PARIS: Le président des Républicains Eric Ciotti a revendiqué mardi, quelques heures avant un déplacement au Danemark, "action" et "rigueur juridique" en matière d'immigration face au Rassemblement national et au gouvernement.
"On voit bien que nos propositions dérangent, parce qu'elles sont sérieuses et contournent l'impuissance. Elles sont attaquées par Mme le Pen (RN) et M. Houlié (Renaissance), ça veut certainement dire qu'on est dans la bonne direction et le bon cadre", a-t-il affirmé lors d'un point presse.
Alors que Les Républicains doivent déposer d'ici la fin de la semaine deux propositions de loi très fermes sur l'immigration, M. Ciotti s'est interrogé: "Y a-t-il un texte déposé par le RN depuis un an sur ces questions ?"
"Il faut être sérieux en la matière, et c'est ce qui nous distingue d'autres: l'action et la rigueur juridique", a-t-il ajouté, alors que certains au RN ont dénoncé un "copié-collé" de leur programme.
Le patron des députés LR Olivier Marleix a lui aussi estimé que "l'immigration, pour Mme Le Pen, c'est un sujet d'estrade, mais visiblement pas un sujet de travail".
Quant au gouvernement, "cela fait un an qu'ils nous annoncent un texte sur l'immigration. Ils ont changé d'avis sept fois" et "sont incapables de se décider", a ajouté M. Marleix.
Interrogé sur la volonté de LR de déroger au droit européen "quand les intérêts fondamentaux de la Nation sont en jeu", M. Ciotti a assuré qu'"il ne s'agit pas de remettre en cause les traités ni naturellement notre attachement à l'Union européenne" mais de "dresser le constat de certains obstacles conventionnels".
Donnant en exemple le Danemark, où il doit se rendre mardi et mercredi pour étudier sa politique migratoire, M. Ciotti a rappelé que le pays bénéficiait de dérogations ("opt-out") et que "c'est peut-être pour cela qu'on le cite partout en modèle".
Par ailleurs, le patron des députés Horizons (majorité présidentielle) Laurent Marcangeli a estimé lors du point presse de son groupe qu'"il doit y avoir une discussion autour des normes supranationales".
Et de citer en particulier l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, sur le droit au respect de la vie privée et familiale, qui permet le regroupement familial selon des jurisprudences.