RIYAD : Les parties belligérantes du Soudan ont entamé un cessez-le-feu dimanche, annoncé plus tôt par les médiateurs, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, dans une déclaration commune, alors que deux mois de combats ont plongé le pays africain dans un chaos encore plus grand.
Les habitants de la capitale, Khartoum, et de la ville voisine d'Omdurman ont fait état d'un «calme relatif» au cours des premières heures du cessez-le-feu dimanche matin, après que des affrontements violents aient été signalés la veille.
Cette trêve de trois jours précède une conférence des donateurs que les Nations unies et d'autres pays organiseront lundi afin de collecter des fonds pour couvrir les besoins humanitaires du Soudan.
Les Nations unies affirment avoir reçu moins de 16 % des 2,57 milliards de dollars nécessaires pour aider les personnes dans le besoin au Soudan en 2023. Quatre cent soixante-dix millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour venir en aide aux réfugiés de la Corne de l'Afrique.
Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont annoncé l'accord de cessez-le-feu samedi. Tous deux ont mené des efforts diplomatiques internationaux concertés pour mettre fin à la guerre au cours des deux derniers mois.
«Le Royaume d'Arabie saoudite et les États-Unis d'Amérique annoncent l'accord des représentants des forces armées soudanaises (SAF) et des forces de soutien rapide (RSF) sur un cessez-le-feu dans tout le Soudan pour une période de 72 heures», a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué publié samedi en fin de journée.
«Les parties ont convenu que pendant le cessez-le-feu, elles s'abstiendraient de mouvements interdits, d'attaques, d'utilisation d'avions militaires ou de drones, de frappes d'artillerie, de renforcement des positions et de réapprovisionnement des forces, et qu'elles s'abstiendraient de chercher à obtenir un avantage militaire pendant le cessez-le-feu», a ajouté le communiqué.
Les deux médiateurs ont déclaré que si les parties ne respectaient pas le cessez-le-feu, un report du dialogue en cours à Djeddah serait envisagé.
Une trêve élaborée ce mois-ci par l'Arabie saoudite et les États-Unis a échoué après que les deux parties aux affrontements soudanais se sont accusées mutuellement de graves violations du cessez-le-feu.
De nombreuses trêves ont été conclues et rompues au cours du conflit, notamment après que les États-Unis eurent pris des sanctions à l'encontre des dirigeants des forces armées soudanaises et des forces de sécurité soudanaises à la suite de l'échec d'une précédente tentative à la fin du mois de mai.
Samedi, des frappes aériennes ont tué des civils et pilonné plusieurs quartiers de la capitale soudanaise, Khartoum, tuant 17 personnes, dont cinq enfants, et détruisant 25 maisons.
Les combats entre l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide entrent dans leur troisième mois, sans qu'aucune des deux parties ne prenne l'avantage.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com