AL-MUKALLA : Selon des responsables de l’armée yéménite, les Houthis, soutenus par l’Iran, ont lancé des attaques contre les troupes gouvernementales à l’extérieur de la ville assiégée de Taïz et ont tiré sur des drones de reconnaissance au cours des dernières 48 heures. Il s’agit là de la dernière tentative en date des Houthis pour se rapprocher du centre-ville.
Abdel Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite à Taïz, a déclaré à Arab News que les Houthis avaient pris pour cible les positions de l’armée yéménite dans les banlieues est, nord-est et ouest de la ville avec des obus de mortier et des mitrailleuses lourdes.
« Les Houthis n’ont pas réussi à atteindre leur objectif, qui était de s’emparer de nouvelles zones à Taïz », a indiqué M. Al-Baher.
En plus d’essayer de s’emparer de nouvelles zones, a-t-il poursuivi, les Houthis ont également tenté de tester les défenses, la puissance de feu et les effectifs des forces gouvernementales yéménites, ainsi que de s’emparer d’une route difficile qui relie Taïz au reste du monde.
« Ils essaient de remporter une victoire militaire qui consolidera leur position politique et renforcera leur siège de Taïz », a expliqué M. Al-Baher.
Dimanche, les unités de défense aérienne de l’armée ont ouvert le feu sur un drone de reconnaissance des Houthis qui survolait le territoire contrôlé par le gouvernement à l’ouest de Taïz.
Les responsables de l’armée yéménite estiment que l’escalade des attaques des Houthis, le déploiement de nouvelles forces à l’extérieur de Taïz et l'utilisation de drones de reconnaissance indiquent que la milice prépare une offensive militaire majeure pour reprendre Taïz aux forces gouvernementales.
Les Houthis ont assiégé la ville de Taïz, densément peuplée, après s’être heurtés à une forte résistance des troupes de l’armée et des forces alliées qui défendaient les entrées de la ville.
Ils empêchent les gens d’entrer dans la ville ou d’en sortir et empêchent aussi l’aide humanitaire et les produits essentiels de passer par leurs points de contrôle, obligeant les habitants à emprunter des routes périlleuses et boueuses pour échapper au siège.
Dimanche, le président du Conseil de la Choura, Ahmed Obaid ben Dagher, a critiqué les Houthis pour leur refus de lever le siège de Taïz, de libérer les prisonniers et d’accepter les propositions de paix visant à mettre fin à la guerre.
Lors d’une réunion au Caire, M. Ben Dagher a expliqué à Hayashi Katsuyoshi, assistant spécial du ministre japonais des Affaires étrangères, que les Houthis avaient violé le cessez-le-feu conclu sous l’égide de l’ONU, fait échouer les efforts de paix internationaux au Yémen et renforcé leurs forces sur le champ de bataille. Il lui a de même assuré que le gouvernement yéménite était prêt à dialoguer avec les Houthis pour parvenir à une paix durable au Yémen.
L’Agence de presse officielle du Yémen (Saba), a cité le responsable japonais qui a exprimé le soutien de son gouvernement au gouvernement yéménite et aux efforts de paix menés par l’ONU, tout en soulignant l’importance de mettre fin à la guerre par des moyens pacifiques.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com