Moscou voit en Pyongyang «un partenaire important», pour l'anniversaire de la fin des combats entre les deux Corées

Cette photo prise le 26 juillet 2023 et diffusée par le ministère russe de la Défense montre le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, rencontrant son homologue nord-coréen, Kang Sun Nam, à Pyongyang. (Photo par Handout / Ministère de la défense russe / AFP)
Cette photo prise le 26 juillet 2023 et diffusée par le ministère russe de la Défense montre le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, rencontrant son homologue nord-coréen, Kang Sun Nam, à Pyongyang. (Photo par Handout / Ministère de la défense russe / AFP)
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Moscou voit en Pyongyang «un partenaire important», pour l'anniversaire de la fin des combats entre les deux Corées

  • Autour d'une table, le responsable russe, en tenue militaire, a aussi dit à son homologue nord-coréen vouloir «renforcer la coopération» de défense entre la Russie et la Corée du Nord
  • Les Nord-Coréens ont exprimé leur «soutien total» à l'armée et au peuple russes

SEOUL : Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a qualifié mercredi la Corée du Nord de "partenaire important" pour Moscou, en pleine crise avec les pays occidentaux, à l'occasion de sa venue pour les célébrations de la fin des combats entre les deux Corées.

Des dignitaires chinois sont également attendus, alors que la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques, selon la Corée du Sud, en pleine tension entre d'un côté les Etats-Unis et les occidentaux qui soutiennent Séoul, et de l'autre la Chine et la Russie qui appuient Pyongyang.

"La RPDC (République populaire et démocratique de Corée, le nom officiel de la Corée du Nord, ndlr) est un partenaire important de la Russie, avec lequel nous sommes liés par une frontière commune et une riche histoire de coopération", a déclaré M. Choïgou, cité dans un communiqué de son ministère.

Autour d'une table, le responsable russe, en tenue militaire, a aussi dit à son homologue nord-coréen vouloir "renforcer la coopération" de défense entre la Russie et la Corée du Nord, un "Etat ami".

Les Nord-Coréens ont exprimé leur "soutien total" à l'armée et au peuple russes "qui luttent pour défendre les droits souverains, le développement et les intérêts de leur pays", a affirmé l'agence centrale de presse coréenne KCNA, en référence à la guerre en Ukraine. La Russie, alliée historique de Pyongyang, est l'un des rares pays à entretenir des relations amicales avec le Nord.

M. Choïgou doit assister jeudi aux célébrations pour les 70 ans de la fin des combats de la guerre de Corée (1950-1953) par la signature de l'armistice du 27 juillet 1953.

Tapis rouge

La Corée du Nord lui a déroulé le tapis rouge pour son arrivée plus tôt à l'aéroport de Pyongyang. Il a été reçu par Kang Sun Nam, puis a déposé des fleurs au pied du Monument à la victoire de la guerre de libération, selon des images diffusées par le ministère russe de la Défense.

Pékin a confirmé qu'une délégation chinoise dirigée par Li Hongzhong, un membre du Bureau politique du Parti communiste, se rendrait en Corée du Nord pour assister à l'événement. Ce sera la première visite connue d'une délégation étrangère depuis la fermeture, début 2020, des frontières de Corée du Nord en raison de la pandémie de Covid-19.

Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas, la diplomatie est au point mort, Kim Jong Un appelant à une accélération de la course aux armements, y compris des armes nucléaires tactiques.

En réponse, Séoul et Washington ont fait des manoeuvres militaires communes, s'attirant la colère de Pyongyang.

Dans ce contexte, l'armée sud-coréenne a affirmé avoir "détecté deux missiles balistiques tirés par la Corée du Nord de zones proches de Pyongyang vers la mer de l'Est (également appelée mer du Japon) à 23h55 le 24 et à minuit le 25" juillet.

Les deux engins ont parcouru quelque 400 km avant de tomber en mer, selon le ministère de la Défense de Corée du Sud cité par les agences de presse sud-coréenne Yonhap et japonaise Kyodo.

La Maison Blanche a condamné ces nouveaux "tirs de missiles balistiques".

Les essais "constituent une menace pour les voisins de la RPDC et la communauté internationale", a déclaré Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche.

