Protestation policière: la justice a besoin « de respect, d'indépendance», estime Dupond-Moretti

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti s'adresse à la presse lors de l'inauguration d'un centre de réhabilitation d'anciens détenus (Structure d'accompagnement vers la sortie - SAS) au Pontet, près d'Avignon, dans le sud de la France, le 28 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti s'adresse à la presse lors de l'inauguration d'un centre de réhabilitation d'anciens détenus (Structure d'accompagnement vers la sortie - SAS) au Pontet, près d'Avignon, dans le sud de la France, le 28 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 juillet 2023

Protestation policière: la justice a besoin « de respect, d'indépendance», estime Dupond-Moretti

  • La justice « a besoin, comme les policiers, de respect, elle a besoin d'indépendance, elle a besoin qu'on la laisse travailler», a affirmé M. Dupond-Moretti en déplacement au Pontet
  • Cette déclaration intervient au lendemain de la réunion de crise entre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et des syndicats de policiers qui soutiennent le mouvement de protestations de fonctionnaires de police

LE PONTET: Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a estimé vendredi que la justice, comme les policiers, avait besoin "de respect", "d'indépendance" et qu'on la "laisse travailler" au lendemain du soutien du ministre de l'Intérieur aux policiers protestant contre l'incarcération d'un de leurs collègues.

La justice "a besoin, comme les policiers, de respect, elle a besoin d'indépendance, elle a besoin qu'on la laisse travailler", a affirmé M. Dupond-Moretti en déplacement au Pontet (Vaucluse).

"La justice ne se rend pas dans la rue et ne se rend pas sur les plateaux de télévision. Elle se rend dans les palais de justice", a-t-il déclaré, ajoutant que "quand on n'est pas content d'une décision, eh bien on utilise les voies de recours que nous autorise le code de procédure pénale".

Cette déclaration intervient au lendemain de la réunion de crise entre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et des syndicats de policiers qui soutiennent le mouvement de protestations de fonctionnaires de police contre l'incarcération de l'un des leurs, accusé de violences policières, à Marseille.

"Les policiers ne peuvent pas être les seules personnes en France pour lesquelles la présomption d'innocence (...) est remplacée par la présomption de culpabilité", avait notamment dit M. Darmanin, suscitant l'inquiétude de hauts magistrats qui ont parlé d'une nouvelle "atteinte" à l'indépendance de la justice.

"Les policiers méritent, et le ministre de l'Intérieur l'a rappelé hier (jeudi), notre respect. Ceux qui injurient les policiers se comportent mal et sortent des valeurs de la République", a affirmé le garde des Sceaux.

"Moi je leur dis merci: merci pour ce qu'ils ont fait, merci pour leur engagement, pour leur courage", a-t-il ajouté, sans préciser ce qu'il pensait de la demande des policiers de pouvoir bénéficier d'un cadre juridique spécifique évitant toute détention provisoire pour des faits dans le cadre de leur fonction.

"Les policiers et les magistrats ensemble dans la même barque républicaine ne ce sont pas contentés de rétablir l'ordre, ils ont rétabli l'ordre juste", a poursuivi M. Dupond-Moretti, en référence aux émeutes qui ont secoué plusieurs villes de France début juillet, à la suite de la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier. Les forces de l'ordre comme les magistrats, à l'occasion de nombreuses comparutions immédiates, ont été fortement mobilisés.

Le ministre n'a, en revanche, pas voulu commenter la décision de la Cour de cassation qui, quelques minutes avant sa prise de parole au Pontet, avait confirmé que M. Dupond-Moretti serait prochainement jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d'intérêts.

"Je répondrai le moment venu, chaque chose en son temps", a indiqué le garde des Sceaux.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.