Pic de tensions après l'arrestations de policiers kosovars par Belgrade

Des policiers du Kosovo patrouillent dans une rue après des affrontements avec des Serbes au nord du Kosovo, le 13 juin 2023 (Photo, AFP).
Des policiers du Kosovo patrouillent dans une rue après des affrontements avec des Serbes au nord du Kosovo, le 13 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

Pic de tensions après l'arrestations de policiers kosovars par Belgrade

  • Les autorités kosovares qualifient l'incident d'enlèvement et interdisent aux véhicules serbes de franchir la frontière
  • La Serbie a déclaré avoir arrêté trois policiers kosovars en tenue militaire, munis d'armes automatiques, de GPS, de cartes et autres équipements

BELGRADE: Les tensions entre Belgrade et Pristina sont de nouveau montées en flèche mercredi après l'arrestation par la Serbie de trois policiers kosovars, les autorités kosovares qualifiant l'incident d'enlèvement et interdisant aux véhicules serbes de franchir la frontière.

Ce nouvel accès de fièvre entre les deux anciens ennemis survient après des semaines de tensions, durant lesquelles trente soldats de la Kfor, la force emmenée par l'Otan au Kosovo, ont été blessés en mai lors de heurts avec des manifestants serbes.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.

La Serbie a déclaré avoir arrêté trois policiers kosovars en tenue militaire, munis d'armes automatiques, de GPS, de cartes et autres équipements.

"Le gang terroriste a été arrêté aujourd'hui à 12H38 dans le territoire de la Serbie centrale, dans la zone du village de Gnjilica, dans la municipalité de Raska", a déclaré à la presse Petar Petkovic, chef du bureau serbe chargé du Kosovo.

Gnjilica se trouve à environ six kilomètres d'un poste-frontière avec le Kosovo.

Dans une vidéo publiée par la police serbe, on voit plusieurs hommes masqués emmener un groupe d'hommes menottés.

«Agression»
Mais le gouvernement kosovar a déclaré que les policiers avaient été "enlevés" en territoire kosovar.

Les officiers appartiennent à une unité chargée de la surveillance de la frontière et ont disparu après avoir signalé une incursion d'hommes masqués et armés près de la municipalité de Leposavic, dans le nord du Kosovo, selon la même source.

Le Premier ministre kosovar Albin Kurti a accusé Belgrade d'avoir kidnappé les officiers, déclarant qu'il s'agissait vraisemblablement "d'un acte de vengeance" après l'arrestation du chef présumé d'un groupe paramilitaire serbe mardi.

"L'entrée des forces serbes dans le territoire du Kosovo est un acte d'agression et vise à l'escalade et à la déstabilisation", a-t-il lancé sur Facebook. "Nous exigeons la libération immédiate des policiers enlevés".

Pristina a immédiatement interdit l'entrée du Kosovo aux véhicules portant des plaques d’immatriculation serbes, selon le porte-parole du gouvernement Perparim Kryeziu.

Le président serbe Aleksandar Vucic a accusé Albin Kurti "de vouloir provoquer une guerre", promettant que la Serbie "ferait tout" pour éviter un conflit.

"Nous sommes à un tournant, allons nous continuer à avoir la paix ou pas ?", a-t-il demandé. "J'ai peur que nous n’ayons franchi le Rubicon et qu'il ne soit très difficile de revenir à la normale", a-t-il dit à la télévision serbe.

Les tensions entre Belgrade et Pristina se sont envolées depuis l'intronisation en mai de maires albanais dans quatre villes du nord du Kosovo à majorité serbe.

«Conséquences négatives»
Ces édiles avaient été élus en avril lors de municipales boycottées par les Serbes du Kosovo.

La France, l'Allemagne et les États-Unis ont appelé les deux parties à la désescalade tandis que Washington, le plus proche allié de Pristina, a dénoncé la décision du gouvernement kosovar d'introniser les maires.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a demandé mercredi soir à Albin Kurti de prendre "des mesures pour une désescalade".

"Dans le cas contraire, il y aura des conséquences politiques négatives", a-t-il prévenu.

Depuis la guerre du Kosovo et la déclaration d'indépendance, les relations entre Belgrade et Pristina vont de crise en crise.

Environ 120.000 Serbes vivent au Kosovo, dont un tiers dans le nord du territoire qui compte au total une population de 1,8 million d'habitants, en grande majorité des Albanais kosovars.

De nombreux Serbes considèrent le Kosovo comme leur berceau national et religieux. La minorité serbe du Kosovo reste largement fidèle à Belgrade, refusant de reconnaître la souveraineté de Pristina. Les Serbes du Kosovo sont accusés par certains d'être instrumentalisés par Belgrade.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.