Algérie: Des célébrités demandent la libération du journaliste Ihsane El Kadi

La détention d'El Kadi a commencé le 24 décembre lorsqu'il a été appréhendé à son domicile et interrogé par les services de sécurité du pays (Photo, Radio M).
La détention d'El Kadi a commencé le 24 décembre lorsqu'il a été appréhendé à son domicile et interrogé par les services de sécurité du pays (Photo, Radio M).
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Publié le Mercredi 31 mai 2023

Algérie: Des célébrités demandent la libération du journaliste Ihsane El Kadi

  • Pour les signataires, le procès d’El Kadi a été caractérisé par «une instruction bâclée, entachée de violations de la procédure pénale et des droits de la défense»
  • Ils estiment que le journaliste est poursuivi «parce qu’il refuse de se soumettre aux pressions de ceux qui gouvernent le pays et voudraient faire de lui un journaliste de contrefaçon»

ALGER: Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, des intellectuels, écrivains et cinéastes ont adressé une lettre ouverte au président algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’exhortant à libérer le journaliste Ihsane El Kadi, actuellement en détention.

Ihsane El Kadi a été poursuivi pour «réception de fonds à des fins de propagande» et «réception de fonds pour accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale et au fonctionnement normal des institutions», au titre des articles 95 et 95 bis du code pénal. Son procès en appel est programmé pour le 4 juin alors qui’ a été condamné en première instance – le 2 avril dernier – à cinq ans de prison, dont trois ans ferme.

Le tribunal a également ordonné que les plates-formes médiatiques dont El Kadi est le directeur – Radio M et Maghreb Emergent – cessent leurs activités.

Pour les signataires, le procès d’El Kadi a été caractérisé par «une instruction bâclée, entachée de violations de la procédure pénale et des droits de la défense».

La détention d'El Kadi a commencé le 24 décembre lorsqu'il a été appréhendé à son domicile et interrogé par les services de sécurité du pays.

«La victoire sur l'injustice est possible»

Dans la lettre, les signataires estiment que le journaliste est poursuivi «parce qu’il refuse de se soumettre aux pressions de ceux qui gouvernent le pays et voudraient faire de lui un journaliste de contrefaçon».

Parmi les signataires figurent le célèbre réalisateur Ken Loach et la lauréate du prix Nobel de littérature, Annie Ernaux. On retrouve aussi l’éminent linguiste Noam Chomsky ou encore l’écrivaine indienne Arundhati Roy.

D’emblée, les signataires rappellent l'histoire de la lutte de l'Algérie pour son indépendance. L'Algérie est décrite comme «plus qu’un pays, une idée. Une idée entêtée de libération... Elle est la preuve que la victoire sur l'injustice est possible».

«Aujourd’hui, ce grand pays se referme comme un piège redoutable sur les opposants politiques et les citoyens qui osent rêver d’un véritable État de droit», déplorent encore les signataires.

Acharnement judiciaire

Les poursuites judiciaires contre les opposants, intellectuels et journalistes algériens semblent s'intensifier en vue de l'élection présidentielle de 2024.

Le 16 mai dernier, l'ancien candidat à la présidentielle de 2019, Ali Ghediri, a vu sa peine alourdie de deux ans alors qu'il devait initialement être libéré le 12 juin prochain après près de quatre ans de détention. Il est accusé d'«atteinte au moral de l'armée»

Une autre figure de l'opposition, Karim Tabbou, est également dans le viseur de la justice algérienne. Déjà arrêté et incarcéré à plusieurs reprises, il a été placé sous contrôle judiciaire le 25 mai dernier. Selon ses avocats, son arrestation le 23 mai faisait suite à sa participation à une émission de la chaîne Al Magharibia, au cours de laquelle il a débattu de la transition démocratique dans la région du Maghreb. 

Il est accusé d'outrage aux forces publiques, outrage à un corps constitué, outrage au président de la République et diffusion d'informations tendancieuses pouvant porter atteinte à l'ordre public. Ses avocats dénoncent un acharnement judiciaire.

