Les Palestiniens estiment le coût des dégâts à Jénine en millions de dollars

Des personnes se tiennent près des décombres et des restes d'un véhicule détruit à l'extérieur d'une mosquée dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des personnes se tiennent près des décombres et des restes d'un véhicule détruit à l'extérieur d'une mosquée dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 5 juillet 2023 (Photo, AFP).
Un bulldozer dégage les décombres le long d'une rue du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2023 (Photo, AFP).
Un bulldozer dégage les décombres le long d'une rue du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2023 (Photo, AFP).
Un homme regarde par la fenêtre brisée d'un bâtiment dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2023 (Photo, AFP).
Un homme regarde par la fenêtre brisée d'un bâtiment dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 6 juillet 2023 (Photo, AFP).
Une femme palestinienne marche près de sa maison détruite le 5 juillet, après un raid israélien de deux jours à Jénine, en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, Reuters).
Une femme palestinienne marche près de sa maison détruite le 5 juillet, après un raid israélien de deux jours à Jénine, en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 07 juillet 2023

Les Palestiniens estiment le coût des dégâts à Jénine en millions de dollars

  • Des routes rasées au bulldozer, des bâtiments sur le point de s'effondrer et des rues jonchées de décombres entravant la circulation
  • Des campagnes populaires ont été lancées dans les villes de Cisjordanie pour apporter aide et soutien à la population de Jénine et de son camp

RAMALLAH: Les Palestiniens ont commencé jeudi à estimer le coût des dégâts infligés par l'offensive israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine et ses infrastructures.

L'opération militaire israélienne la plus intense menée en Cisjordanie occupée depuis près de vingt ans a laissé des traces de rues dévastées et de voitures incendiées, et a suscité la fureur du monde arabe.

Les habitants palestiniens ont été confrontés à des scènes de destruction généralisée lorsqu'ils sont sortis de chez eux et sont revenus des abris voisins.

L'offensive israélienne a détruit les infrastructures du camp de Jénine, tuant 12 civils et en blessant 100.

Le ministre des Travaux publics et du Logement, Mohammed Ziyara, a déclaré qu'un calendrier serait établi pour le processus de reconstruction.

Les infrastructures telles que les routes ont besoin d'une courte période pour être réparées, jusqu'à un maximum de trois mois, a-t-il ajouté.

Les bâtiments nécessitent une période plus longue et pourraient durer environ neuf mois, a indiqué le ministre.

L'ampleur des dégâts dans la ville de Jénine et son camp comprend quatre bâtiments entièrement détruits, et le coût de la reconstruction s'élève à 1,5 million de dollars (1 dollar = 0,91 euro), a révélé Ziyara.

Le nombre de bâtiments endommagés à moyenne ou grande échelle mais pas en état d'effondrement s'élève à 25, et le coût de la reconstruction à 2 millions de dollars.

Le nombre d'unités résidentielles partiellement endommagées a atteint 250 unités et le coût de la reconstruction s'élève à 2,5 millions de dollars.

Le nombre de bâtiments commerciaux et de services endommagés s'élève à 150 et le coût de la reconstruction à 5 millions de dollars.

Ziyara a confirmé que des comités spécialisés ont évalué les dégâts et soumis des rapports au Premier ministre afin de fournir une vue d'ensemble.

Les travaux ont été divisés en plusieurs phases, a-t-il précisé.

Le ministre des Collectivités locales, Majdi al-Saleh, a déclaré que l'ampleur des dégâts initiaux dans le camp de Jénine était estimée à des millions de shekels (1 nouveau shekel israélien = 0,24 euro).

Chami al-Chami, un des principaux dirigeants du mouvement Fatah à Jénine, a déclaré que le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, avait demandé aux autorités de son pays de répondre à tous les besoins du camp de Jénine.

Il a indiqué que les Émirats arabes unis s'étaient engagés à verser 15 millions de dollars pour aider à la reconstruction du camp de réfugiés de Jénine.

