KHARTOUM: Le dirigeant de facto du Soudan Abdel Fattah al-Burhane refuse de s'asseoir à la même table que son rival Mohammed Hamdane Daglo, a affirmé mardi un responsable soudanais après qu'un bloc régional a évoqué la possibilité d'une rencontre entre ces généraux en guerre.
Des combats font rage au Soudan depuis la mi-avril entre l'armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti".
Les efforts de médiation déployés jusqu'à présent pour mettre fin aux affrontements n'ont pas abouti, les nombreuses trêves n'ayant quasiment jamais été appliquées.
"Dans les circonstances actuelles, Burhane ne s'assoira pas à la même table que Hemedti", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental soudanais sous couvert de l'anonymat.
Il faisait référence à la proposition de médiation de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), le bloc régional d'Afrique de l'Est.
Lors d'un sommet lundi à Djibouti, l'Igad a annoncé que le Kenya allait présider un quatuor comprenant l'Ethiopie, la Somalie et le Soudan du Sud pour tenter de résoudre le conflit au Soudan.
Et selon un projet de communiqué du sommet publié par la présidence kényane, les dirigeants du quatuor vont tenter d'organiser une "rencontre en face à face" entre les deux généraux "dans l'une des capitales régionales".
Jusqu'à présent, le comité de l'Igad sur le Soudan, qui ne comprenait pas l'Ethiopie, était dirigé par le président sud-soudanais Salva Kiir, médiateur historique au Soudan.
Or le ministère soudanais des Affaires étrangères indique dans un communiqué publié mardi "exiger" que le président Kiir reste à la tête du comité.
Au Darfour, région la plus touchée par les combats avec la capitale, les FSR ont annoncé mardi s'être "emparées d'une garnison de l'armée" aux environs d'Oum Dafouk, près de la frontière avec la République centrafricaine.
Depuis le 15 avril, le conflit a fait plus de 1 800 morts selon l'ONG Acled et deux millions de déplacés, selon l'ONU.