Des experts de l’ONU condamnent l’enlèvement de baha’is par les Houthis et exigent leur libération

Des adeptes de la foi baha’ie manifestent devant un tribunal houthi lors du procès d’un baha’i à Sanaa, au Yémen, le 3 avril 2016. (Reuters)
Des adeptes de la foi baha’ie manifestent devant un tribunal houthi lors du procès d’un baha’i à Sanaa, au Yémen, le 3 avril 2016. (Reuters)
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Publié le Mercredi 21 juin 2023

Des experts de l’ONU condamnent l’enlèvement de baha’is par les Houthis et exigent leur libération

  • Le 25 mai, des Houthis armés et masqués ont attaqué un groupe de croyants baha’is, dont cinq femmes, à Sanaa, et les ont tous arrêtés
  • La branche médiatique de la milice critique régulièrement la foi baha’ie, accusant ses membres de faire figure de laquais au service des États-Unis et de la communauté juive mondiale

AL-MOUKALLA: Plus d’une douzaine de Yéménites de la minorité religieuse baha’ie, détenus par les Houthis, sont exposés à un risque élevé de torture, de violations des droits humains et même de mort, ce qui suscite l’inquiétude d’un groupe d’experts de l’Organisation des nations unies (ONU). 

Évoquant les antécédents en matière de violations des droits de l’homme commises par la milice et les récents propos incendiaires de personnalités religieuses houthies, des experts, dont Nazila Ghanea, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, et Morris Tidball-Binz, le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, avertissent que les prisonniers baha’is risquent d’être victimes de maltraitance de la part de leurs ravisseurs.

«Nous sommes inquiets au sujet des personnes disparues qui courent un risque sérieux de torture et d’autres violations des droits humains. À la lumière des faits passés, elles pourraient même être condamnées à mort simplement pour avoir exercé légitimement leurs droits», soutiennent les experts, exhortant les Houthis à libérer leurs prisonniers baha’is et à cesser de prendre les minorités religieuses pour cible.

«Nous sommes profondément préoccupés par le sort de seize baha’is disparus à la suite d’exactions commises par la milice houthie à Sanaa il y a quatre semaines. On ne sait toujours pas où ils se trouvent. Nous demandons aux autorités de les libérer immédiatement et de s’abstenir de toute autre action susceptible de mettre en danger leur intégrité physique et psychologique.»

Le 25 mai, des Houthis armés et masqués ont attaqué un groupe de croyants baha’is, dont cinq femmes, à Sanaa, et les ont tous arrêtés.

Les Houthis n’ont pas officiellement confirmé qu’ils détenaient ces individus et ils ont ignoré les demandes répétées des parents et des adeptes de la foi baha’ie de révéler le lieu de leur détention ou d’autoriser des visites.

La branche médiatique de la milice critique régulièrement la foi baha’ie, accusant ses adeptes de faire figure de laquais au service des États-Unis et de la communauté juive mondiale, tout en tentant d’affaiblir l’islam.

Les experts de l’ONU affirment que les Houthis persécutent les minorités religieuses dans les zones yéménites sous leur contrôle depuis des années, et condamnent à mort certains baha’is pour avoir pratiqué leur religion.

«Depuis plusieurs années, nous exprimons notre inquiétude face aux violations qui constituent une persécution ciblée des minorités religieuses dans les zones yéménites contrôlées par le mouvement Ansar Allah (également connu sous le nom de “milice houthie”)», précisent-ils.

Cette déclaration des experts est la dernière protestation en date contre les mauvais traitements infligés par les Houthis aux baha’is et autres opposants religieux et politiques. Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies, plusieurs diplomates occidentaux basés au Yémen et des groupes de défense des droits ont condamné les attaques des Houthis contre les baha’is. De nombreuses personnes appellent à la libération des baha’is capturés lors du dernier incident.

Dans le même temps, les dirigeants houthis se sont rendus en Arabie saoudite lundi pour effectuer le Hajj pour la première fois depuis plusieurs années.

Vêtus d’ihrams, un groupe de personnalités houthies, dont le chef militaire et négociateur en chef, Yahiya Abdallah al-Razami, ont été aperçus en train de faire leurs adieux à leurs familles et amis à l’aéroport de Sanaa avant d’embarquer à bord d’un vol de Yemenia Airways à destination de Djeddah.

La compagnie aérienne Yemenia a repris les vols directs entre la ville de Sanaa, contrôlée par les Houthis, et les villes saoudiennes, transportant des centaines de pèlerins yéménites.

