PARIS: Élisabeth Borne a assuré mardi soir que la "dynamique" de son gouvernement, à l'approche des 100 jours donnés par le président après la crise des retraites, était "pleinement lancée", malgré des rumeurs insistantes de remaniement.
"Le président de la République avait donné 100 jours pour accélérer et offrir des solutions nouvelles à nos concitoyens. Aujourd’hui, la dynamique est pleinement lancée", a déclaré la Première ministre devant les parlementaires de la majorité, réunis à Matignon pour la fin de la session parlementaire, selon des propos rapportés par un participant.
Sans dire si elle allait rester à Matignon, Élisabeth Borne s'est projetée sur les chantiers à mener "à la rentrée" sur le plein-emploi, la transition écologique, l'ordre républicain, et les services publics.
Autant de chapitres mis en exergue par Emmanuel Macron pour sa feuille de route, qu'elle a assuré avoir "délivrée", dans un entretien au Parisien diffusé samedi.
Elle a remercié ses ministres, dont certains pourraient quitter le gouvernement si un remaniement avait lieu, en citant la santé, sur laquelle "un très beau travail est en cours" et les "solutions" trouvées avec les collectivités territoriales autour de la mise en oeuvre du "zéro artificialisation nette" (ZAN) qui inquiète les maires. Saluant ainsi en creux le travail des ministres François Braun (Santé) et Christophe Béchu (Écologie et collectivités).
Soutien précieux
"On nous promettait le blocage et le chaos, nous avons répondu par le travail et les réformes au service des Français", a-t-elle fait valoir, en se félicitant de l'adoption par le Parlement, où la majorité à l'Assemblée est relative, de 43 textes "en bâtissant des majorités avec la droite, comme avec la gauche".
"Bien sûr, cela ne s’est pas fait sans quelques difficultés, je dirais même sans épreuve", a-t-elle nuancé, en évoquant son recours au 49.3 pour l'adoption sans vote des textes budgétaires ou la réforme des retraites.
"Votre soutien, dans ces moments, est particulièrement précieux", a ajouté la cheffe du gouvernement en remerciant les élus.
Élisabeth Borne a aussi souligné le "besoin" d'"unité" après les émeutes qui ont secoué le pays à la suite de la mort du jeune Nahel, tué par un policier le 27 juin à Nanterre.
Face à "certains élus (qui) ont pris le parti du désordre" et l'extrême droite qui "se nourrit toujours de la peur, de la division, du rejet", "nous devons faire bloc", a-t-elle enjoint.