Almotaz Abadi: «570 000 tonnes de déchets plastiques déversés dans la Méditerranée chaque année»

Les déchets marins et la pollution plastique, en particulier, constituent une menace importante en raison de leurs profondes répercussions environnementales, économiques, sociales, politiques et culturelles. (Photo fournie)
Les déchets marins et la pollution plastique, en particulier, constituent une menace importante en raison de leurs profondes répercussions environnementales, économiques, sociales, politiques et culturelles. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Almotaz Abadi: «570 000 tonnes de déchets plastiques déversés dans la Méditerranée chaque année»

  • «Le volume annuel de plastique déversé devrait quadrupler d'ici à 2050, dans l’hypothèse d’un maintien du statu quo»
  • «Les mesures mondiales devraient se concentrer sur trois piliers: réduire et éliminer l’utilisation du plastique, promouvoir la circularité et mettre en œuvre des pratiques efficaces de gestion des déchets plastiques»

PARIS: L’Union pour la Méditerranée (UpM) appelait il y a quelques semaines à une action urgente concernant les déchets plastiques pour protéger la Méditerranée lors de la Journée mondiale de l'environnement célébrée le 5 juin. L’occasion pour Arab News en français de faire le point sur la situation critique de la grande bleue avec Almotaz Abadi, le secrétaire général adjoint de l’UpM chargé de l'eau, l'environnement et l’économie bleue depuis septembre 2022.

«On estime que la Méditerranée, une mer qui contient 1% des eaux mondiales, mais concentre 7% de tous les microplastiques mondiaux, est polluée par 570 000 tonnes de déchets plastiques par an», explique d’emblée l’expert, qui précise: «Cela équivaut au poids de plus de cinquante tours Eiffel de débris plastiques jetés dans notre mer chaque année. Le volume annuel de plastique déversé devrait quadrupler d'ici à 2050, dans l’hypothèse d’un maintien du statu quo.»

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Almotaz Abadi, le secrétaire général adjoint de l’UpM chargé de l'eau, l'environnement et l’économie bleue depuis septembre 2022. (Photo fournie)

Cette pollution plastique affecte des secteurs économiques essentiels de la Méditerranée, en particulier la pêche et le tourisme. «Les déchets ne sont pas uniformément répartis en mer Méditerranée; ils ont tendance à s’accumuler près des côtes, en particulier dans les zones urbanisées, les voies de navigation commerciale, les zones de circulation des bateaux de plaisance et les canyons sous-marins», explique M. Abadi. «Le plus souvent, on retrouve des mégots de cigarettes, des emballages alimentaires, des bouteilles, des pailles, des tasses, des assiettes, des bouchons de bouteilles, des masques, ainsi que des sacs et produits à usage unique.»

Menaces sur la biodiversité marine

Selon l’UpM, les répercussions les plus visibles des débris plastiques sur la faune marine sont l’ingestion, la suffocation et la confusion pour des centaines d’espèces. La faune marine, comme les oiseaux de mer, les baleines, les poissons et les tortues, a tendance à confondre les déchets plastiques avec des proies. La plupart meurent alors de faim alors que leur estomac se remplit de plastique. Ils souffrent également de lacérations, d’infections, d'une capacité réduite à nager et de blessures internes. Les plastiques flottants contribuent également au transport d’espèces marines envahissantes, menaçant ainsi la biodiversité marine et le réseau trophique (ensemble des chaînes alimentaires).

La pollution plastique affecte donc la biodiversité, en plus des secteurs économiques vitaux de la Méditerranée. «Les déchets marins ont une incidence négative sur les écosystèmes côtiers et marins et les services qu’ils fournissent, ce qui affecte les moyens de subsistance et le bien-être des populations», décrit l’expert de l’UpM.

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La pollution plastique affecte donc la biodiversité, en plus des secteurs économiques vitaux de la Méditerranée. (Photo fournie)

«De manière générale, l’économie méditerranéenne est marquée par un système linéaire qui surexploite les ressources naturelles, pollue et porte atteinte aux écosystèmes fragiles. Dans une région considérée comme un foyer de biodiversité, il est indispensable de réduire les déchets grâce à des solutions préventives», prévient encore Almotaz Abadi. Avant de travailler au sein de l’UpM, il était directeur de l’unité de coordination et de gestion de l’aide avec la communauté de donateurs et le gouvernement de Palestine dans le secteur de l’eau et les secteurs connexes.

