PARIS: Alors que le monde entier célébrera la Journée mondiale de l'environnement le 5 juin, l'Union pour la Méditerranée (UpM) appelle à une action urgente de toutes les parties prenantes pour préserver le fragile écosystème de la Méditerranée.
La Méditerranée, qui représente 1% des eaux mondiales, mais concentre 7% de tous les microplastiques, est polluée par 570 000 tonnes de déchets plastiques par an, soit l'équivalent de plus de 50 tours Eiffel chaque année. Par ailleurs, dans l’hypothèse d’un maintien du statu quo, le volume annuel de plastique déversé pourrait quadrupler d'ici à 2050.
Le secrétaire général de l'UpM, Nasser Kamel, souligne que la lutte contre la pollution plastique doit être au cœur de l'agenda politique de la région, car «elle tue la faune aquatique, endommage les systèmes naturels et contamine les chaînes alimentaires marines».
«La Méditerranée étant une mer fermée, tout impact environnemental au nord a des conséquences au sud et inversement. L'UpM est fermement convaincue qu'une réduction efficace des déchets marins en Méditerranée ne peut être obtenue que par des efforts collectifs et une coopération entre tous les pays méditerranéens et la société civile.»
À propos de l'UpM
L'Union pour la Méditerranée (UpM) est la seule organisation intergouvernementale euro-méditerranéenne réunissant les pays de l'Union européenne (UE) et seize pays du sud et de l'est de la Méditerranée. L'UpM offre un forum pour renforcer la coopération régionale, le dialogue et la mise en œuvre d'initiatives et de projets concrets qui ont un impact tangible sur les citoyens, en particulier les jeunes, afin de répondre aux trois objectifs stratégiques de la région: stabilité, développement humain et intégration.
«L'UpM agit sur trois niveaux pour lutter contre les déchets plastiques et protéger la Méditerranée», déclare le secrétaire général adjoint de l'UpM pour l'eau, l'environnement et l'économie bleue, Almotaz Abadi.
«Premièrement, en tant que plate-forme politique, par l'intermédiaire de ses États membres, qui ont adopté deux déclarations ministérielles ambitieuses sur l'environnement et l'action climatique et sur l'économie bleue durable en 2021.
Deuxièmement, en promouvant un dialogue politique méditerranéen afin d'harmoniser et de renforcer les réglementations et les actions environnementales.
Et troisièmement, en établissant des partenariats opérationnels ainsi qu'en soutenant et en fournissant une assistance technique à des projets régionaux tels que l'initiative “Plastic Busters” ou le projet “TouMaLi”.»
Parvenir à la réduction indispensable des déchets produits sur Terre
L'ampleur du problème exige des engagements et des actions immédiates à l’échelle régionale, depuis la source jusqu'à la mer, afin de parvenir à la réduction indispensable des déchets produits sur Terre à long terme, estime l’organisation dans un communiqué.
Ces derniers jours, l'UpM a apporté son soutien officiel au projet baptisé «TouMaLi», qui contribue à la réduction des flux de déchets en mer engendrés par le tourisme tout en encourageant des solutions d'économie circulaire telles que la réduction et la réutilisation des déchets inévitables au Maroc, en Tunisie et en Égypte.
Le projet soutenu par l'UpM, «Plastic Busters», est en cours depuis 2013 et il vise à approfondir les recherches sur les origines des plastiques marins afin de fournir des recommandations politiques aux pays membres de l'UpM tout en sensibilisant la société civile.
Ce projet met l'accent sur la nécessité de s'attaquer de toute urgence aux plastiques à usage unique, qui représentent huit débris plastiques sur dix trouvés en Méditerranée. Le projet a analysé plus de quatre zones marines protégées en Méditerranée et quarante espèces, trouvant des traces de ces débris non seulement à la surface et dans les fonds marins, mais aussi dans le système digestif de nombreux organismes aquatiques, des tortues marines aux baleines en passant par les mollusques.