"Notre engagement en faveur de la défense de la République de Corée (Corée du Sud, ndlr) et du Japon reste inébranlable", a-t-elle ajouté.

Auparavant, Tokyo avait annoncé un premier tir et précisé que le projectile était tombé en mer, à l'extérieur de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, selon la chaîne de télévision publique NHK, citant des responsables gouvernementaux.

Pyongyang effectue régulièrement des essais de missiles. Samedi, "plusieurs missiles de croisière" avaient été tirés en mer Jaune, entre la péninsule coréenne et la Chine.

Un sous-marin nucléaire américain a fait escale la semaine dernière en Corée du Sud et Pyongyang a averti que cette action pouvait "tomber sous le coup des conditions d'utilisation" de ses propres armes atomiques.

Séoul a répondu à ces menaces en réaffirmant que toute attaque de ce type déclencherait une riposte entraînant la "fin" du régime de Kim Jong Un.

Et un deuxième sous-marin américain, l'USS Annapolis à propulsion nucléaire, est arrivé sur une base navale sud-coréenne à peu près au moment des nouveaux essais nord-coréens, selon Yonhap.

A la mi-juillet, Kim Jong Un avait personnellement supervisé le tir du tout nouveau missile balistique intercontinental nord-coréen, le Hwasong-18 à combustible solide.

Par ailleurs, le soldat américain Travis King serait actuellement détenu en Corée du Nord après y être entré illégalement le 18 juillet.

Des "discussions" le concernant ont débuté avec Pyongyang "via le mécanisme d'armistice", selon le chef adjoint du commandement des Nations unies, le général Andrew Harrison.

Depuis la guerre de 1950-1953, conclue par un armistice à défaut d'un traité de paix, les deux Corées sont toujours officiellement en guerre.


Iran: les conservateurs sortent renforcés du second tour des législatives

Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
Un homme vote lors du second tour des élections législatives à Téhéran, en Iran, le 10 mai 2024 (Photo, Reuters).
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  • Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges
  • En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices

TEHERAN: Les conservateurs et ultraconservateurs ont renforcé leur emprise sur le Parlement en Iran à l'issue du second tour des législatives qui s'est déroulé vendredi pour compléter le scrutin tenu en mars.

Les candidats considérés comme affiliés aux camps conservateurs et ultraconservateurs, qui soutiennent le gouvernement du président Ebrahim Raïssi, ont remporté la majorité des 45 sièges qui restaient à pourvoir, selon des résultats donnés samedi par le ministère de l'Intérieur.

Ce second tour avait été rendu nécessaire dans les circonscriptions où les candidats avaient recueilli moins de 20% des suffrages aux législatives du 1er mars.

Ce scrutin avait été marqué par une abstention record depuis le début de la République islamique en 1979, seuls 25 millions des 61 millions d'électeurs inscrits ayant voté dans un pays de 85 millions d'habitants.

A 41%, la participation a été inférieure aux 42,57% des précédentes législatives de 2020, qui s'étaient tenues au début de la crise du Covid.

"Traditionnellement, la participation au second tour est inférieure à celle du premier", a commenté samedi le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, sans donner le chiffre de la participation de vendredi.

Disqualification 

La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé en début d'année son refus de participer à ces "élections dénuées de sens" après la disqualification de nombreux de ses candidats.

En raison de ce boycott, le Parlement qui entrera en fonction le 27 mai sera très largement sous le contrôle des différentes formations conservatrices tandis que le nombre d'élus réformateurs et centristes sera inférieur à 45, selon les estimations de journaux modérés.

Ces législatives étaient le premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.


Crues en Afghanistan: bilan revu à 311 morts dans une seule province selon l'ONU

Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
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  • «Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi
  • Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques

KABOUL, Afghanistan : Des crues subites dans la province septentrionale de Baghlan en Afghanistan ont fait 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi à l'AFP par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Peu avant, une autre agence onusienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Des crues subites ont fait plus de 300 morts dans la seule province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé samedi à l'AFP l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi qui ont détruit plus de 2.000 habitations dans ces deux districts, a annoncé un responsable de l'agence onusienne.

L'OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l'ANDMA, l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.

