rue et la mer.
M. Yassine a ajouté: «La conscience environnementale est en déclin en raison du chaos actuel et de l’absence de mesures dissuasives.»
«Ceux qui ne respectent pas la propreté des lieux devraient avoir honte de voir des jeunes femmes et des enfants ramasser leurs ordures.»
M. Yassine, qui soutient ces bénévoles, a affirmé: «L’objectif de cette campagne, qui durera cent jours, est d’encourager les gens à nettoyer leur pays.»
«Cette journée symbolique est un message de soutien aux municipalités et de sensibilisation pour les citoyens.»
Le Liban fait face à une crise de déchets qui s’est aggravée avec l’effondrement économique du pays.
L’État n’a mis en place aucune stratégie claire à long terme pour résoudre le problème et il n’adopte que des solutions temporaires.
Les rues des villes libanaises se transforment parfois en dépotoirs. Les employés des entreprises de collecte des déchets organisent des manifestations pour exiger une augmentation de leurs bas salaires, ce qui a des répercussions sur le processus de ramassage des ordures.
Les sites où les déchets sont collectés pour être traités et mis en décharge se sont transformés en montagnes de déchets, ce qui cause des problèmes environnementaux et sanitaires.
Le problème s’aggrave avec les températures estivales plus élevées, puisque les déchets commencent à se décomposer progressivement.
Selon le World of Statistics – un réseau mondial qui comprend près de 2 360 organisations à travers le monde –, le Liban a récemment été classé parmi les dix pays les plus pollués au monde.
Les gouvernements successifs n’ont pas trouvé de solution durable au problème des déchets et ils appliquent des mesures temporaires.
Selon une étude menée par Human Rights Watch, «les habitants des zones où les déchets sont déversés, enfouis ou brûlés à l’air libre souffrent de problèmes de santé – notamment des maladies pulmonaires obstructives chroniques –, de toux, d’infections de la gorge, d’affections cutanées et d’asthme.»
L’étude montre également qu’«il existe un lien entre la pollution de l’air due à la combustion des déchets à l’air libre et les maladies cardiaques, l’emphysème et l’exposition potentielle des personnes à des composés cancérigènes».
Toutes les tentatives gouvernementales et civiles pour pousser les gens à trier leurs ordures à la maison ont échoué puisque le concept n’est toujours pas courant au Liban.
De plus, de nombreuses personnes fouillent dans les poubelles éparpillées dans les rues à la recherche d’objets recyclables qui peuvent être revendus dans les brocantes.
«Il n’y a plus de crise de déchets qui résulte de l’interruption de la collecte des déchets et du nettoyage des rues», a précisé M. Yassine.
«Cependant, la fréquence du processus est plus faible et les entreprises concernées recueillent les déchets une fois par jour au lieu de deux en raison des problèmes de financement de ce secteur.»
«La baisse des ressources et la difficulté de sécurisation des recettes par les communes sont à l’origine de l’effondrement monétaire et de la crise économique qui affectent les communes et l’administration centrale.»
«Nous avons besoin de modifier les lois qui permettent aux municipalités de percevoir des redevances directes sur les déchets produits par les habitations, les restaurants et les usines. Il faudrait également développer toutes les installations liées aux déchets, les centres de tri et les décharges dans le cadre de la coopération entre les municipalités.»
Les ordures ménagères sont collectées sans être triées et sont envoyées dans les décharges au lieu d’être recyclées ou compostées.
Selon un rapport compilé par la Waste Management Coalition en 2020, «le Liban dépense 154,5 dollars [1 dollar = 0,91 euro] pour gérer une tonne de déchets solides, tandis que l’Algérie, la Jordanie et la Syrie dépensent respectivement 7,22, 22,8 et 21,55 dollars».
Selon un autre rapport, élaboré par Human Rights Watch et la Waste Management Coalition, des chercheurs de l’université américaine de Beyrouth déclarent que «seulement 10 à 12% des déchets du Liban ne peuvent pas être compostés ou recyclés».
Ce document précise: «Des pratiques améliorées de gestion des déchets, comme le recyclage et le compostage, peuvent générer 74 millions de dollars par an. Cependant, 85% des déchets solides finissent dans des sites d’enfouissement et des décharges à ciel ouvert.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.