L'argent sera versé à l'Unrwa, l'agence des Nations unies qui aide les réfugiés palestiniens, afin de reconstruire les maisons et les entreprises endommagées et pour les services de l'agence.

Le président a demandé une évaluation de l'étendue des dégâts dans le camp et des coûts de sa réhabilitation, a ajouté Al-Chami.

Le Premier ministre, Mohammed Chtayyeh a demandé aux ministères et institutions de l'Autorité palestinienne de fournir les budgets nécessaires à l'aide et à la reconstruction du camp de Jénine, a déclaré Ibrahim Melhem, porte-parole du gouvernement palestinien.

Les efforts de reconstruction ont été planifiés en dépit de la crise financière complexe à laquelle le gouvernement est confronté, a précisé Melhem à Arab News.

Rami al-Junaidi, chef du syndicat des travailleurs de la municipalité d'Hébron, a déclaré que l'étendue des destructions causées par l'agression israélienne sur Jénine était énorme.

«Les routes ont été complètement rasées et certains bâtiments étaient sur le point de s'effondrer, les décombres remplissaient les rues et entravaient la circulation», a-t-il affirmé.

«Jénine n'est pas seule»

L'économiste palestinien Samir Hulileh a déclaré qu'un autre type d'infrastructure devait être construit dans le camp de Jénine.

«Des abris où les citoyens pourraient se réfugier pour échapper aux bombardements israéliens devraient être inclus afin que nous ne voyions pas la scène de leur déplacement forcé à l'extérieur du camp, comme lors de chaque invasion militaire israélienne du camp», a-t-il souligné à Arab News.

Hulileh a évoqué le fardeau financier et le coût de la reconstruction du camp de Jénine à un moment où l'Unrwa et l'Autorité palestinienne «sont paralysés par des conditions financières très difficiles».

Nasr Abdel Karim, professeur d'économie à l'université arabo-américaine, a déclaré à Arab News que le camp de Jénine avait subi des dommages économiques directs et indirects, l'économie de Jénine ayant été négativement affectée par l'opération militaire israélienne.

Des campagnes populaires ont été lancées dans les villes de Cisjordanie pour apporter aide et soutien à la population de Jénine et de son camp.

Hanadi al-Barghouti, coordinatrice de la campagne de Ramallah, a souligné les efforts déployés pour soutenir «notre peuple dans le camp de Jénine».

Il a signalé que la campagne avait reçu un accueil très favorable.

Le premier jour de l'attaque, deux camions sont arrivés au camp de Jénine et tous les colis ont été distribués aux familles touchées.

Mercredi, un autre camion chargé de produits de première nécessité, notamment de nourriture et de fournitures, de vêtements, de couvertures, de médicaments et d'argent, a été donné.

Bakr Abd al-Haq, coordinateur de la campagne de Naplouse, a déclaré qu'il s'agit d'une réponse aux scènes de déplacement, aux agressions contre les familles et aux appels à l'aide provenant du cœur du camp.

Il a indiqué que 57 camions, bus et véhicules avaient livré des marchandises. Trois bus étaient chargés de fournitures médicales et d'autres de nourriture, d'eau minérale et de fournitures pour enfants.

«La campagne reflète la cohésion et l'unité sur le terrain entre Jénine et Naplouse», a assuré le coordinateur.

«Il y a deux ans, lors de toutes les incursions et attaques, Jénine a été l'une des premières villes à soutenir Naplouse. Aujourd'hui, c'est au tour de Naplouse de rendre une partie de la gratitude et de délivrer un message à l'occupation», a-t-il mentionné.

«Jénine n'est pas seule. Naplouse est présente avec l'aide, à ses côtés», a-t-il soutenu.

La Maison-Blanche a quant à elle exhorté son allié Israël à reconstruire les infrastructures civiles à Jénine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.