BAGDAD: Les Brigades du Hezbollah, faction armée irakienne pro-Iran accusée par Israël d'avoir enlevé une universitaire israélienne en Irak, ont laissé entendre jeudi qu'elles n'étaient pas responsables du kidnapping, assurant tout faire pour connaître le sort de tout "otage sioniste" dans le pays.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait mercredi nommément accusé ce groupe, en annonçant qu'Elizabeth Tsurkov, une doctorante israélo-russe "disparue il y a quelques mois en Irak" était "retenue par la milice chiite Kataëb Hezbollah".
Dans la première réaction du groupe, son porte-parole Abou Ali Al-Askari voit dans la déclaration de M. Netanyahou un "aveu (...) très dangereux" de "la présence d'un agent sécuritaire israélien otage en Irak".
"Les appareils de sécurité irakiens doivent dévoiler les réseaux liés à cette entité (Israël, ndlr) et les traduire en justice", écrit-il dans un communiqué publié sur son compte Telegram.
Sans citer le nom d'Elizabeth Tsurkov, le porte-parole assure que son groupe oeuvre "sans relâche pour connaître le sort de l'otage ou des otages sionistes en Irak (...) pour en savoir plus sur les intentions du gang criminel qui facilite leurs mouvements dans un pays (...) criminalisant tout rapport" avec Israël.
«Elle mérite tous les efforts des États-Unis»
Les Brigades du Hezbollah est un des groupes les plus puissants qui fait partie du Hachd al-Chaabi, une coalition d'anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces régulières irakiennes. Mais ces factions armées sont régulièrement accusées par leurs détracteurs d'agir hors du cadre de la loi.
Elizabeth Tsurkov était arrivée à Bagdad en décembre 2022 avec un passeport russe, selon un diplomate occidental en poste en Irak qui a requis l’anonymat.
Selon une source au sein des services de renseignement irakiens, elle a été kidnappée dans la capitale irakienne vers la fin mars.
Son voyage en Irak était destiné à ses recherches dans le cadre de son doctorat à l'université américaine de Princeton. Elle collabore avec le centre de réflexion Newlines Institute mais aussi avec le Forum for Regional Thinking, un think-tank israélo-palestinien basé à Jérusalem.
"Liz fait partie à part entière des États-Unis. Elle travaille avec un think-tank à Washington, écrit pour un magazine américain, et étudie à l'université de Princeton. Elle mérite tous les efforts des États-Unis pour la ramener (chez elle) en sécurité", a plaidé mercredi Newlines.
À Bagdad, elle s'intéressait aux factions pro-Iran et au mouvement du leader chiite irakien Moqtada Sadr, ont indiqué plusieurs journalistes qui l'ont rencontrée.