Au Niger, «c'est pareil qu'à Bamako et Ouaga», disent les soutiens du putsch

Ces manifestants sont aujourd'hui le visage militant des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir au Niger (Photo, AFP).
Ces manifestants sont aujourd'hui le visage militant des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir au Niger (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 juillet 2023

Au Niger, «c'est pareil qu'à Bamako et Ouaga», disent les soutiens du putsch

  • Leurs discours très radicaux et teintés du face-à-face entre France et Russie, désormais ordinaire au Sahel
  • Un millier de personnes, en majorité des jeunes, parfois très jeunes, s'étaient donné rendez-vous devant l'Assemblée nationale à Niamey

NIAMEY: "Ici on veut la même chose qu'au Mali, qu'au Burkina Faso, on veut reprendre en main notre destin": Alassane Alhousseini, étudiant de dix-neuf ans, pousse la voix pour être entendu au milieu de centaines de jeunes manifestants venus soutenir, jeudi à Niamey, les putschistes nigériens.

Un millier de personnes, en majorité des jeunes, parfois très jeunes, s'étaient donné rendez-vous devant l'Assemblée nationale, sur la Place dite de la Concertation, lieu privilégié des rassemblements politiques dans la capitale du Niger.

Leurs discours très radicaux et teintés du face-à-face entre France et Russie - désormais ordinaire au Sahel -, ne représentent qu'une frange extrêmement minime de la population, tant le nombre d'habitants restés perplexes face aux évènements du jour est important.

Pourtant, ces manifestants sont aujourd'hui le visage militant des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir.

Une large partie des habitants continuaient, depuis mercredi à l'aube, de vaquer à leurs occupations ordinaires, en marge du coup de force militaire, le cinquième au Niger depuis 1960, qui ne semblait pas les concerner.

Les drapeaux russes, cousus à la hâte, et les slogans rapides - "A bas la France",  "Vive notre armée" - sur les feuilles format A4, étaient omniprésents dans la foule.

Les motos faisaient des glissades sur le goudron encore humide des pluies diluviennes du matin.

Aucun mot d'ordre ne semblait animer les manifestants, sinon un soutien, fort et sans équivoque, aux putschistes qui venaient tout juste de recevoir l'appui de l'état-major de l'armée.

"C'est consommé, c'est bon, c'est fini, l'armée est au pouvoir!", dit Seydou Assane, assistant huissier de justice.

Ces manifestants racontent une lassitude, ancienne et commune au Sahel, envers des griefs imputés aux pouvoirs en place dans de nombreux pays, structurellement faibles et qui font face à des défis immenses.

"L'armée a décidé de prendre ses responsabilités car il y avait trop d'oligarchie, d'injustice, de sectarisme", pense Moustapha Moussa, docteur en agronomie, selon une formule reprise par plusieurs manifestants dans leurs déclarations à l'AFP.

Les scandales de corruption et d'enrichissement illicite ont été nombreux ces dernières années au Niger, et sont venus alimenter un sentiment de ras-le-bol envers une classe politique jugée partiale.

«Jour de joie !»
"Depuis 2011 (et l'arrivée au pouvoir de Mahamoudou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum, du même parti politique, ndlr) ils ont vidé les caisses de l'Etat, ils ont usurpé le pouvoir au peuple", continue le docteur Moustapha Moussa.

Un peu plus loin, Zakari Harouna soulève, lui, des griefs liés à la sécurité, dans un pays où presque chaque frontière est théâtre d'un conflit: les fantassins de l'Etat islamique (EI) à l'ouest, ceux d'Al-Qaïda au sud-ouest, les combattants de Boko Haram au sud-est, les bandits au nord...

"Moi je suis de Tillabéri", proche du Mali et du Burkina Faso, dit-il, "là-bas il y a des villages qui paient l'impôt (à l'EI) pour rester en paix, cette situation n'est pas tenable, ce n'est pas possible. Les militaires vont faire le travail à partir de maintenant".

"Aujourd'hui c'est un jour de joie ! Mais s'il-vous-plait, on demande à la France de ne pas s'ingérer dans nos affaires, qu'on nous foute la paix", ajoute-t-il, avant que plusieurs jeunes autour de lui crient en coeur "Russie! Russie!".

Ils assurent être venus spontanément, sans appel ni financement de quiconque.

Le scénario de cette manifestation, la première de soutien aux putschistes, n'est pas sans rappeler celui des premières manifestations aux Mali et Burkina Faso, théâtres de quatre putschs ces deux dernières années.

A Ouagadougou en septembre, le dernier en date, le face-à-face franco-russe dans les discours pro-junte et la multitude des drapeaux russes étaient apparus au lendemain de la prise de pouvoir.

"Dieu merci, la situation est calme malgré le renversement d'un régime, ce qui est rare, donc nous remercions Dieu", dit Ibrahim Abdoulaye Ahmad Tidjani, étudiant en psychologie à l'Université de Niamey, qui place lui son espoir dans un renouveau sociétal, et plus globalement, espère un meilleur avenir.

"La jeunesse, aujourd'hui, c'est la joie c'est sûr, mais ce que nous espérons, c'est que cette junte puisse nous apporter une justice sociale, et que tous les Nigériens se sentent représentés et égaux devant la loi".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.