Face aux canicules, les leçons bioclimatiques d'une ville antique d'Iran

 Un guide conduit des touristes au jardin Dowlat Abad dans la ville centrale de Yazd, en Iran, le 3 juillet 2023. De hautes tours ressemblant à des cheminées s'élèvent sur des maisons en pisé vieilles de plusieurs siècles dans l'ancienne ville iranienne de Yazd, attirant une brise agréable pour les habitants de l'une des villes les plus chaudes de la planète, où les températures dépassent largement les 40 degrés Celsius (104 Fahrenheit) en été (Photo par Atta Kenare / AFP)
Un guide conduit des touristes au jardin Dowlat Abad dans la ville centrale de Yazd, en Iran, le 3 juillet 2023. De hautes tours ressemblant à des cheminées s'élèvent sur des maisons en pisé vieilles de plusieurs siècles dans l'ancienne ville iranienne de Yazd, attirant une brise agréable pour les habitants de l'une des villes les plus chaudes de la planète, où les températures dépassent largement les 40 degrés Celsius (104 Fahrenheit) en été (Photo par Atta Kenare / AFP)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

Face aux canicules, les leçons bioclimatiques d'une ville antique d'Iran

  • Yazd est «le témoignage vivant de l'utilisation intelligente des ressources disponibles limitées nécessaires à la survie dans le désert», résume l'Unesco, qui l'a inscrite dès 2017 sur la liste du Patrimoine mondial
  • Les badguirs sont dotées de grandes fentes verticales et de plusieurs conduits à l'intérieur qui laissent entrer le moindre souffle d'air frais dans le logement tandis que, sous la pression, l'air chaud est poussé à en sortir

YAZD, Iran : En plein coeur de l'Iran, le thermomètre dépasse souvent les 40 degrés. Mais ces températures extrêmes restent supportables grâce aux tours à vent, les ancêtres écologiques de la climatisation, qui intéressent de nouveau les architectes.

Située non loin de la Route de la soie, Yazd est l'une des villes les plus chaudes au monde. Entourée de deux déserts, ses étés sont brûlants et les pluies extrêmement rares.

Ses habitants ont appris à s'y adapter. Avec des méthodes inventées il y a plus de 2.500 ans, au temps où l'empire perse dominait le Moyen-Orient.

Yazd est «le témoignage vivant de l'utilisation intelligente des ressources disponibles limitées nécessaires à la survie dans le désert», résume l'Unesco, qui l'a inscrite dès 2017 sur la liste du Patrimoine mondial.

Cette cité de 530.000 habitants est «une source d'inspiration pour la nouvelle architecture confrontée aux défis de la durabilité», ajoute cette organisation de l'ONU.

Yazd est notamment réputée pour ses quelque 700 badguirs («attrape-vent» en persan), des tours traditionnelles et élégantes qui surmontent les toits plats du centre historique.

«Les badguirs ont joué un rôle capital dans la prospérité de la ville. Durant des siècles, avant l'invention de l'électricité, elles ont permis de rafraîchir les logements. Grâce à elles, les gens vivaient à l'aise», explique Abdolmajid Shakeri, responsable du ministère du Patrimoine pour la province de Yazd.

Similaires à des cheminées droites à quatre côtés, les badguirs sont dotées de grandes fentes verticales et de plusieurs conduits à l'intérieur. Elles laissent entrer le moindre souffle d'air frais dans le logement tandis que, sous la pression, l'air chaud est poussé à en sortir.

Cette méthode de réfrigération est «totalement propre car elle n'utilise ni électricité ni matériaux polluants», souligne Majid Oloumi, directeur du jardin de Dowlat-Abad, où se situe une badguir de 33 mètres, la plus haute au monde.

- «Simplicité» -

Cet exemple d'architecture bioclimatique inspire un nombre croissant d'architectes dans le monde, comme le Franco-Iranien Roland Dehghan Kamaraji, basé à Paris, qui a longuement étudié le fonctionnement des badguirs.

Elles «démontrent que la simplicité peut être un attribut essentiel de la durabilité, démentant l'idée répandue que les solutions durables doivent nécessairement être complexes ou high-tech», défend-il.

Parmi les projets les plus représentatifs, il cite celui de la Masdar City, aux Emirats arabes unis, dont «les bâtiments sont conçus pour tirer parti de la ventilation naturelle pour le refroidissement, à l'instar des badguirs.»

A Melbourne, en Australie, le Council House 2 est aussi un immeuble au système de refroidissement passif, comme le Eastgate Centre à Harare (Zimbabwe), qui «s'inspire des termitières, une démarche similaire à celle des badguirs».

A Yazd, les tours et les maisons traditionnelles sont construites en pisé, fait d'argile et de terre crue, d'efficaces isolants thermiques.

Bien préservée, la Vieille ville est en outre organisée autour d'étroites ruelles et «sabats», ces passages en partie couverts qui protègent du soleil. Le contraste est saisissant avec les avenues de la ville moderne, larges et rectilignes.

«Malheureusement, l'héritage transmis par nos ancêtres a été oublié», surtout depuis l'apparition des climatiseurs, regrette Majid Oloumi. «Aujourd'hui, l'architecture des maisons, venue d'autres pays, et les méthodes de construction, à base de ciment, ne correspondent pas au climat de Yazd.»

A l'international, M. Dehghan Kamaraji constate que nombre de projets d'architecture bioclimatique restent entravés «par les exigences économiques et les normes établies par l'industrie», qui privilégie encore majoritairement l'utilisation de matériaux gourmands en énergies fossiles.

- Assèchement -

Les spécialistes s'intéressent aussi à une autre spécialité de Yazd: les «qanats», ces étroites galeries souterraines qui acheminent l'eau des montagnes ou des nappes souterraines vers les lieux de vie.

Construits il y a plus de 2.000 ans pour certains, «ces aqueducs souterrains constituent une source d'approvisionnement en eau et permettent de rafraîchir les habitations et de conserver la nourriture à une température idéale», explique Zohreh Montazer, spécialiste des qanats de Yazd.

Le nombre de qanats en Iran est estimé à 33.000, contre 50.000 au milieu du XXe siècle, une baisse liée en partie à l'assèchement des nappes phréatiques en raison de la surconsommation d'eau, selon l'Unesco.

Soucieux de préserver cet héritage, l'Etat iranien a réhabilité le plus long et ancien qanat du pays, celui de Zarch, qui s'étend sur plus de 70 km dans la province de Yazd.

Cet étroit boyau est partiellement ouvert à la visite, une façon de sensibiliser les habitants aux défis à venir. «Le jour où les énergies fossiles s'épuiseront, nous devrons retourner vers les méthodes» qui ont déjà fait leurs preuves à Yazd, avertit Mme Montazer.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).