AARAMTA: Le Hezbollah a organisé dimanche ses plus importantes manœuvres depuis des années dans le sud du Liban, dévoilant des armes lourdes et simulant des attaques contre le territoire israélien, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Quelque 200 combattants du mouvement libanais pro-iranien ont participé à ces manœuvres à munitions réelles à Aaramta, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec Israël, organisées pour marquer l'anniversaire du retrait en 2000 des troupes israéliennes du sud du Liban après 22 ans d'occupation.
"Si certaines personnes au sein de l'entité sioniste songeaient à commettre une bêtise (...), nous arroserons cette entité avec nos missiles de précision et avec toutes les armes à notre disposition", a prévenu lors de ces exercices Hachem Safieddine, un haut responsable de la formation chiite.
Des dizaines de journalistes avaient été invités pour couvrir ces manœuvres au cours desquelles le Hezbollah a simulé notamment une attaque de drone contre une localité israélienne, alors que d'autres drones lançaient des explosifs.
Des combattants, tous encagoulés, ont simulé effectuer une brèche dans le mur en béton érigé par Israël à la frontière et s'y engouffrer.
Les militants ont en outre simulé une attaque en territoire israélien au cours de laquelle ils ont fait exploser des véhicules et retiré de l'un d'eux un corps qu'ils ont emmené avec eux.
Des snipers ont tiré à balles réelles sur des cibles métalliques ornées de l'étoile de David, tandis que des combattants ont sauté à travers des cerceaux enflammés.
Important arsenal militaire
Des armes anti-aériennes, des explosifs et des lance-roquettes multiples ont été exposées au cours des exercices.
Ces manœuvres interviennent alors que le front entre le Liban et Israël est globalement calme depuis la grande confrontation de l'été 2006.
Né après l'invasion israélienne du Liban en 1982, le Hezbollah est la seule formation libanaise à avoir conservé son armement depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), au nom de la "résistance" contre Israël.
Son arsenal pourrait être plus important que celui de l'armée libanaise, selon certaines sources, et le parti soutient militairement en Syrie le régime du président Bachar al-Assad.
Soutenu par l'Iran et représenté au Parlement libanais, le Hezbollah est qualifié de "groupe terroriste" par de nombreux pays occidentaux, dont les États-Unis.
En 2006, la dernière grande confrontation entre Israël et le Hezbollah avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, en majorité des militaires.
Israël et le Liban restant techniquement en état de guerre après différents conflits et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban pour veiller au maintien de la trêve.