LONDRES: La communauté sportive yéménite a été choquée par la mort de l'ancien footballeur Nasser Al-Raimy qui a été tué, avec son fils de 10 ans, lors d'une attaque à la roquette à Taiz samedi matin.
Le joueur de 53 ans avait passé une carrière fructueuse avec Al-Taleea, débutant au club en 1988 et capitaine de l'équipe depuis 1995 jusqu'à la fin de sa carrière au début du 21e siècle.
L'ancien milieu de terrain était toujours absorbé par le match. Il achevait une séance d'entraînement tôt le matin au stade d'Al-Ahly à Taiz lorsque l'attaque a eu lieu, qui en plus de tuer son fils Imran, a blessé deux autres enfants également participants à l’entrainement.
« Tous les fans de football au Yémen se souviendront bien de Nasser Al-Raimi, mais nous attendrons plus d'informations avant de faire d'autres commentaires », a déclaré un responsable de l'Association de football Yéménite à Arab News.
Selon l'agence de presse Saba, un responsable du gouvernement de Ta'izz a affirmé que la roquette avait été tirée par des rebelles houthis.
« L'obus est tombé sur le stade du club Al-Ahly où Al-Raimi s'entraînait avec son fils et d'autres enfants », a révélé un responsable tout en ajoutant que « la milice Houthi a bel et bien ciblé plusieurs quartiers résidentiels du centre de Taiz avec des tirs de mortier ».
Les fans de football se sont tournés vers Facebook et Twitter pour exprimer leur réaction à la triste nouvelle, un autre coup dur pour le sport dans le pays.
Pendant que l'équipe nationale, disputant des matchs à domicile au Qatar, a quand même réussi à se qualifier pour une première Coupe d'Asie en 2019, terminant au-dessus du Tadjikistan et du Népal, le conflit au Yémen, qui a débuté en 2014, a semé le chaos dans tous les domaines et le football n’est certainement pas une exception.
Toutes les activités de la ligue se sont arrêtées en 2014 et n'ont pas encore redémarrées. Cela signifiait qu'il y avait peu ou pas de travail pour les joueurs, ce qui en a conduit beaucoup à chercher un autre emploi. Al-Raimi avait cependant continué à entraîner et à former des jeunes.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports Naife Al-Bakry a condamné l'attaque. « Nous (offrons nos) condoléances à la famille sportive dans le martyr de Nasser Al-Raimi, ancien joueur du club Al-Talaia, dont l'âme a été sacrifiée à cause de l'une de ces roquettes », a-t-il annoncé sur les réseaux sociaux.
La Sam, l’Organisation des droits et libertés, basée à Genève, a condamné à son tour l'attentat. « Le fait de continuer à cibler les civils dans la ville de Ta'izz au quotidien est un acte systématique et délibéré qui nécessite une action plus vigoureuse et plus claire pour tenir les auteurs responsables de leurs actes abominables », a déclaré un porte-parole.
Moammar Al-Eryani, ministre de l'Information du Yémen, a choisi les réseaux sociaux afin de dénoncer la tuerie.
« Nous condamnons fermement le crime terroriste commit par les milices Houthi en bombardant le stade d'Al-Ahly à Taiz, qui a tué le capitaine Nasser Al-Raimi, joueur d'Al-Taleea et son fils, Imran, et ont blessé les enfants Karam Shawqi et Ramzi Shawqi lors de l’entrainement », a écrit Al-Eryani sur son compte Twitter.
Selon certaines informations, les Houthis n’ont pas encore fait aucun commentaire sur l’attaque contre la troisième plus grande ville du Yémen.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com