Une femme enceinte ayant fui Khartoum donne naissance à un bébé «miracle» au Caire

La mère et la fille ont entrepris un dangereux voyage de quatre jours de Khartoum jusqu’à la frontière égyptienne, en camion, en bus et en taxi. (Photo, AFP)
La mère et la fille ont entrepris un dangereux voyage de quatre jours de Khartoum jusqu’à la frontière égyptienne, en camion, en bus et en taxi. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 29 mai 2023

Une femme enceinte ayant fui Khartoum donne naissance à un bébé «miracle» au Caire

  • La femme a cherché à rejoindre son mari au Royaume-Uni en tant que réfugiée
  • Le ministère de l’Intérieur a été accusé par son mari de retards de traitement mortels dans sa demande de regroupement familial

LONDRES: Une femme enceinte qui a été blessée par balle, a réussi à sortir d’une voiture renversée et a marché pendant des heures de Khartoum jusqu’à la frontière égyptienne, a donné naissance à un bébé «miraculeux», a rapporté le quotidien britannique The Guardian dimanche.

La jeune femme de 25 ans et son mari sont des réfugiés érythréens. Son mari a obtenu le statut de réfugié au Royaume-Uni et a déposé une demande de visa pour regroupement familial au ministère de l’Intérieur en février 2022, selon le journal.

Cette femme et sa fille de 3 ans étaient bloquées dans la capitale soudanaise lorsque le conflit a éclaté. Leur maison a été touchée par des bombardements et elles ont eu du mal à obtenir de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux. La femme a alors décidé de se réfugier en Égypte. «Nous n’avons rien dit à notre fille au sujet de la guerre à Khartoum parce que nous ne voulions pas l’effrayer», confie le mari à The Guardian.

«Elle entendait le bruit des tirs à Khartoum, mais ma femme la rassurait en lui disant que ce n'était que des feux d’artifice», poursuit-il. «Ma femme et ma fille ont dû tout laisser derrière elles lorsqu’elles ont fui Khartoum. Mon épouse a seulement pris notre certificat de mariage et ma fille a pris un petit ours en peluche qu’elle a appelé Mohammed. Elle a demandé à ce que son petit frère porte le même nom que son ours.»

La mère et la fille ont entrepris un dangereux voyage de quatre jours de Khartoum jusqu’à la frontière égyptienne, en camion, en bus et en taxi.

Au cours de leur voyage, la voiture dans laquelle elles se trouvaient a perdu une roue et s’est renversée, selon The Guardian. Si certains passagers ont été blessés, la femme et sa fille s’en sont sorties indemnes et ont pu négocier le prix de la poursuite de leur voyage dans une autre voiture.

Elles ont ensuite marché pendant plusieurs heures de Port-Soudan jusqu’au poste frontière, au milieu de la nuit. Mercredi, la femme a donné naissance à un petit garçon en bonne santé dans un hôpital du Caire, a rapporté The Guardian.

Le mari, qui tente de toute urgence de faire venir sa famille au Royaume-Uni, a accusé le ministère de l’Intérieur de mettre leur vie en danger en raison des longs retards de traitement de la demande.

Depuis 2019, le nombre de réfugiés réinstallés au Royaume-Uni a chuté de 75%, tandis que les demandes de visas pour regroupement familial sont inférieures de 40% aux niveaux antérieurs à la pandémie.

Lorsque le couple a déposé sa première demande de visa pour regroupement familial, la période de traitement habituelle était de douze semaines, précise The Guardian. Toutefois, lorsque l’avocat de la famille s’est enquis de la situation de la demande en février, soit douze mois après l’avoir présentée, le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il était confronté à des «retards considérables» dans le traitement des demandes de regroupement familial et qu’il n’était pas en mesure de fournir un délai actualisé pour rendre une décision.

«J’espère que la demande de visa pour regroupement familial sera traitée très bientôt», a déclaré le mari. «Le fait que notre bébé soit né en toute sécurité est un miracle. Il est un signe d’espoir pour l’avenir», ajoute-t-il. «J’ai dû payer beaucoup d’argent pour faire sortir ma femme et ma fille de Khartoum et les amener en lieu sûr, mais l’argent va et vient (...) seule la vie compte.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.