Pour réduire la pollution plastique, l’organisation intergouvernementale euro-méditerranéenne – qui réunit les pays de l'Union européenne (UE) et seize pays du sud et de l'est de la Méditerranée – estime nécessaire d’accélérer la transition vers une économie verte et circulaire et d’élargir considérablement les actions et les investissements en faveur de l’atténuation, de l’adaptation et de la résilience dans la région. Cela comprend le renforcement des mécanismes de prévention, la facilitation des investissements dans les infrastructures et la promotion de solutions fondées sur la nature dans la mesure du possible.

Nécessité pressante d'agir

Pour M. Abadi, «l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de politiques efficaces est l’absence d’une entité internationale contraignante qui impose à tous les pays des obligations juridiques et leur accorde des moyens de mise en œuvre et des mesures d’exécution».
En outre, l'expert souligne que plusieurs entraves majeures empêchent la mise en œuvre de politiques efficaces. Parmi celles-ci figurent le manque de sensibilisation et de compréhension du grand public quant à l'ampleur et à l'impact de la pollution plastique, ainsi que la nécessité pressante d'agir. «Des infrastructures et des installations de recyclage limitées, y compris des systèmes de gestion des déchets inadéquats, posent également des problèmes. Les intérêts économiques de l’industrie du plastique peuvent encore compliquer les choses et exiger des actions audacieuses de la part des décideurs», explique Almotaz Abadi.
Relever ces défis nécessite une action collective de la part de diverses parties prenantes, notamment les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les fabricants et les consommateurs.

M. Abadi estime que «les mesures mondiales devraient se concentrer sur trois piliers: réduire et éliminer l’utilisation du plastique, promouvoir la circularité et mettre en œuvre des pratiques efficaces de gestion des déchets plastiques».

 


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
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  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Séisme: la Première ministre thaïlandaise déclare Bangkok en état d'urgence

Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l'effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l'AFP.  Le bilan humain n'était pas connu dans l'immédiat. (AFP)
Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l'effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le bilan humain n'était pas connu dans l'immédiat. (AFP)
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  • Un puissant tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé vendredi le centre de la Birmanie, un séisme dont les secousses ont été ressenties jusqu'en Chine et en Thaïlande
  • Le séisme, peu profond, s'est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14H20, heure locale (06H20 GMT), a annoncé l'Institut géologique américain (USGS)

BANGKOK: La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a déclaré la capitale Bangkok en état d'urgence après le séisme de magnitude 7.7 qui a frappé vendredi le centre de la Birmanie.

Les fortes secousses ressenties autour de 13H30 (06H30 GMT) ont notamment provoqué l'effondrement d'un bâtiment de 30 étages en construction, piégant 43 ouvriers sur le site, dans le nord de la ville. Aucun autre bilan humain n'a encore été annoncé.

Un puissant tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé vendredi le centre de la Birmanie, un séisme dont les secousses ont été ressenties jusqu'en Chine et en Thaïlande où un immeuble de trente étages s'est effondré, prenant au piège une quarantaine d'ouvriers.

Le séisme, peu profond, s'est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14H20, heure locale (06H20 GMT), a annoncé l'Institut géologique américain (USGS). Une réplique de magnitude 6,4 a secoué cette zone quelques minutes plus tard, selon même source.

Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l'effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le bilan humain n'était pas connu dans l'immédiat.

De fortes secousses ont été par ailleurs ressenties en Thaïlande voisine, causant des scènes de panique à Bangkok où des bureaux et des magasins ont été évacués.

Un immeuble de 30 étages en construction s'est effondré dans la capitale thaïlandaise après le séisme, a déclaré un responsable de la police à l'AFP. Des recherches ont débuté pour retrouver 43 ouvriers bloqués sur le site, selon les urgentistes.

"J'ai entendu le bruit alors que je dormais chez moi, j'ai couru aussi loin que possible en pyjama hors du bâtiment," a déclaré à l'AFP Duangjai, une habitante de la deuxième ville du pays, Chiang Mai (nord-ouest), destination prisée des touristes et réputées pour ses temples.

Sai, un autre habitant de Chiang Mai, âgé de 76 ans, se trouvait dans une supérette au moment du tremblement de terre. "Je me suis précipité hors du magasin avec d'autres clients", a-t-il raconté. "C'est la plus forte secousse que j'ai ressentie de toute ma vie".

Les secousses ont également été ressenties dans le nord et le centre de la Thaïlande. A Bangkok, certains services de métro ont été suspendus.

