PARIS: La rédaction du JDD a voté à la quasi-unanimité la reconduite jusqu'à mercredi de sa grève pour son 12e jour consécutif, dénonçant la nomination à sa tête du journaliste marqué à l'extrême droite Geoffroy Lejeune, a annoncé mardi sa Société des journalistes (SDJ).
Les équipes du Journal du Dimanche, qui doivent rencontrer mercredi M. Lejeune pour la première fois, se réuniront le même jour pour reconduire ou non la poursuite du mouvement débuté le 22 juin.
Au total, 97% des votants se sont exprimés pour la poursuite de la grève (89 pour, trois contre, six qui ne se prononcent pas).
Le communiqué ne précise pas si le journal paraîtra ou non dimanche. Voilà deux dimanches consécutifs qu'il n'a pas paru, une première dans l'histoire du journal.
Soutien aux salariés du JDD
La précédente grève en 2016 avait touché un seul dimanche.
Peu avant l'annonce de la SDJ, l'intersyndicale d'Europe 1 -- la station fait partie du groupe Lagardère -- (CFDT, CGT, FO et SNJ) ont publié un communiqué apportant son soutien aux salariés du JDD "qui défendent l'indépendance du journal".
La rédaction du JDD demande toujours à la direction de Lagardère News, propriétaire de l'hebdomadaire, de "renoncer à la nomination de Geoffroy Lejeune" et d'"offrir à la rédaction des garanties d'indépendance juridique et éditoriale".
Nombre d'observateurs voient dans l'arrivée de M. Lejeune à la tête du journal, très suivi par les milieux politique et économique, la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices.
Caisse de grève
Ce dernier pilote le groupe Vivendi, mastodonte des médias en France, qui compte dans son giron le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews ainsi que Prisma, premier groupe de presse magazine, et le groupe d'édition Editis.
La nomination de Geoffroy Lejeune est survenue juste après le feu vert donné sous conditions par la Commission européenne à Vivendi pour absorber Lagardère, groupe auquel appartient également Paris Match, Europe 1 et le leader de l'édition, Hachette.
Une caisse de grève a été ouverte pour soutenir le mouvement et une pétition a été lancée. Elle avait recueilli mardi près de 37.000 signatures.