Les diplomates et les observateurs considèrent la facilitation par l’Arabie saoudite des vols du Hajj et l’autorisation pour les responsables houthis d’effectuer le pèlerinage comme un geste de bonne volonté en vue de renforcer ses efforts actuels pour négocier un accord de paix entre les Houthis et le gouvernement yéménite.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite réclame davantage d'attention portée aux droits de l'homme en Palestine

Hala Al-Tuwaijri, la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme, prononce un discours lors du sommet de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. (SPA)
Hala Al-Tuwaijri, la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme, prononce un discours lors du sommet de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. (SPA)
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  • Le responsable saoudien des droits de l'homme a souligné l'engagement de Vision 2030 en faveur de l'égalité et de la paix dans le monde lors d'une session de l'ONU à Genève.

RIYAD :  l'Arabie saoudite a appelé à une plus grande attention sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés lors d'une réunion de l'ONU en Suisse.

Le Royaume a également réaffirmé son engagement inébranlable en faveur de la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette déclaration fait partie du discours prononcé par la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme et chef de la délégation du Royaume, Hala Al-Tuwaijri, lors du segment de haut niveau de la 58e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

Mme Al-Tuwaijri a déclaré que l'Arabie saoudite avait procédé à des réformes significatives en matière de droits de l'homme, sous l'impulsion de la Vision 2030, qui repose sur les principes d'égalité, de non-discrimination et de droit au développement.

« Cette vision a permis d'autonomiser les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, notamment les personnes handicapées, les personnes âgées et les travailleurs migrants, tout en améliorant la qualité de vie de tous », a déclaré M. Al-Tuwaijri.

« En outre, la Vision 2030 a accru l'efficacité des autorités compétentes pour accueillir des initiatives et des événements mondiaux majeurs, en plaçant les personnes et leurs droits au cœur des priorités nationales. »

M. Al-Tuwaijri a souligné l'engagement du Royaume à renforcer son cadre législatif, qui a mis en place un système juridique solide pour protéger et faire respecter les droits de l'homme.

Grâce à de vastes réformes juridiques et à de nouvelles lois, l'Arabie saoudite a renforcé la protection de tous les individus. Le Royaume accueille désormais une société diversifiée avec plus de 15 millions d'étrangers de plus de 60 nationalités, représentant plus de 44 % de la population, qui jouissent de leurs droits dans le cadre des normes les plus élevées de protection juridique.

Mme Al-Tuwaijri a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à promouvoir la paix et la sécurité internationales, guidée par ses valeurs fondamentales et son adhésion à la Charte des Nations unies.

Elle a également souligné le soutien du Royaume aux causes justes et son rôle proactif dans la résolution de crises mondiales, notamment ses efforts dans le cadre de la crise ukrainienne.

La médiation menée par le prince héritier Mohammed bin Salman a notamment abouti à plusieurs échanges de prisonniers réussis entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré Mme Al-Tuwaijri.

« Pour que les droits de l'homme soient universellement défendus, nous devons cultiver des sociétés fortes en affrontant les pratiques néfastes qui sapent l'harmonie sociale, notamment le mépris des religions, les discours de haine et l'affaiblissement des valeurs familiales », a-t-elle conclu.

Mme Al-Tuwaijri a réaffirmé l'engagement du Royaume à approfondir la coopération avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations unies, soulignant l'importance de respecter les différentes valeurs et d'embrasser la diversité culturelle et civilisationnelle pour protéger et promouvoir les droits de l'homme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Le président syrien promet le "monopole" des armes aux mains de l'Etat

Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, s'adressant aux représentants et dignitaires des communautés syriennes lors de la conférence de dialogue national convoquée par les nouvelles autorités du pays à Damas, le 25 février 2025. (AFP)
Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, s'adressant aux représentants et dignitaires des communautés syriennes lors de la conférence de dialogue national convoquée par les nouvelles autorités du pays à Damas, le 25 février 2025. (AFP)
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  • Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, s'est engagé mardi à garantir le "monopole" de l'Etat sur les armes lors de la conférence de dialogue national sur l'avenir du pays
  • Des représentants de la société civile, des communautés religieuses, des personnalités de l'opposition et des artistes participent à Damas à cette conférence

DAMAS: Le président par intérim de la Syrie, Ahmad al-Chareh, s'est engagé mardi à garantir le "monopole" de l'Etat sur les armes lors de la conférence de dialogue national sur l'avenir du pays, qui s'est ouverte deux mois et demi après la chute de Bachar al-Assad.

Ahmad al-Chareh avait été nommé en janvier président par intérim, après l'offensive menée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a pris le pouvoir le 8 décembre à Damas, et avait annoncé qu'il mettrait en place un dialogue national durant la période de transition.

