BEYROUTH: Un déposant a fait irruption lundi dans une banque du Liban et il a menacé de mettre le feu à quatre bidons d'essence qu'il transportait si son argent déposé à la banque ne lui était pas restitué immédiatement.
Le déposant Edgar Awad et son fils de 13 ans sont entrés dans une succursale de la banque Al-Mawarid, à Antélias, une ville située à 5 km au nord de Beyrouth. Ils ont jeté les bidons sur le sol de la banque tout en criant dans le but de récupérer leur dépôt, d'une valeur d'environ 15 000 dollars (1 dollar = 0,89 euro).
Les employés ont crié alors qu'il menaçait de mettre le feu aux bidons si sa demande n'était pas satisfaite.
La direction de la banque a immédiatement ouvert le coffre-fort à Edgar Awad, qui a pris tout ce qui se trouvait à l'intérieur avant de quitter la banque.
Les Libanais ont suivi les détails de cet incident sur les réseaux sociaux.
Alaa Khorshid, à la tête de l'Association des déposants, a affirmé à Arab News: «Quand Awad a compté le montant qu’il avait pris, il a compris qu'il avait pris plus de 50 000 dollars. […] Alors, il s'est rendu au poste de police le plus proche et a remis le reste du montant, tout en conservant 14 800 dollars, la valeur de son dépôt retenu à la banque.»
Alaa Khorshid a précisé que cet homme «avait le droit de récupérer son dépôt, étant donné qu’il en avait besoin. Un différend a eu lieu à l'intérieur du poste de police entre le représentant légal de la banque et nous, mais les choses se sont bien terminées. Edgar Awad a quitté le poste de police sans être arrêté.»
La mère d’Edgar Awad est arrivée au poste de police et a demandé la libération de son fils, affirmant qu'il «avait pris ce qui lui appartenait» et qu’il «n'avait pas volé».
Le déposant Omar al-Awar est entré il y a une semaine dans la succursale de la Banque Misr Liban à Beyrouth et il a proféré des menaces afin de récupérer son dépôt, d'une valeur de 6 500 dollars.
Il a réussi à s’en saisir sans être arrêté par les forces de sécurité.
En 2019, la Banque centrale du Liban a décidé de saisir les dépôts bancaires en devises étrangères et d'empêcher les transferts en raison des manifestations et de l'effondrement économique du pays. Cette mesure est toujours en vigueur.
Elle a permis aux déposants de retirer 400 dollars par mois à un taux de change de 15 000 livres libanaises, et 400 dollars en «dollars frais» (sur lesquels ne s’appliquent pas de restrictions, NDLR). Cette mesure avait permis aux banques de se débarrasser de leurs petits dépôts au cours des deux dernières années.
Il y a deux semaines, la Banque centrale a pris la décision de cesser de donner le montant en livres libanaises et de donner aux déposants 400 dollars par mois à partir du compte de leur dépôt retenu.
Le taux de change du dollar a soudainement augmenté samedi d'environ 10 000 livres libanaises, atteignant un taux de 100 000 livres en moins d'une heure en raison des craintes relatives à la monnaie nationale.
Il est rapidement retombé à environ 93 000 livres tout en restant instable dimanche et lundi.
Par ailleurs, une femme de 40 ans est entrée par effraction lundi dans un supermarché de la banlieue de Beyrouth et elle a commis un vol après avoir brandi ce qui semblait être une arme à feu.
Cette ressortissante libanaise – identifiée comme «G. Y.» – avait déjà été emprisonnée pendant huit ans pour trafic et consommation de drogue, prostitution et vol.
Le magasin en question appartient à une station-service située dans le quartier de Zouk Mosbeh, ont indiqué les Forces de sécurité intérieure libanaises.
Une source sécuritaire a déclaré à Arab News: «Les femmes aident généralement lors des vols, et parfois nous arrêtons des femmes pour vol à l'étalage, mais c'est la première fois qu'une femme commet un tel acte de A à Z toute seule – entrant en effraction, brandissant une arme et repartant.»
Les autorités chargées de l'enquête ont par la suite vérifié son identité et son lieu de résidence.
Une source a affirmé par la suite que l'arme qu'elle avait en sa possession était en plastique, ce qui n’a pas empêché des militants de la surnommer «la Dame sauvage» sur les réseaux sociaux.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com