NOUMEA: Emmanuel Macron est attendu lundi soir en Nouvelle-Calédonie où il va tenter de convaincre indépendantistes et non-indépendantistes de surmonter les "fractures" institutionnelles pour se "rassembler" autour des "défis du XXIe siècle" comme l'environnement ou le développement économique.
Il passera 48 heures dans l'archipel d'outremer au début d'une tournée qui verra pour la première fois un président de la République français visiter des îles non françaises du Pacifique, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ce voyage au bout du monde va ponctuer une séquence très politique dans l'Hexagone qui a débouché sur un remaniement ministériel. Emmanuel Macron s'en expliquera encore depuis Nouméa lundi, en donnant une interview aux JT de 13H des chaînes TF1 et France 2.
Le président Macron sera accompagné durant ce déplacement du tout nouveau ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier, dont les premiers pas sur ce terrain politiquement miné seront scrutés de près par les élus ultramarins, qui ont déjà déploré sa faible connaissance de ces sujets.
En Nouvelle-Calédonie, le chef de l'Etat est de retour après une première visite en mai 2018.
Mais en cinq ans, la donne a changé: il était alors venu rassurer à l'orée des trois référendums d'autodétermination prévus par l'accord de Nouméa de 1998.
"La France ne serait pas la même sans la Nouvelle-Calédonie", avait-il lancé, tout en se gardant de prendre parti.
Depuis, ces scrutins de 2018, 2020 et 2021 se sont soldés par la victoire du "non" à l'indépendance, et il vient cette fois dans l'espoir de clore ce long feuilleton en donnant, si possible, un coup de pouce aux négociations difficiles sur le futur statut du territoire.
Emmanuel Macron doit réunir ensemble indépendantistes et non indépendantistes, qui rechignent jusqu'ici à négocier simultanément autour de la même table. Puis prononcer un discours pour clore sa visite place de la Paix, à Nouméa.
A Paris, on veut "croire" à "la volonté des Calédoniens" de "se réinventer" pour "créer ce consensus dont nous avons besoin pour élaborer le futur statut".
Ultime intention de cette visite, selon la présidence: mettre la Nouvelle-Calédonie "au coeur" du "rayonnement à l'international" et des "intérêts stratégiques" de la France "dans l'Indopacifique". Avant de se rendre jeudi au Vanuatu et vendredi en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour "réengager la France" dans cette région.