Liban: La vidéo d'une employée de garderie maltraitant des enfants fait scandale

Les autorités libanaises ont fermé la garderie après la diffusion de la vidéo (Capture d'écran, Twitter).
Les autorités libanaises ont fermé la garderie après la diffusion de la vidéo (Capture d'écran, Twitter).
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

Liban: La vidéo d'une employée de garderie maltraitant des enfants fait scandale

  • La mère d'une petite fille de onze mois a déclaré que sa fille «était confrontée à des crises d'hystérie pendant son sommeil et qu'elle pleurait soudainement»
  • Cet incident a mis en lumière le problème de l'augmentation de la violence à l'encontre des femmes et des enfants au Liban

BEYROUTH: Une vidéo choquante filmée par une employée d'une crèche du Mont-Liban, qui montre une employée en train de maltraiter physiquement des enfants en bas âge, a suscité l'indignation lorsqu'elle a circulé sur les réseaux sociaux lundi soir. Cette vidéo a mis en lumière les préoccupations croissantes concernant l'augmentation récente de la violence à l'encontre des femmes et des enfants.

Les autorités ont réagi en bouclant la garderie Gardereve, située dans la région de Jdeideh, et en arrêtant sa directrice, âgé de 44 ans, ainsi qu'une employée de 38 ans.

La vidéo montre une femme frappant un bébé qui refuse de manger. On la voit mettre de force de la nourriture dans la bouche de l'enfant et le frapper au visage pour qu'il l'avale. Le bébé pleure et recrache la nourriture, et la femme répète le processus de manière encore plus violente. Elle est également vue en train de frapper un autre enfant et de traiter des jeunes d'«animaux», en proférant des injures.

Arab News a appris que la personne qui a filmé les vidéos était responsable de l'hygiène des enfants et qu'elle a envoyé les vidéos au père de l'un d'eux. Les enfants concernés ont tous moins de 3 ans. Le père a convoqué les autres parents chez lui et leur a montré les vidéos, et ils ont signalé l'affaire aux autorités.

La mère d'une petite fille de onze mois a déclaré que sa fille «est confrontée à des crises d'hystérie pendant son sommeil et qu'elle pleure soudainement. Je ne savais pas pourquoi jusqu'à ce que la raison soit révélée aujourd'hui.»

La mère d'un autre enfant a révélé que son fils «a perdu la capacité de parler et de s'exprimer après avoir rejoint la garderie». La vidéo révèle qu'il a été victime de violences physiques et psychologiques de la part de la propriétaire de la garderie, qui le traitait de «sourd».

Le ministère de la Santé, qui est responsable des garderies, a tenu une réunion d'urgence du Comité de protection de l'enfance mardi.

Le ministre de la Santé, Firas Abiad, a déclaré que son ministère «suivra» l'affaire en ajoutant : «Nous sommes en contact avec les familles des enfants maltraités et nous cherchons à empêcher que ce mauvais traitement et cette absence de responsabilité et de confiance ne se reproduisent.»

Sur les réseaux sociaux, certaines personnes ont condamné la décision de ne pas révéler les noms des personnes accusées d'avoir commis ces abus.

«Elles peuvent servir de leçon aux autres et souligner la nécessité d'imposer les sanctions les plus sévères à leur encontre», a écrit une personne.

Le Liban s'inquiète de plus en plus de l'augmentation récente du nombre de crimes impliquant des violences conjugales physiques et psychologiques, ainsi que la maltraitance, l'exploitation et l'agression sexuelle d'enfants. Cette situation survient alors que le pays est embourbé dans une crise financière désespérée depuis quatre ans.

Certains activistes sur les réseaux sociaux ont mis en lumière le cas de Lynn Taleb, une fillette de six ans qui a été violée et qui est décédée la semaine dernière à la suite d'une hémorragie. Sa mort a bouleversé le pays, mais aucun détail n'a été révélé sur l'affaire ou les suspects, si ce n'est qu'il y avait un différend entre les parents divorcés de la fillette.

Les forces de sécurité intérieure ont également récemment signalé qu'en l'espace de dix jours seulement, cinq jeunes filles n'étaient pas rentrées chez elles, ce qui a fait naître des rumeurs selon lesquelles des gangs enlevaient des enfants. Cependant, la Direction générale des forces de sécurité a déclaré par la suite «qu'il y avait des raisons familiales et que certaines d'entre elles étaient rentrées en bonne santé».

Néanmoins, les experts avertissent que les crimes violents contre les femmes et les enfants, notamment les meurtres, ont augmenté au cours des derniers mois. Dans de nombreux cas, les victimes sont des femmes qui avaient demandé ou obtenu le divorce. Certains de ces meurtres ont eu lieu en dehors du Liban.

