Kosovo-Serbie: les principaux sujets qui fâchent

Les soldats de l'OTAN en tenue anti-émeute se tiennent devant le bâtiment municipal de Zvecan, dans le nord du Kosovo, le 30 mai 2023, au lendemain d'affrontements avec des manifestants serbes réclamant la destitution de maires albanais récemment élus. (Photo, AFP)
Les soldats de l'OTAN en tenue anti-émeute se tiennent devant le bâtiment municipal de Zvecan, dans le nord du Kosovo, le 30 mai 2023, au lendemain d'affrontements avec des manifestants serbes réclamant la destitution de maires albanais récemment élus. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 mai 2023

Kosovo-Serbie: les principaux sujets qui fâchent

  • Au cœur du problème, le refus de la minorité serbe de reconnaître l'autorité du gouvernement kosovar, lequel veut asseoir sa souveraineté sur l'ensemble du territoire en grande majorité peuplé d'Albanais
  • Les Serbes majoritaires dans quatre villes du Nord du Kosovo ont boycotté les élections municipales d'avril à l'appel de la Srpska lista, leur principal parti très proche de Belgrade

PSITINA: Le Kosovo est la proie de fortes tensions provoquées par l'élection de maires albanais dans des localités à majorité serbe, énième accès de fièvre qui fait craindre une nouvelle crise régionale parmi les plus graves de ces dernières années.

Une trentaine de soldats de la force multinationale emmenée par l'Otan ont été blessés lors de la dernière flambée de violences survenue dans le Nord du territoire, de même qu'une cinquantaine de protestataires serbes.

Au cœur du problème, le refus de la minorité serbe de reconnaître l'autorité du gouvernement kosovar, lequel veut asseoir sa souveraineté sur l'ensemble du territoire en grande majorité peuplé d'Albanais.

Voici quelques éléments sur les relations compliquées entre les deux anciens ennemis, qui constituent un obstacle majeur à leur intégration européenne éventuelle.

La dispute sur les maires 

Les Serbes majoritaires dans quatre villes du Nord du Kosovo ont boycotté les élections municipales d'avril à l'appel de la Srpska lista, leur principal parti très proche de Belgrade.

En conséquence, des maires albanais ont été élus malgré une participation minuscule de 3,5%.

Pristina a organisé ce scrutin pour combler le vide laissé par la démission massive des Serbes en novembre des institutions locales communes.

Des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires avaient quitté leurs postes pour protester contre une décision de Pristina, désormais suspendue, d'interdire aux Serbes vivant au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par Belgrade.

Ignorant les appels insistants à la retenue de l'Union européenne et des Etats-Unis, le gouvernement kosovar a intronisé ces édiles la semaine dernière, ce qui a mis le feu aux poudres.

Des protestataires serbes se sont rassemblés devant les mairies concernées pour exiger le départ des maires albanais et des forces de police kosovares, dont la présence dans la région suscite depuis longtemps leur ire.

La reconnaissance

La bataille des maires touche en fait à la question de l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008, près d'une décennie après une guerre qui fit environ 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais.

Le Kosovo est reconnu par une centaine de pays, dont la plupart des Occidentaux, et depuis peu par Israël.

Pour le Premier ministre kosovar Albin Kurti, la souveraineté est intangible et rien ne peut être discuté sans que la réalité de l'indépendance ne soit reconnue.

Mais de nombreux Serbes considèrent le Kosovo comme leur berceau national et religieux. Belgrade n'a jamais admis l'indépendance, pas plus que la Russie et la Chine, ce qui prive Pristina d'une place à l'ONU. Cinq membres de l'Union européenne sont également sur cette ligne.

Le jeune Etat a cependant été admis au sein de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, du Comité international olympique, de la Fédération internationale de football et de l'Union des associations européennes de football.

Un Etat dans l'Etat? 

La minorité serbe compte environ 120 000 personnes, largement fidèles à Belgrade, dont un tiers résident dans le nord du Kosovo, près de la frontière avec la Serbie qui les soutient financièrement. Les autres membres de la minorité sont dispersés dans une dizaine d'enclaves.

Dans ces zones, le drapeau serbe flotte partout, les gens utilisent le dinar serbe. Toute intervention policière est source de tensions. Les habitants du nord du Kosovo ne paient ni l'eau, ni l'électricité, ni les impôts, un manque à gagner de dizaines de millions d'euros.

Un accord de 2013 prévoyant la création d'une association de dix "municipalités" où vit la minorité serbe est resté lettre morte, Belgrade et Pristina ne s'entendant pas sur leurs compétences. Nombre de Kosovars albanais craignent la création d'un gouvernement parallèle contrôlé par Belgrade.

Et maintenant? 

Pour Albin Kurti, l'édification d'un Etat maître de ses fonctions régaliennes et doté d'institutions efficaces est primordial.

Mais pour de nombreux Serbes, permettre à Pristina d'exercer sa souveraineté revient à reconnaître de facto que le territoire n'est plus contrôlé par Belgrade et ne reviendra pas de sitôt dans le giron de la mère patrie.

Alors que la guerre fait rage en Ukraine attaquée par la Russie, l'UE a multiplié les pressions sur les deux camps pour qu'ils s'accordent et éviter ainsi un autre conflit en Europe.

Depuis les bombardements de l'Otan qui mirent fin en 1999 au conflit entre forces serbes et guérilléros kosovars, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise.

Bruxelles, qui dirige les négociations entre les parties depuis 2011, a annoncé en mars que les deux camps étaient parvenus à un accord visant à normaliser leurs relations. Mais le texte n'a été signé ni par Belgrade ni par Pristina.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.