PARIS: La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont fait part de leur forte appréhension après que Téhéran a annoncé son intention d'installer de nouvelles centrifugeuses d’enrichissement de l'uranium, et de légiférer pour élargir son programme nucléaire.
«Si l'Iran compte sérieusement laisser une marge pour la diplomatie, il ne devrait pas aller de l’avant avec ces mesures», tonnent les trois pays dans un communiqué conjoint. Les superpuissances avaient signé en 2015, avec la Chine et la Russie, un accord de confinement nucléaire avec Téhéran, connu sous son acronyme anglais, JCPoA.
Un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AEIA), obtenu par Reuters, affirme que l'Iran prévoit d'installer trois autres cascades, ou grappes de contrôle, de centrifugeuses IR-2m avancées dans son usine d'enrichissement de Natanz. L’usine souterraine est conçue pour résister à de potentiels raids aériens.
L’accord nucléaire stipule que Téhéran n’a le droit d’utiliser à Natanz que des centrifugeuses IR-1 de première génération, qui raffinent l’uranium beaucoup plus lentement. Ce sont les seules machines permises pour le stockage d'uranium enrichi.
«La dernière déclaration iranienne, profondément inquiétante, adressée à l'AIEA et qui fait état de son intention d'installer trois autres cascades de centrifugeuses avancées à l'installation d'enrichissement de combustible de Natanz enfreint les clauses du JCPoA», ont déclaré les trois pays à propos du rapport de surveillance de l'ONU, qui n’a pas été rendu public.
Les États ont déclaré qu’une nouvelle loi qui forcerait le gouvernement iranien à interrompre les inspections de l’ONU sur ses sites nucléaires, en plus d’intensifier l’enrichissement au-delà des limites de l’accord, est aussi incompatible avec l’accord. Elle serait par ailleurs tout autant incompatible avec les engagements de l’Iran en matière de non-prolifération en général.
«Une telle décision met en péril les efforts que nous déployons tous pour préserver le JCPoA, et risque de compromettre l'opportunité considérable d'un retour à la diplomatie avec la nouvelle administration américaine», ont-ils ajouté. Joe Biden, le président élu, a battu le président Donald Trump le 3 novembre lors de l’élection présidentielle américaine.
«Un retour au JCPoA serait bénéfique pour l'Iran», poursuit le communiqué dans une référence à la décision de Téhéran de revenir sur certains de ses engagements nucléaires. Cette décision avait eu lieu à la suite du retrait de l'administration Trump de l'accord en 2018, et à la réimposition de sanctions sévères qui paralysent l’économie iranienne.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com