Violences conjugales

Zoya Jreidini Rohana, directrice de Kafa, une organisation à but non lucratif qui œuvre afin de mettre fin à la violence et à la discrimination à l'égard des femmes, a déclaré à Arab News : «L'organisation a suivi depuis le début de l'année dix meurtres de femmes mariées ou divorcées, six cas de suicides de femmes et trois tentatives de meurtre.

«Quels que soient les motifs, les meurtres ont lieu. L'homme contrôle le destin de la famille et il est aidé par la loi sur le statut personnel qui lui donne un pouvoir absolu. Le narcissisme masculin de l'homme, lorsque sa femme demande le divorce, prend le dessus et le pousse à la tuer», a-t-elle signalé.

«Ce qui accroît ce type de crime, c'est l'impunité, soit en s'échappant hors des frontières du Liban, soit en n'accélérant pas les procès, car les dossiers trainent dans le système judiciaire pendant des années», a ajouté Rohana.

Parmi les victimes féminines récentes, depuis mars, figure Rokaya Halawi, 50 ans, qui aurait été tuée par son mari, Khalil al-Hamouch, 70 ans, à l'aide d'un fusil de chasse en juin. Elle aurait demandé le divorce après des décennies de violences conjugales.

Amira Moughniyé, 30 ans, une Libanaise vivant à Sydney, a été retrouvée morte la semaine dernière. Son mari, Ahmed Hadraj, 39 ans, a été inculpé pour ce meurtre. Ils avaient récemment divorcé.

Rabih Francis, membre de l'appareil de sécurité de l'État, aurait abattu sa femme, Sahar, et sa mère, Thérèse, dans le district de Jezzine le mois dernier avant de se suicider.

Maher H. aurait abattu son ex-femme, Joumana, dans la ville de Qamatiyya, au Mont-Liban, au cours d'une dispute concernant la garde de leurs enfants.

Ragia al-Akoum, originaire de la ville de Bsaba, est décédée lorsque son ex-mari l'a prétendument poignardée et écrasée avec sa voiture, devant leurs enfants, quelques jours après leur séparation.

Hassan Musa Zaiter, 27 ans, est accusé d'avoir abattu sa femme, Zainab, 26 ans, en mars dans le quartier de Choueifat, au sud de Beyrouth, devant leurs trois enfants.

Mona al-Homsi aurait été abattue par son ex-mari à Jabal Mohsen, Tripoli.

Selon la Banque mondiale : «La criminalité familiale a augmenté au Liban et le taux de féminicide a augmenté au Moyen-Orient, même si les taux de féminicide dans le monde sont en baisse depuis les années 1990.»

En 2020, le Parlement libanais a approuvé des amendements visant à améliorer la loi sur la protection des femmes et des autres membres de la famille contre la violence conjugale, six ans après son introduction. Toutefois, les experts estiment que cette loi ne constitue toujours pas un filet de sécurité efficace pour les femmes et les enfants. La crise financière qui sévit actuellement dans le pays ajoute à la pression.

Selon un rapport de l'Unicef publié en juin : «La capacité des familles libanaises à satisfaire leurs besoins de base a diminué malgré une réduction significative des dépenses. Un nombre croissant de familles ont été contraintes d'envoyer leurs enfants, dont certains n'ont que six ans, travailler dans une tentative désespérée de survie face à la crise sociale et économique.»

Les gardiens cités dans le rapport ont déclaré être confrontés à «une situation désespérée de stress énorme, qui se traduit par des sentiments de colère à l'égard de leurs enfants. Six sur dix d'entre eux ont ressenti l'envie de gronder leurs enfants, et deux sur dix se sont sentis tellement en colère qu'ils ont failli battre leurs enfants au cours des deux semaines précédant l'enquête.»

Les tensions accrues, associées aux privations croissantes, pèsent également sur la santé mentale des jeunes. Sept gardiens sur dix ont déclaré que leurs enfants semblaient agités, tendus et nerveux. Près de la moitié d'entre elles ont déclaré que leurs enfants semblaient très tristes ou fréquemment déprimés.

Une étude précédente de l'Unicef a révélé que «la crise au Liban entraîne l'effondrement et la fragmentation des relations familiales. Cela se manifeste par la perte de confiance des enfants dans leurs parents en raison de l'incapacité de ces derniers à répondre aux besoins fondamentaux de la famille.

«D'autre part, les parents ont l'impression que leurs enfants ne les respectent pas parce qu'ils n'ont pas joué le rôle qu'ils sont censés jouer en tant qu'éducateurs», a soutenu l’étude.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com