A Riyad, le charme de la France se mêle au raffinement de l'Arabie saoudite

L'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, a assisté à l'événement «France and Fashion» à l'Art Pur à Riyad, au cours duquel des experts français de la mode ont animé des tables rondes. (Photos AN)
L'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, a assisté à l'événement «France and Fashion» à l'Art Pur à Riyad, au cours duquel des experts français de la mode ont animé des tables rondes. (Photos AN)
L'événement a été inauguré par le directeur de la Commission saoudienne de la mode, Burak Cakmak, et l'ambassadeur de France, Ludovic Pouille. (Photo AN)
L'événement a été inauguré par le directeur de la Commission saoudienne de la mode, Burak Cakmak, et l'ambassadeur de France, Ludovic Pouille. (Photo AN)
Short Url
Publié le Mardi 30 mai 2023

A Riyad, le charme de la France se mêle au raffinement de l'Arabie saoudite

  • L'événement de deux jours organisé à l'Art Pur à Riyad a permis aux amateurs de mode de dialoguer et d'échanger leurs points de vue
  • «Les jeunes talents saoudiens que nous avons formés sont désormais reconnus à travers le monde; nous sommes fiers de cette évolution»

RIYAD: La Commission saoudienne de la mode s'est associée à l'ambassade de France en Arabie saoudite et à l'Alliance française pour organiser un événement à l'Art Pur, à Riyad.

L’événement «France and Fashion» a reçu les visiteurs samedi et dimanche derniers. Il a rassemblé les amateurs de mode venus admirer les expositions, participer aux tables rondes et aux ateliers de formation animés par de grands noms de la mode française.

L'ambassadeur de France, Ludovic Pouille, et le directeur général de la Commission de la mode, Burak Cakmak, ont assisté à l'ouverture officielle.

«L'ambassade s'est engagée à faire venir en Arabie saoudite des talents français spécialisés dans la broderie, l'Histoire de la mode, la création et la formation des amateurs», s'est félicité M. Pouille.

«Les experts français et saoudiens se réunissent ici, ce qui marque une étape importante dans la montée en puissance des créateurs saoudiens. On les voit en effet gagner en popularité dans leur pays et à l'étranger.»

Une croix créée avec des techniques de la broderie française à l'atelier saoudien Sadu. (Photo AN)
Une croix créée avec des techniques de la broderie française à l'atelier saoudien Sadu. (Photo AN)

Depuis sa création deux ans auparavant, la Commission saoudienne de la mode ne ménage pas ses efforts pour soutenir les créateurs locaux et leur offrir des opportunités et des initiatives leur permettant d'atteindre un public mondial.

M. Cakmak précise: «Les jeunes talents saoudiens que nous avons formés sont désormais reconnus à travers le monde; nous sommes fiers de cette évolution. Ainsi, la France souhaite soutenir les talents saoudiens.»

EN BREF

- L'événement «France and Fashion» s’est déroulé sur deux jours et il a rassemblé les amateurs de mode venus admirer les expositions, participer aux tables rondes et aux ateliers de formation animés par de grands noms de la mode française.

- Depuis sa création deux ans auparavant, la Commission saoudienne de la mode ne ménage pas ses efforts pour soutenir les créateurs locaux et leur offrir des opportunités et des initiatives leur permettant d'atteindre un public mondial.

La commissaire associée du musée Christian Dior, Barbara Jeauffroy, a inauguré l'événement en retraçant les débuts de Christian Dior, une des icônes de la mode française.

«Dior, un musée, une histoire» revisite l'enfance du créateur et explore la grande maison de ses parents et l'influence qu'elle a eue sur ses créations.

L'événement a proposé des ateliers destinés aux créateurs de mode en herbe. (Photo AN)
L'événement a proposé des ateliers destinés aux créateurs de mode en herbe. (Photo AN)

Les débats ont été animés par des créateurs de mode saoudiens, notamment Mona Alshebil, Arwa Alammari, Haifa AlHumaid et Bander Hawsaw. D'éminents experts français de la mode ont également participé aux tables rondes, notamment des professeurs et des directeurs de l'Institut français de la mode (IFM), ainsi que Nadia Albertini, brodeuse et historienne française.

Les intervenants ont abordé le rôle que joue le Royaume dans l'industrie mondiale de la mode, son influence culturelle sur les créations locales, la participation des femmes et l'avenir de la mode. Parmi les autres sujets abordés, citons les défis et les opportunités qui s'offrent aux stylistes, la technologie et les réseaux sociaux.

«L'Arabie saoudite offre aujourd'hui des opportunités uniques pour tous les créateurs, en particulier les femmes», se félicite Mme Alshebil. «Tout le monde nous encourage, tout le monde nous soutient, que ce soit le gouvernement, la Commission de la mode ou encore nos concitoyens.»

«C'est un moment unique qui réunit des experts français et saoudiens. Désormais, les créateurs de mode saoudiens connaissent une ascension fulgurante.»

 

Ludovic Pouille, ambassadeur de France

Arwa Alammari déclare: «Pour que l'industrie de la mode prospère, elle a besoin d'un écosystème qui la complète. On assiste depuis deux ans à une évolution marquée par de nouvelles écoles de mode et par une adaptation des programmes d'étude dans les universités comme cela se fait à l’université de la princesse Nora bent Abdelrahmane (PNU) par exemple.»

«Nous devons développer notre savoir-faire. Nous possédons l'esprit et la vision nécessaires, mais nous devons développer nos connaissances et en apprendre davantage sur les nouvelles technologies de l'industrie.»

«Nous sommes fiers de voir que nos efforts portent leurs fruits et que des pays comme la France souhaitent soutenir les talents saoudiens», déclare Burak Cakmak.

Jean-Marc Chauve, professeur associé à l'IFM, a évoqué la perception internationale de l'industrie saoudienne de la mode: «Les créateurs de mode saoudiens ainsi que leurs collections et leurs marques sont désormais exposés dans les magazines. Il y a cinq ans, ils étaient encore inconnus du grand public.»

L'événement a offert aux créateurs la possibilité de suivre une formation portant notamment sur la structuration d’une collection de mode, la création d'une marque et la broderie.

La Commission saoudienne de la mode exposera cent marques saoudiennes à Paris le 20 juin. Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts qu'elle déploie en faveur de la mode et des créateurs saoudiens.

«Nous participerons à ce grand événement qui se déroulera sur deux semaines et proposera des pop-up, des défilés de mode et d’autres expériences. Nous tenons à présenter le meilleur de l'Arabie saoudite au cœur de Paris, la capitale de la mode», souligne M. Cakmak.

Selon Nodah qui a visité le salon «France and Fashion», l'événement était parfaitement organisé et la conférence sur le musée Dior «riche en informations».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
Short Url
  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Short Url
  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

photo
Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
Short Url
  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».