Au Liban, la Sûreté de l’État appelle à la vigilance des parents contre le harcèlement des jeunes

Les écoles et les universités sont également invitées à sensibiliser davantage les enfants, les jeunes femmes et les jeunes hommes aux mesures de précaution et de protection contre les harceleurs. (Shutterstock)
Les écoles et les universités sont également invitées à sensibiliser davantage les enfants, les jeunes femmes et les jeunes hommes aux mesures de précaution et de protection contre les harceleurs. (Shutterstock)
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Publié le Mardi 01 août 2023

Au Liban, la Sûreté de l’État appelle à la vigilance des parents contre le harcèlement des jeunes

  • Cette mise en garde intervient au moment où la Sûreté de l’État a arrêté un citoyen libanais âgé d’une soixantaine d’années «après avoir vérifié son implication dans des agressions contre des enfants»
  • Dans un récent sondage, 61% des femmes font part de leur inquiétude quant à leur sentiment d’insécurité pendant les trajets quotidiens

BEYROUTH: Au Liban, la direction générale de la Sûreté de l’État appelle les parents à être plus vigilants dans la protection de leurs enfants et adolescents contre le harcèlement et les abus.
Les écoles et les universités sont également invitées à sensibiliser davantage les enfants, les jeunes femmes et les jeunes hommes aux mesures de précaution et de protection contre les harceleurs.
«Les crimes de viol et de harcèlement sexuel sont de plus en plus élevés et se produisent dans diverses régions du Liban, en particulier dans les zones à forte densité de population», déclare à Arab News George Harb, conseiller médias du directeur général de la Sûreté de l’État.
Cette mise en garde intervient au moment où la Sûreté de l’État a arrêté un citoyen libanais âgé d’une soixantaine d’années «après avoir vérifié son implication dans des agressions contre des enfants». Il possède une boutique à Beyrouth.
Selon la Sûreté de l’État, le détenu «attirait des enfants dans sa boutique, et parfois chez lui, où il les harcelait et leur offrait des incitations matérielles et visuelles».
La division des services et de l’information de la Sûreté de l’État a surveillé le suspect, l’a arrêté et l’a conduit à la direction générale, où il a dû faire face aux enfants qu’il avait agressés en présence d’un représentant d’une institution des droits de l’enfant.
M. Harb soutient que «l’agresseur avait menacé les enfants de tuer leurs pères s’ils le dénonçaient, alors ils lui ont obéi par peur. Parfois, il les attirait avec de l’argent.»
George Harb déclare à Arab News que l’arrestation avait été effectuée en coordination avec les services judiciaires libanais, qui renverront le suspect pour complément d’enquête et sanctions.
Les enquêtes menées auprès de l’homme ont été enregistrées, ajoute M. Harb.
Dans son message adressé aux parents, la Sûreté de l’État leur demande d’inciter leurs fils et filles à résister à toute personne qui tenterait de les toucher ou de les inviter dans des endroits isolés et de les informer de tout incident.
Le message a été émis sur la base de directives strictes du directeur général, le général Antoine Saliba.
«La négligence a des répercussions très négatives sur chaque enfant ou adolescent, qui peut être exposé à un préjudice psychologique et en subir les conséquences et la souffrance tout au long de sa vie», indique le message.
La direction générale a également averti dans un communiqué de presse que les cas de harcèlement et de viol au Liban avaient récemment augmenté.
M. Harb déclare que les auteurs et les victimes sont pour la plupart des Libanais.
Il précise qu’un délinquant de 21 ans avait été récemment arrêté dans un club de sport. Il aurait tenté d’agresser une jeune fille de 13 ans pendant son entraînement dans le club.
L’adolescente aurait crié lorsqu’il a tenté de la piéger pour l’agresser, ce qui a mis en échec sa tentative et conduit à son arrestation, souligne George Harb.
M. Harb exprime son étonnement de voir «les parents permettre à leur fille mineure de se rendre seule au club de sport».
Il a également évoqué «les enfants à qui les parents permettent de jouer dans la rue sans surveillance».
Lina Taleb, victime d’agression sexuelle, est récemment décédée des suites d’une grave hémorragie. Son grand-père maternel a été arrêté pour suspicion d’inceste et sa mère pour dissimulation du crime.
Dans le même registre, les violences physiques contre les femmes adultes au Liban ont également augmenté.
Dans un récent sondage, 61% des femmes font part de leur inquiétude quant à leur sentiment d’insécurité pendant les trajets quotidiens et craignent le harcèlement, le viol et le vol.
De plus, 63% de ces femmes se plaignent du «coût élevé de la vie, qui a contraint 55% d’entre elles à modifier leurs activités et habitudes quotidiennes, comme le travail, les études, les visites, le sport et autres».
Près de 90% des femmes marchent pendant cinq à vingt minutes pour prendre les transports en commun.
Ces statistiques sont rapportées dans l’étude menée par l’association No2ta pour l’action des femmes, en coopération avec la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, sur les moyens de transport utilisés par les femmes au Liban.
Cette étude met en évidence les obstacles auxquels les femmes sont confrontées lors de leurs déplacements dans les transports publics et comment cela affecte leur vie professionnelle et universitaire.
Alia Awada, militante féministe et directrice exécutive de No2ta, déclare que l’étude «documente les défis les plus importants qui entravent la liberté de mouvement des femmes dans les espaces publics».
Elle note que «21% des femmes interrogées ont été victimes d’une forme de harcèlement lorsqu’elles utilisaient les transports en commun».
Elle ajoute que, selon l’étude, 63% des étudiantes auraient été affectées par ces comportements, ce qui les pousse soit à retarder leurs études, soit à les abandonner complètement.
«En outre, un nombre significatif de femmes ont été impactées dans leur travail en raison des problèmes de transport, ce qui affecte leurs perspectives économiques.»
La militante souligne la nécessité d'assurer la sécurité des transports aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
En raison de la crise économique que traverse le Liban, il est difficile pour les jeunes femmes et les employés d'acheter leur propre voiture pour se déplacer, ce qui les oblige à utiliser les transports publics pour leurs trajets quotidiens.
No2ta est une association féministe dirigée par un collectif de femmes travaillant dans les médias. Leur objectif est de changer les comportements et d'influencer les normes sociales en faveur des femmes, des jeunes filles et des groupes marginalisés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.