Les autorités de la province de Baghlan s'en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, dans l'ouest, comme Ghor, ou le nord-est, tel le Badakhshan, entraînant également d'énormes pertes financières.

Le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l'AFP, «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces.


Une tempête solaire «extrême» frappe la Terre

En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
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  • Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA)
  • Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a expliqué le régulateur aérien américain

WASHINGTON : Une tempête solaire «extrême», la première de ce niveau depuis 2003, a commencé à frapper la Terre vendredi soir, générant d'impressionnantes aurores boréales mais faisant aussi craindre aux autorités des perturbations sur les réseaux électriques et de communications.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

«Les GPS, réseaux électriques, vaisseaux spatiaux, la navigation des satellites et d'autres technologies peuvent être affectés», a ajouté l'agence.

Cette tempête est provoquée par l'arrivée sur Terre d'une série d'éjections de masse coronale en provenance du Soleil.

Il s'agit «d'explosions de particules énergétiques et de champs magnétiques partant du soleil», a expliqué lors d'une conférence de presse vendredi après-midi Shawn Dahl, du Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC), rattaché à NOAA.

Le dernier événement atteignant ce niveau 5 remonte à octobre 2003, un épisode surnommé «les tempêtes d'Halloween», a écrit l'agence. A l'époque, des coupures de courant étaient survenues en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud, a-t-elle précisé.

La tempête devrait se poursuivre durant le week-end, avec l'arrivée d'éjections de masse coronale supplémentaires, a ajouté NOAA. La première de ces éjections, «très forte», a atteint la Terre vendredi vers 16H30 GMT.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, selon un cycle qui revient tous les 11 ans.

Ces éjections de masse coronale -- dont au moins sept dirigées vers la Terre ont été observées --  proviennent d'une tâche solaire faisant environ 17 fois le diamètre de la Terre. Elles se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

- Possibles perturbations -

Outre les perturbations possibles, ces importantes tempêtes solaires génèrent d'impressionnantes aurores boréales, parfois bien plus au sud que dans les régions où elles sont habituellement observables.

Des photos prises en Europe ont commencé à circuler, prises par exemple à Londres.

«Nous venons de réveiller les enfants pour regarder les aurores boréales dans le jardin!», a dit à l'AFP Iain Mansfield, un conseiller politique vivant à Hertford en Angleterre.

Les opérateurs de satellites, de communications et du réseau électrique en Amérique du nord ont été notifiés, afin de prendre des mesures de précaution, a déclaré Shawn Dahl.

Il a recommandé aux habitants de s'équiper de batteries ou potentiellement de générateurs, comme pour tout autre avis de tempête.

Les opérateurs électriques ont depuis dix ans travaillé à mieux protéger leurs réseaux, a toutefois rassuré Rob Steenburgh, scientifique au SWPC. Les effets ne pourront survenir que sur des lignes à haute tension, pas chez les particuliers, et des systèmes comparables à des disjoncteurs existent.

Il a également indiqué que son agence était en contact très régulier avec la Nasa, qui assure la sécurité des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS), plus vulnérables aux radiations solaires.

Une alerte aux radiations a également été émise, mais de seulement 1 sur une échelle de 5, ne causant donc pas d'inquiétude pour le moment.

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a dit «ne pas s'attendre à des conséquences importantes».

Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a toutefois expliqué le régulateur aérien américain, ajoutant avoir conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'«anticiper» les perturbations éventuelles.

- Aurores boréales -

Ce type de tempête affecte d'abord les latitudes autour des pôles, a expliqué à l'AFP Mathew Owens, professeur de physique spatiale à l'Université de Reading. Mais «plus la tempête est forte, plus cela va bas en termes de latitude», a-t-il ajouté.

Dans l'hémisphère sud, des pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande suivent de près ce type de situations, a expliqué Shawn Dahl.

Aux Etats-Unis, des aurores boréales devraient pouvoir être observées sur la plupart de la moitié nord du pays, selon NOAA, et peut-être aussi bas qu'en Alabama ou dans le nord de la Californie.

«Si vous êtes à un endroit où il fait noir, sans nuage et avec peu de pollution lumineuse, vous pourriez voir des aurores boréales assez impressionnantes», a dit Rob Steenburgh. «C'est vraiment le cadeau de la météo spatiale.»

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.