BRUXELLES: Pascal Smet, membre du gouvernement de la région de Bruxelles, a démissionné dimanche après le tollé soulevé par la visite d'une délégation iranienne dirigée par le maire de Téhéran, invitée à un congrès international cette semaine à Bruxelles.
Vendredi, la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib avait accusé M. Smet d'avoir "sali l'image" de la ville en autorisant des délégations iranienne et russe à participer au "Brussels Urban Summit", un congrès mondial qui a réuni les maires de grandes villes de lundi à jeudi à Bruxelles.
M. Smet, secrétaire d'Etat à l'Urbanisme au sein de l'exécutif de la région Bruxelles-Capitale, a annoncé au cours d'une conférence de presse qu'il démissionnait.
Il a expliqué qu'il se sentait obligé de le faire après qu'un email émanant de ses services eut révélé que le gouvernement régional bruxellois avait pris en charge les frais d'hébergement du maire de Téhéran Alireza Zakani, et de deux responsables russes.
"Je n'ai pas commis de faute personnelle", a assuré M. Smet, expliquant qu'un des membres de son équipe avait réservé les hébergements sans qu'il le sache.
Hadja Lahbib avait accusé Pascal Smet d'avoir insisté pour l'octroi des visas à M. Zakani et aux 13 autres membres de la délégation iranienne malgré les objections émises par le ministère des Affaires étrangères qui avait jugé ce voyage "pas du tout opportun dans les circonstances actuelles".
Les relations sont tendues entre la Belgique et l'Iran.
La Belgique a dû négocier pendant des mois avec l'Iran pour obtenir le retour de l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, arrêté le 24 février 2022 à Téhéran puis condamné pour "espionnage" à 40 ans de prison, au terme d'une procédure jugée "arbitraire" côté belge.
M. Vandecasteele a finalement été libéré le 26 mai, en échange du retour à Téhéran du diplomate iranien Assadollah Assadi. Ce dernier avait été condamné en 2021 en Belgique à vingt ans de prison pour un projet d'attentat qui devait frapper un rassemblement d'opposants iraniens en France en 2018.
M. Zakani est considéré comme un ultraconservateur ayant des liens étroits avec les Gardiens de la Révolution.
Les deux Russes qui ont obtenu des visas pour assister au congrès sont le maire adjoint de la ville de Kazan (ouest de la Russie) et un responsable d'une organisation russe fédérant les grandes villes.