Nucléaire iranien : l'Allemagne veut un accord plus large

Le centre iranien de recherche nucléaire de Natanz à 270 km au sud de Téhéran. L'Agence internationale de l'énergie atomique de l'ONU a déclaré que le 2 décembre 2020, l'Iran avait commencé à exploiter des centrifugeuses avancées dans une section souterraine de l’installation d'enrichissement nucléaire primaire à Natanz. (Henghameh Fahimi / AFP)
Le centre iranien de recherche nucléaire de Natanz à 270 km au sud de Téhéran. L'Agence internationale de l'énergie atomique de l'ONU a déclaré que le 2 décembre 2020, l'Iran avait commencé à exploiter des centrifugeuses avancées dans une section souterraine de l’installation d'enrichissement nucléaire primaire à Natanz. (Henghameh Fahimi / AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Nucléaire iranien : l'Allemagne veut un accord plus large

  • Joe Biden a confirmé mercredi être favorable à un retour de son pays dans l'accord si les autorités iraniennes reviennent à "un respect strict" des limites imposées à leur programme nucléaire
  • "Un retour à l'accord actuel ne suffira pas", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à l'hebdomadaire Der Spiegel, dans la perspective d'une possible relance de ce dossier après l'entrée en fonction du démocrate Joe Biden comme président

BERLIN : L'Allemagne, qui préside actuellement l'UE, a estimé vendredi qu'un simple retour à l'accord existant sur le nucléaire iranien ne suffirait plus et qu'il fallait l'élargir aux programmes balistiques de Téhéran notamment.

"Un retour à l'accord actuel ne suffira pas", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à l'hebdomadaire Der Spiegel, dans la perspective d'une possible relance de ce dossier après l'entrée en fonction du démocrate Joe Biden comme président des Etats-Unis.

"Il va falloir une sorte d'accord nucléaire plus, ce qui est aussi dans notre intérêt", a déclaré M. Maas.

Joe Biden a confirmé mercredi être favorable à un retour de son pays dans l'accord si les autorités iraniennes reviennent à "un respect strict" des limites imposées à leur programme nucléaire, avant des négociations sur les autres menaces posées par Téhéran.

"Nous avons des attentes claires à l'égard de l'Iran: pas d'armes nucléaires mais pas non plus de programme de missiles balistiques qui menace toute la région", a souligné pour sa part M. Maas, alors que l'Allemagne occupe jusqu'à la fin du mois la présidence semestrielle de l'Union européenne.

"En outre l'Iran doit jouer un autre rôle dans la région. Nous avons besoin de cet accord justement parce que nous ne faisons pas confiance à l'Iran", a dit M. Maas, assurant qu'il s'était entendu sur ces points avec ses homologues français et britannique.

L'actuel président américain Donald Trump, qui quittera la Maison Blanche en janvier, avait claqué la porte en 2018 de l'accord conclu par les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni avec l'Iran pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire, le jugeant insuffisant pour endiguer les comportements "déstabilisateurs" de la République islamique.

Dans la foulée, le président républicain a rétabli puis durci les sanctions américaines levées en 2015, au grand dam des alliés européens de Washington qui tentent eux de sauver l'accord.

Joe Biden a confirmé mercredi son projet de revenir dans cet accord. "Cela sera difficile, mais oui", a-t-il dit à un éditorialiste du New York Times.

Seulement après un retour de Washington et Téhéran dans les clous de l'accord, "en consultation avec nos alliés et partenaires, nous engagerons des négociations et des accords de suivi pour durcir et prolonger les restrictions nucléaires imposées à l'Iran et pour aborder le programme de missiles" iranien, a expliqué Joe Biden.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.