MADRID: En exil depuis août aux Emirats Arabes Unis et visé par plusieurs enquêtes judiciaires, l'ex-roi d'Espagne Juan Carlos a réglé une dette de près de 680.000 euros au fisc espagnol afin de régulariser sa situation, a annoncé mercredi son avocat.
"Le roi Juan Carlos (...) a présenté aux autorités fiscales une déclaration spontanée qui a donné lieu à une dette fiscale, déjà réglée, d'un montant de 678.393,72 euros, intérêts et pénalités compris", a indiqué son avocat Javier Sanchez-Junco dans un communiqué.
Dans ce texte succinct, l'avocat ajoute que son client "demeure, comme il l'a toujours été, à disposition du ministère public pour toute procédure ou action que celui-ci considère appropriée".
Dimanche, le journal El Pais avait révélé que cette déclaration fiscale de l'ex-monarque était liée à une enquête anti-corruption en cours sur l'utilisation par l'ancien monarque de cartes de crédit.
Cette enquête porte sur l'utilisation présumée par Juan Carlos de cartes de crédit liées à des comptes bancaires qui ne sont pas à son nom, afin de savoir s'il a utilisé des prête-noms pour blanchir de l'argent, selon des sources judiciaires.
Ces comptes bancaires sont aux noms d'un entrepreneur mexicain et d'un officier de l'armée de l'air espagnole, selon ces sources.
S'il est avéré que Juan Carlos a utilisé des fonds soustraits au fisc, l'ancien souverain, qui avait abdiqué en juin 2014, pourrait être exposé à des poursuites pour délit de blanchiment d'argent.
Interrogé sur la chaîne espagnole Telecinco, le chef du gouvernement Pedro Sanchez a défendu mercredi "la présomption d'innocence" de l'ancien chef de l’État, assurant que la monarchie "n'est pas (en danger)" alors que son allié au gouvernement, le parti de gauche radicale Podemos, défend l'instauration d'une république.
Juan Carlos est aussi visé par une enquête judiciaire ouverte à son encontre après un rapport du service de prévention du blanchiment de capitaux et confiée au Tribunal suprême, seul habilité à juger un ancien souverain, a annoncé la justice espagnole en novembre sans donner de détails sur les circonstances ou motifs à l'origine de cette enquête.
L'ancien monarque a quitté l'Espagne en août en affirmant vouloir ainsi "faciliter l'exercice" de ses fonctions à son fils et actuel roi, Felipe VI.