Un an après les incendies en Gironde, le souvenir encore à vif des évacués

Un pompier prend position alors que la fumée s'élève d'un feu de forêt près de Louchats, à quelque 35 km de Landiras en Gironde, dans le sud-ouest de la France, le 18 juillet 2022. (Photo Philippe LOPEZ / POOL / AFP)
Un pompier prend position alors que la fumée s'élève d'un feu de forêt près de Louchats, à quelque 35 km de Landiras en Gironde, dans le sud-ouest de la France, le 18 juillet 2022. (Photo Philippe LOPEZ / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 10 juillet 2023

Un an après les incendies en Gironde, le souvenir encore à vif des évacués

  • Le 12 juillet 2022, à un peu plus d'une heure d'intervalle, deux incendies se déclarent à La Teste-de-Buch, sur le Bassin d'Arcachon, et à Landiras et Hostens, au sud de Bordeaux. Les pompiers mettront douze jours à contenir les flammes
  • Les pompiers disposeront cet été de moyens accrus en cas de nouveaux incendies cet été, avec le déploiement de drones, de caméras de vidéosurveillance et surtout l'arrivée fin juin des moyens aériens, tant réclamés par les acteurs locaux

HOSTENS, France : «Les ballets incessants de pompiers, les gyrophares, l'armée qui arrive, les pompiers étrangers aussi, on se serait cru en guerre!» Le souvenir des mégafeux est encore vif chez les 48.000 personnes évacuées l'été dernier en Gironde devant l'avancée des flammes.

Le 12 juillet 2022, à un peu plus d'une heure d'intervalle, deux incendies se déclarent à La Teste-de-Buch, sur le Bassin d'Arcachon, et à Landiras et Hostens, au sud de Bordeaux. Les pompiers mettront douze jours à contenir les flammes qui vont ravager environ 20.000 hectares de pins.

«Le feu était à 500 mètres de chez moi», raconte à l'AFP Jérôme Vignes, habitant du village de Saint-Magne, à côté d'Hostens, âgé de 39 ans. «Je m'y attendais mais quand la gendarmerie nous a dit +Le feu est aux portes de chez vous, il faut évacuer+, c'était le branle-bas de combat. Heureusement que j'ai toujours un sac de secours car c'était la panique», ajoute-t-il.

Moins d'un mois plus tard, l'incendie de Landiras repart, provoqué par des «feux zombies» qui se propagent dans la tourbe souterraine, à la faveur de l'assèchement du tapis végétal et du sous-sol forestier, après des semaines de chaleur caniculaire et sans pluie.

Jérôme Vignes est de nouveau évacué à deux reprises, dont le 9 août, jour de son anniversaire.

Après cinq journées et nuits de lutte, le retour de la pluie permet de déclarer fixée cette reprise de feu qui aura brûlé 7.400 hectares supplémentaires.

- Mieux «aguerris» -

«J'avais l'impression que le sort s'abattait sur moi», confie M. Vignes qui, psychologiquement et professionnellement, «y a laissé des plumes». Gérant d'un snack-kebab à Hostens, il a dû mettre la clé sous la porte en février, sa clientèle ayant déserté la commune entourée par des pans entiers de forêt calcinée.

A la recherche d'un emploi stable, Jérôme Vignes a mieux anticipé les choses cette année - «tout ce qui est papier, assurances» - pour ne pas être pris au dépourvu.

«C'est dans l'épreuve qu'on apprend», philosophe Sylvie Clavery, 58 ans, elle aussi évacuée d'Hostens après être «partie de chez elle en catastrophe, sans rien».

A Saint-Magne, la commune voisine de 1.200 habitants, la maire Ghislaine Charles avoue avoir été prise au dépourvu l'été dernier et géré l'urgence à «l'instinct», mais elle assure que son équipe municipale et ses administrés sont aujourd'hui mieux «aguerris» pour affronter un incendie ou toute autre catastrophe naturelle.

- Réserve communale -

«Depuis le 12 juillet dernier où il n'y avait pas un pompier sur la commune, on a mis en place une réserve communale. On a une trentaine de bénévoles, formés par les pompiers pour la garde des feux, qui vont sillonner les voies forestières pour faire de la prévention. Et on en a une dizaine d'autres, plutôt spécialisés dans le médico-social, opérationnels pour évacuer et mettre à l'abri des personnes», explique-t-elle à l'AFP.

«Pour les générations suivantes, il y aura ce retour d'expérience qui pourra leur servir, savoir comment on s'organise», ajoute Mme Charles.

Les pompiers disposeront également de moyens accrus en cas de nouveaux incendies cet été, avec le déploiement de drones, de caméras de vidéosurveillance et surtout l'arrivée fin juin des moyens aériens, tant réclamés par les acteurs locaux.

«Nous mettons le paquet. Nous sommes beaucoup plus prêts, beaucoup plus armés que l’an dernier et nous sommes extrêmement unis», a déclaré le préfet de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine Etienne Guyot le 23 juin, lors d'une présentation de ces cinq avions et de cet hélicoptère bombardier d'eau.

«Maintenant je pense qu'il faut être extrêmement vigilant. On a des évolutions climatiques qui peuvent être très brutales du jour au lendemain et qui peuvent s'installer», avait-il ajouté, après un printemps plus humide que l'an dernier et sans épisode caniculaire.

«On a besoin impérativement de suivre la situation comme le lait sur le feu en permanence», prévient-il.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.