RABAR, MAROC : « Palestine résiste », ont scandé dimanche quelques milliers de manifestants à Rabat, lors d'un rassemblement pour exprimer leur solidarité avec la population de la bande de Gaza et réclamer la fin de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.
Sous une pluie battante, les manifestants ont défilé dans les rues de la capitale à l'appel du « Groupe d'action nationale pour la Palestine », une coalition regroupant plusieurs organisations politiques, notamment le Parti de la justice et du développement (PJD), formation islamiste.
« Les Marocains sont avec Gaza », a affirmé à l'AFP le directeur d'une école privée de Rabat, qui a souhaité rester anonyme. « Ils veulent montrer qu'ils n'ont aucun lien avec la normalisation. »
Cette nouvelle mobilisation intervient une semaine après un précédent rassemblement très suivi, marquant une intensification des protestations dans le pays depuis la reprise de l'offensive de l'armée israélienne contre le mouvement islamiste Hamas, le 18 mars, après deux mois de trêve à Gaza.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 1 570 Palestiniens ont été tués depuis cette date.
La normalisation des relations entre le Maroc et Israël avait été décidée fin 2020 dans le cadre des accords dits d'Abraham, conclus sous l'égide des États-Unis, en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël, plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc pour réclamer l'abrogation de ce processus qui ne rencontrait jusque-là qu'une opposition limitée.
Le Maroc a officiellement appelé « à l'arrêt immédiat de la guerre israélienne sur Gaza », sans remettre en question la normalisation.
Pour Ahmed Ouihmane, 65 ans, président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, les Marocains veulent « dénoncer la complicité de l'Occident hypocrite dans les massacres » à Gaza. « Et rappeler aux "normalisateurs" qu'ils sont eux aussi complices. »