PARIS: Le ministre de la Santé François Braun se rendra mercredi devant ses anciens collègues médecins urgentistes, qui attendent "des engagements clairs" avant un été à haut risque pour ce secteur toujours en crise.
Le ministre s'exprimera en début d'après-midi devant le congrès Urgences 2023, un évènement annuel organisé par la Société française de médecine d'urgence avec le syndicat des urgentistes Samu-Urgences de France, dont François Braun était le président avant de devenir ministre, il y a presque un an.
"Nous attendons de François Braun qu'il parle vrai, qu'il prenne des engagements clairs pour que l'on voit enfin une lumière au bout du tunnel", a indiqué à l'AFP Marc Noizet, qui a pris sa succession à la tête de Samu-Urgences de France.
"L'exercice de la profession n'a jamais été aussi compliqué. Nos jeunes confrères nous le disent dès le premier mois, ils ne veulent pas rester dans ces conditions" à l’hôpital public, indique-t-il.
Encombrement chronique des urgences
Les services d'urgences en France sont confrontés à un encombrement chronique, qui place souvent les médecins dans des situations très difficiles.
Face à la crise, le président de la République s'est engagé en avril à "désengorger tous les services d'urgence" d'ici fin 2024.
Samu-Urgences de France soutient l'une des mesures phare du gouvernement pour faire face à la crise, la généralisation de la régulation de l'accès aux Urgences par le 15, qui doit permettre notamment de mieux filtrer les passages.
Revalorisation salariale de la profession médicale à l’hôpital
Mais le syndicat attend un progrès dans le chantier de la revalorisation salariale de la profession médicale à l’hôpital, toujours en cours.
"Si on ne rend pas les choses suffisamment attractives pour le travail le week-end et de nuit, les médecins vont quitter l'hôpital public", estime Marc Noizet.
Le syndicat souhaite également que les agences régionales de santé (ARS) disposent de moyens plus contraignants pour obliger le secteur privé à participer aux gardes du week-end et la nuit, pour ne pas laisser les hôpitaux publics assumer seuls cette charge.
En 2021, il y a eu 20,4 millions de passages aux Urgences en France, contre un peu plus de 10 millions en 1996.