RABAT: L'ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté jeudi les autorités égyptiennes à faciliter l'accès au territoire égyptien aux réfugiés fuyant le conflit au Soudan. Le communiqué de HRW intervient alors que le gouvernement égyptien a décidé en juin 2023 d'exiger un visa pour tous les Soudanais souhaitant entrer en Égypte.
Cette règle s'ajoute à une exigence de visa décidée antérieurement pour les hommes soudanais âgés de 16 à 49 ans. Pour HRW, les retards dans le traitement des visas mettent la vie des demandeurs d'asile en danger et violent les normes internationales.
Pour leur part, les autorités égyptiennes affirment que cette mesure vise à lutter contre la contrefaçon de visas. Motif insuffisant pour HRW qui souligne que le motif mis en avant par les autorités égyptiennes ne justifie pas de refuser ou de retarder l'entrée des personnes fuyant le conflit.
Par conséquent, l'organisation demande au gouvernement égyptien d'annuler cette exigence de visa pendant la crise actuelle et de faciliter l'accès aux procédures d'asile.
«La nécessité de lutter contre la falsification des visas ne justifie pas que l'Égypte refuse ou retarde l'entrée aux personnes fuyant le conflit dévastateur du Soudan », a déclaré Amr Magdi, chercheur principal sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à HRW.
Et d’ajouter, «le gouvernement égyptien devrait annuler sa règle de visa d'entrée pour les ressortissants soudanais pendant la crise actuelle, leur permettre une entrée rapide et faciliter l'accès aux procédures d'asile ou les traiter comme la plupart des réfugiés, sinon tous».
Des milliers de personnes déplacées se retrouvent bloquées près de la frontière égyptienne – notamment des enfants attendant de pouvoir obtenir un visa auprès du consulat égyptien à Wadi Halfa, note l’ONG qui affirme que beaucoup d’entre eux n’ont accès ni à un logement, ni aux soins médicaux nécessaires, ni même à la nourriture.