La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a immédiatement annoncé la convocation d'une "réunion d'urgence", dans un message sur X.

Dégâts 

Des journalistes de l'AFP se trouvaient au Musée national de Birmanie, à Naypyidaw, lorsque s'est produit le séisme, faisant trembler les murs du bâtiment.

Des morceaux sont tombés du plafond et les murs se sont fissurés. Des employés se sont rués vers l'extérieur, certains en pleurs, alors que d'autres tentaient de joindre leurs proches par téléphone.

Le sol a vibré pendant trente longues secondes, avant de se stabiliser.

D'autres secousses ont par ailleurs été ressenties dans la province chinoise du Yunnan (sud-ouest), selon l'agence chinoise chargée des séismes, qui a enregistré une secousse de magnitude 7,9.

Les séismes sont relativement fréquents en Birmanie, où six tremblements de terre ayant atteint ou dépassé une magnitude de 7 se sont produits entre 1930 et 1956 près de la Faille de Sagaing, qui traverse le centre du pays du nord au sud.

En 2016, un séisme de magnitude 6,8 avait secoué l'ancienne capitale, Bagan, dans le centre du pays, tuant trois personnes et provoquant l'effondrement des murs des temples de cette destination touristique.

En novembre 2012, un séisme également de magnitude 6,8 avait frappé le centre du pays, faisant 26 morts et des centaines de blessés.

La faiblesse des infrastructures, l'insuffisance de services de santé, notamment dans les zones rurales, le développement anarchique des zones urbanisées ont rendu la population des régions habitées particulièrement vulnérable en cas de catastrophe naturelle, selon les experts.


L'Iran annonce avoir formellement répondu à la lettre de Trump

Donald Trump, qui avait retiré avec fracas en 2018 les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran pour encadrer ses activités nucléaires. (AFP)
Donald Trump, qui avait retiré avec fracas en 2018 les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran pour encadrer ses activités nucléaires. (AFP)
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  • "Cette réponse officielle comprend une lettre dans laquelle notre position à propos de la situation actuelle et de la lettre de M. Trump a été pleinement expliquée à l'autre partie"
  • Donald Trump, qui avait retiré avec fracas en 2018 les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran pour encadrer ses activités nucléaires

TEHERAN: L'Iran a formulé une réponse à la lettre envoyée par le président américain Donald Trump et appelant Téhéran à des pourparlers sur le nucléaire, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie iranienne à l'agence officielle Irna.

"Cette réponse officielle comprend une lettre dans laquelle notre position à propos de la situation actuelle et de la lettre de M. Trump a été pleinement expliquée à l'autre partie", a souligné Abbas Araghchi, ajoutant que le courrier a été transmis au sultanat d'Oman, qui sert généralement d'intermédiaire entre l'Iran et les Etats-Unis, faute de relations diplomatiques.

M. Araghchi n'a précisé ni la nature de la réponse de l'Iran ni quand le courrier a été envoyé.

Donald Trump, qui avait retiré avec fracas en 2018 les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran pour encadrer ses activités nucléaires.

Le président américain a ainsi révélé début mars avoir écrit une lettre en ce sens aux dirigeants iraniens.

Donald Trump a en parallèle renforcé sa politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran, avec des sanctions supplémentaires et la menace d'une action militaire en cas de refus de pourparlers.

"Notre politique reste de ne pas négocier directement (avec les Etats-Unis) sous la +pression maximale+ et les menaces d'action militaire, mais les négociations indirectes, telles qu'elles ont existé dans le passé, peuvent se poursuivre", a indiqué Abbas Araghchi.

Pays intermédiaires 

Interrogé jeudi par des journalistes au sujet de la lettre iranienne, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a refusé d'émettre un commentaire, se contentant de déclarer que le président américain, à partir de la réponse de Téhéran, "(déciderait) de mesures" le cas échéant.

L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Mais les deux pays échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran qui représente les intérêts américains en Iran.

Le sultanat d'Oman a également joué un rôle de médiateur dans le passé et le Qatar dans une moindre mesure. La lettre de Donald Trump a été remise à l'Iran par le biais des Emirats arabes unis.

L'Iran avait conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

Le texte offrait au pays un allègement des sanctions internationales en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires. L'Iran respectait ses engagements, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Mais en 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.

Cette décision avait été notamment motivée par l'absence de mesures contre le programme balistique de l'Iran, perçu comme une menace par Washington.