La collecte de fonds pour le policier français qui a tué un garçon atteint 1 million d'euros

Environ 52 000 personnes ont donné de l'argent depuis que le policier, identifié comme Florian M, a abattu l'adolescent Nahel Merzouk lors d'un contrôle routier le 27 juin. ( Photo, AFP)
Environ 52 000 personnes ont donné de l'argent depuis que le policier, identifié comme Florian M, a abattu l'adolescent Nahel Merzouk lors d'un contrôle routier le 27 juin. ( Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 juillet 2023

La collecte de fonds pour le policier français qui a tué un garçon atteint 1 million d'euros

  • La députée de La France Insoumise Mathilde Panot a confié: «Tuer un jeune Nord-Africain en France en 2023 peut vous rapporter beaucoup d'argent»
  • Le président a annulé un voyage d'État en Allemagne cette semaine en raison des violences, mais il n’a pas déclaré l'état d'urgence

LONDRES: Une collecte de fonds pour le policier français qui a tué un adolescent de 17 ans à Paris la semaine dernière a atteint plus d'un million d'euros.

Environ cinquante-deux mille personnes ont contribué financièrement depuis que l'agent, identifié comme Florian M, a abattu Nahel Merzouk lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier, ce qui a déclenché une vague d'émeutes dans tout le pays

Une collecte de fonds destinée à la famille de Nahel n’a récolté que 200 000 euros, bien que cette somme provienne de quelque 100 000 donateurs.

Nadia, sa grand-mère, a déclaré aux journalistes de BFMTV qu'elle était «brisée», ajoutant: «Il a pris la vie de mon petit-fils. Cet homme doit payer, tout comme tout le monde.»

Florian M a affirmé avoir tiré sur Merzouk en situation de légitime défense, pour se protéger lui-même ainsi qu’un collègue et les personnes qui étaient autour d’eux. Les images vidéo de l'incident suggèrent que l'agent n'était pas en danger immédiat et cet homme de 38 ans a été placé en détention pour homicide volontaire.

La collecte de fonds pour Florian M a été lancée par Jean Messiha. Cet habitué des médias est un populiste de droite; il a conseillé Marine Le Pen lorsqu’elle était candidate à l’élection présidentielle. Un fonds distinct, créé par les collègues policiers de Florian M, a récolté environ 60 000 euros.

La campagne a été vivement condamnée par les politiciens du gouvernement et de l'opposition. Éric Bothorel, membre du parti Renaissance du président Emmanuel Macron, l’a qualifiée d'«indécente et scandaleuse», ajoutant que Messiha «joue avec le feu».

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a déclaré que ce genre d’attitude «attise le feu» qui a incité des milliers de personnes à descendre dans les rues des grandes villes du pays.

Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste français, le soutien à l'agent «perpétue […] une division béante» en France.

L'avocate pénaliste Carole-Olivia Montenot a affirmé que la collecte de fonds ne fait «qu'augmenter la haine là où il y en a déjà beaucoup», la qualifiant de «complètement inappropriée».

Pour sa part, la députée de La France Insoumise Mathilde Panot a confié: «Tuer un jeune Nord-Africain en France en 2023 peut vous rapporter beaucoup d'argent.»

Les émeutes qui ont lieu depuis près d'une semaine ont été marquées par des affrontements de rue avec la police, des pillages et des dégâts d’une importance qui n'avait pas été observée en France depuis des décennies.

Environ 3 000 personnes ont été arrêtées, 700 policiers blessés, 5 000 véhicules détruits et 1 500 bâtiments attaqués ou pillés.

La grand-mère de Nahel a déclaré que la violence devait cesser. Elle a ajouté que de nombreux émeutiers utilisaient la mort de son petit-fils comme un prétexte pour piller et semer le trouble.

«Je dis aux personnes qui cassent des choses: “Arrêtez”», a-t-elle déclaré à BFMTV. «Nahel est mort. Ma fille n'avait qu'un seul enfant. Elle est perdue, c'est fini, ma fille n'a plus de vie.»

La tante de Nahel a ajouté: «La famille est très opposée à la violence, mais j'espère que la mort de Nahel va déclencher un certain changement pour que cela ne se reproduise jamais.»

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que «l'ordre et la loi sont rétablis grâce à la fermeté dont nous avons fait preuve», avec 40 000 policiers et autres agents de sécurité déployés dans l’ensemble du pays.

Macron doit rencontrer ce mardi 200 maires de villes qui ont subi des dégâts lors des émeutes à Paris.

Le président a annulé un voyage d'État en Allemagne cette semaine en raison des violences, mais il n’a pas déclaré l'état d'urgence.

Son gouvernement a rejeté les accusations de l'ONU selon lesquelles les forces de l’ordre françaises auraient de «profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale». En effet, le ministère des Affaires étrangères a considéré que ces allégations étaient «totalement infondées».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.