Autre victime de la répression tous azimuts qui frappe le pays, le chercheur et analyste Raouf Farrah. Il a récemment achevé son 100e jour de détention à la prison de Constantine. 

Il avait été arrêté dans le cadre de l’affaire de l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui, réfugiée en France après avoir réussi à quitter le territoire algérien via la Tunisie alors qu’elle était sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire algérien. Une fuite dénoncée par Alger qui avait allégué une implication de Paris. Ses proches au Canada exigent sa libération et ont saisi les autorités canadiennes pour plaider sa cause.

À l’instar d’autres détenus, il est accusé de recevoir des fonds de l'étranger dans le but de porter atteinte à l'ordre public et d’avoir divulgué en ligne des informations classées confidentielles. Des accusations réfutées par son entourage et sa défense.


Liban: un chef d'un groupe islamiste tué dans une frappe israélienne

 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
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  • Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya
  • Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien

BEYROUTH: Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais.

Selon la Défense civile libanaise, "un drone israélien a visé une voiture" près de la ville côtière de Damour, à une vingtaine de km de Beyrouth, et les secouristes ont extirpé un mort du véhicule.

Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya.

Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien.

La Jamaa islamiya a revendiqué des attaques contre Israël depuis le sud du Liban dans les premiers mois du conflit qui a éclaté en octobre 2024 entre le Hezbollah et ses alliés et Israël, avant de dégénérer en guerre ouverte en septembre 2024.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre 2024, que le Hezbollah affirme respecter. Depuis, des tirs de roquettes ont visé à deux reprises Israël depuis le Liban les 22 et 28 mars, sans être revendiqués.

L'armée libanaise a annoncé la semaine dernière avoir arrêté plusieurs Libanais et Palestiniens à l'origine de ces tirs, parmi lesquels trois membres du Hamas, selon un responsable de la sécurité.

En dépit du cessez-le-feu, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le Hezbollah. Dimanche, elle a annoncé avoir tué deux cadres de la formation pro-iranienne dans une série de frappes aériennes.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur son territoire, affirmant agir ainsi en soutien au mouvement palestinien.


Le Premier ministre indien en Arabie saoudite pour renforcer les relations bilatérales

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat
  • L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante

DJEDDAH: Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat.

M. Modi avait reçu lundi le vice-président américain, JD Vance, au moment où New Delhi cherche à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis pour éviter des droits de douane de 26% sur ses exportations.

"L'Inde accorde une grande importance à ses relations historiques avec l'Arabie saoudite, qui ont gagné en profondeur stratégique et en dynamisme ces dernières années", a déclaré M. Modi, cité par son bureau.

"Ensemble, nous avons développé un partenariat substantiel et mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.

L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante.

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi.

Le royaume accueille aussi plus de deux millions de travailleurs indiens, la deuxième plus grande communauté étrangère après les Bangladais, selon le recensement saoudien de 2022.

Ces travailleurs jouent un rôle clé dans l'économie saoudienne, en participant notamment à la construction des méga-projets de l'ambitieuse vision 2030 portée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils envoient chaque année des milliards de dollars à leurs familles en Inde, le pays le plus peuplé au monde.

Pendant sa visite de deux jours, M. Modi devrait rencontrer des membres de la communauté indienne, selon son bureau.

Le Premier ministre indien et le prince héritier ont tous deux entretenu des liens étroits avec Donald Trump lors de son premier mandat.

Le président américain est attendu en Arabie saoudite en mai, pour ce qui devrait être sa première visite à l'étranger depuis le début de son second mandat.


Gaza: sept morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza
  • Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins sept morts dans la bande de Gaza mardi matin.

Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.864 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.240 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne en 2023.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à continuer la guerre et a rejeté les "diktats" du Hamas.

Selon M. Netanyahu, seule une pression militaire permettra le retour des otages encore détenus à Gaza.