MLADENOVAC, Serbie : Une fusillade en Serbie a fait huit morts et 14 blessés en Serbie et son auteur présumé a été arrêté vendredi matin après plusieurs heures de traque, nouvel épisode sanglant dans un pays déjà sous le choc de la tuerie survenue peu avant dans une école.
Cette nouvelle tuerie a eu lieu tard jeudi soir dans trois villages près de Mladenovac, à une soixantaine de kilomètres au sud de Belgrade.
"A l'issue d'une ample chasse à l'homme, des membres du ministère de l'Intérieur ont arrêté U.B., né en 2002, dans la région de Kragujevac", en Serbie centrale, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
"Il est soupçonné d'avoir tué (...) avec une arme automatique huit personnes et d'en avoir blessé quatorze autres", selon la même source, qui précise que toutes les personnes blessées sont hospitalisées.
La télévision nationale serbe (RTS) avait fait état dans la matinée de treize blessés.
Selon la RTS, l'assaillant a d'abord tiré sur des gens qui se trouvaient dans la cour d'une école dans le village de Dubona, en tuant plusieurs personnes, dont un policier qui n'était pas en faction, et sa soeur.
Il a ensuite tiré sur des gens dans deux autres villages, Malo Orasje et Sepsin, avant de s'enfuir.
Les médias rapportent que les victimes sont surtout des jeunes gens.
Vendredi au lever du soleil, de nombreux policiers quadrillaient le secteur, survolé par un hélicoptère équipé d'un projecteur à la recherche du tireur, selon un photographe de l'AFP sur place.
Environ 600 agents des forces de l'ordre ont été déployés, dont des membres d'une unité spéciale antiterroriste, ont relaté des médias. La police a barré la route d'accès aux villages.
Le ministre serbe de l'Intérieur, Bratislav Gasic, a qualifié les faits d'"acte terroriste".
Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays.
Sept personnes - six élèves et une enseignante - ont par ailleurs été blessées dans cette attaque, et deux se trouvaient encore jeudi dans un état critique après avoir subi une série d'opérations chirurgicales.
Deuil national
Le tireur présumé, un élève de 13 ans, a été arrêté peu après la tuerie dans la cour de l'école, où il attendait l'arrivée de policiers, et a été placé en hôpital psychiatrique.
Le père du tireur, un médecin réputé, propriétaire de l'arme utilisée, a été arrêté et doit être entendu vendredi par un procureur.
Trois jours de deuil national ont été décrétés à partir de vendredi, après cette première tuerie. Les célébrations et les événements prévus seront en grande partie annulés. Le président serbe Aleksandar Vucic a déploré "l'un des jours les plus difficiles dans l'histoire contemporaine" de la Serbie.
Un grand nombre d'armes à feu circulent dans les Balkans depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et les guerres sanglantes des années 1990.
Quelque 765 000 armes, dont plus de 232 000 pistolets, sont légalement enregistrées en Serbie, pays d'environ sept millions d'habitants où les stands de tir sont populaires.
En avril 2013, un villageois avait tué par balle 13 personnes, parmi lesquelles des membres de sa famille et des voisins, non loin de Mladenovac, la même région que celle de la fusillade de jeudi soir.
Un permis est obligatoire pour posséder des armes à feu en Serbie. Le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi des contrôles aux domiciles pour vérifier si les armes étaient gardées dans des coffres-forts, conformément aux règles en vigueur.
Tout au long de la journée de jeudi, des milliers d'habitants de Belgrade ont déposé des fleurs, des jouets, des messages, et ont allumé des bougies devant l'école Vladislav Ribnikar, dans le centre-ville, où le carnage a eu lieu.
Des veillées aux chandelles ont également lieu à Zagreb, en Croatie, et à Banja Luka, en Bosnie.
Des messes pour les victimes ont été célébrées dans les églises de Belgrade. Le chef de l'Eglise orthodoxe serbe, le patriarche Porfirije, a qualifié la fusillade de "catastrophe comme il ne s'en est jamais produit dans notre nation et notre patrie".