Des représentants de la société civile, des communautés religieuses, des personnalités de l'opposition et des artistes participent à Damas à cette conférence, censée représenter tous les Syriens et marquant le coup d'envoi de ce processus après des années de guerre civile.

L'administration autonome kurde qui contrôle une grande partie du nord-est de la Syrie et son bras armé, les Forces démocratiques syriennes (FDS), n'ont pas été invitées à y participer. Selon les organisateurs, aucune entité armée n'a reçu d'invitation.

"La Syrie n'accepte pas la division, elle est un tout intégré et sa force réside dans son unité", a lancé Ahmad al-Chareh dans son discours d'ouverture.

"Le monopole des armes entre les mains de l'Etat n'est pas un luxe, mais un devoir et une obligation", a-t-il affirmé.

Le nouveau pouvoir avait annoncé la dissolution de l'armée syrienne et de toutes les factions armées rebelles, dont HTS dirigé par Ahmad al-Chareh.

Les nouvelles autorités syriennes ont formé à la mi-février une commission de sept personnes, dont deux femmes, chargée de préparer cette conférence.

Deux membres de cette commission avaient affirmé dimanche que des rencontres avaient été organisées "dans plusieurs provinces syriennes, avec la participation de quelque 4.000 hommes et femmes".

Après une rencontre d'accueil et un dîner de bienvenue lundi, les travaux de la conférence ont débuté mardi au palais présidentiel avec des discussions et des ateliers.

L'agence officielle Sana a diffusé une vidéo montrant des centaines de participants affluant vers une grande salle du palais.

- "Rétablir les droits" -

La commission préparatoire avait assuré que la conférence mettrait l'accent sur "la justice de transition, la constitution, la réforme des institutions et de l'économie, l'unité du territoire syrien, ainsi que les libertés publiques et individuelles, et les libertés politiques".

Dans ce contexte, Ahmad al-Chareh a annoncé mardi qu'il mettrait en place une commission pour travailler sur la justice de transition dans le but de "rétablir les droits" des Syriens.

"Nous avons travaillé au cours des deux derniers mois pour poursuivre les auteurs de crimes contre les Syriens, et nous travaillerons à former une commission pour la justice de transition qui rétablira les droits des gens et, si Dieu le veut, leur rendra justice et traduira les criminels en justice", a-t-il déclaré.

La conférence représente "la première étape d'un long processus national" visant à "construire une nouvelle identité nationale syrienne qui préserve la paix civile", avait expliqué la commission préparatoire. Elle doit émettre des recommandations "qui serviront de base" pour un plan de réforme des institutions.

Un gouvernement provisoire est chargé de gérer les affaires courantes jusqu'au 1er mars, date à laquelle la Syrie doit se doter d'un nouveau gouvernement reflétant "la diversité" du peuple syrien, selon les nouvelles autorités.

L'administration autonome kurde s'était dite inquiète que la commission préparatoire soit constituée "à partir d'un seul spectre politique et idéologique, ce qui porte atteinte au principe de représentation équitable et inclusive de toutes les composantes du peuple syrien".

Ahmad al-Chareh avait précédemment déclaré que les forces dirigées par les Kurdes devraient être intégrées à l'armée nationale.

"La paix nationale est un devoir pour tous les citoyens", a-t-il réaffirmé mardi.

"Nous continuerons à mener une politique qui protège les intérêts du peuple syrien, sans aucune pression ou diktat extérieur", a affirmé pour sa part le chef de la diplomatie, Assaad al-Chaibani.


Les chefs de la Défense discutent du partenariat stratégique entre le Royaume et les États-Unis

Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth accueille le ministre saoudien de la Défense Khaled ben Salmane au Pentagone, le 24 février 2025. (Images Getty/AFP)
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth accueille le ministre saoudien de la Défense Khaled ben Salmane au Pentagone, le 24 février 2025. (Images Getty/AFP)
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  • Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, et le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, ont discuté des relations stratégiques entre les deux pays
  • Ils ont exploré les moyens de renforcer leur coopération en matière de défense et discuté des évolutions régionales et internationales

RIYAD: Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a rencontré le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, lundi à Washington.

Les deux hommes ont discuté des relations stratégiques entre le Royaume et les États-Unis, et «exploré les moyens de renforcer notre coopération en matière de défense», a écrit le prince Khaled dans un message publié sur X tôt mardi.

«Nous avons également discuté des évolutions régionales et internationales et des efforts visant à promouvoir la sécurité et la stabilité», a écrit le ministre saoudien, qui est en visite officielle dans le pays.

Cette visite vise à renforcer les relations entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, et le prince Khaled y abordera des questions d'intérêt commun.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com