RAMALLAH: Des dizaines d'habitants des hauteurs du Golan syrien occupé ont été blessés lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes qui tentaient de réprimer les manifestations de propriétaires de terres visés par les expropriations dans le cadre d'un projet d'éolienne.
Des affrontements ont éclaté après que les propriétaires de terres ont manifesté contre ces plans, et que des représentants de la société israélienne responsable du projet ont pris d'assaut le terrain, soutenus par la police, et empêchant les habitants d'y entrer.
Plusieurs manifestants ont été blessés après que les forces de sécurité israéliennes ont utilisé des grenades lacrymogènes et des balles en métal recouvertes de caoutchouc pour disperser les manifestants par la force.
Des témoins oculaires ont affirmé que huit personnes avaient été arrêtées alors que la police israélienne bouclait la zone, avec l'aide d'avions et de chevaux, et empêchait les ambulances de parvenir jusqu’aux blessés.
Les Palestiniens de la région ont annoncé mercredi une grève générale à Majdal Shams, Buqata, Massada et Aïn Qinya, en réponse aux actions des autorités israéliennes.
L'installation d’éoliennes dans les villages du Golan a déjà reçu le feu vert du gouvernement israélien et des autorités de l’aménagement du territoire. Les opposants affirment que les éoliennes entraveront la culture de la terre, et créeront un risque environnemental.
La première tentative de démarrage des travaux d'installation, en décembre 2020, s'était heurtée à la résistance des habitants, qui l'avaient qualifiée de «déclaration de guerre» à leurs villages.
Ali Mouaddi, chef du Comité de liaison druze à Yarka, en Galilée, a dénoncé mercredi l'initiative israélienne, et a appelé les personnes de foi druze en Israël à soutenir les mouvements contre les éoliennes.
Mowafaq Tarif, chef de la communauté druze en Israël, a rencontré mercredi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et a demandé que les travaux sur les éoliennes du plateau du Golan soient interrompus jusqu'à la fin de l'Aïd al-Adha. Tarif a affirmé qu'il avait accepté sa requête.
Ayman Abou Jabal, un dirigeant éminent de la communauté du Golan, a indiqué à Arab News que les éoliennes constituaient une menace directe pour les terres des agriculteurs. «Aucun citoyen des hauteurs du Golan n'est prêt à abandonner sa terre», a-t-il expliqué.
Arij Hakroush, un analyste politique de Kafr Kanna en Galilée, a indiqué à Arab News que les habitants des hauteurs du Golan étaient traités de manière oppressive par les autorités israéliennes. «Après l’importante manifestation des habitants du Golan aujourd'hui, les autorités israéliennes comprendront que toutes les méthodes de répression sont inutiles», a-t-il cependant affirmé. «Je pense que les autorités israéliennes ne veulent pas d’une escalade de la situation sur les hauteurs du Golan, d'autant plus que le front de Cisjordanie est ouvert.»
Dolan Abou Saleh, chef du conseil de Majdal Shams sur les hauteurs du Golan, a déclaré qu'il n'avait encore reçu aucune notification du bureau du Premier ministre israélien concernant l'arrêt des travaux de construction d’éoliennes sur ces terres.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com