RABAT: Le président des Républicains Eric Ciotti, en visite au Maroc, a appelé vendredi à "des initiatives françaises" pour "réparer" la relation entre Paris et Rabat, plombée depuis des mois par un coup de froid diplomatique qui perdure.
A l'issue d'un déplacement au Maroc, axé sur la question migratoire, M. Ciotti a souhaité que "les liens entre la France et le Maroc retrouvent une orientation positive", lors d'une conférence de presse à Rabat.
"J'appelle à ce qu'il ait des initiatives françaises pour réparer les incompréhensions qui sont aujourd'hui ressenties au Maroc et pour redire très fortement la force indispensable de l'amitié entre le Maroc et la France", a-t-il souligné, notant que 1 200 entreprises française étaient implantées dans le royaume.
Le patron de la droite française, qui vient d'appeler à un référendum sur l'immigration, a salué "le rôle important joué par le Maroc aujourd'hui de barrière à l'arrivée d'une immigration subsaharienne vers l'Europe".
"Il faut qu'on retrouve des relations normales avec le Maroc", a-t-il plaidé.
Déclenchée par les restrictions d'octroi des visas, cette crise s'est aggravée après le vote du parlement européen condamnant la dégradation de la liberté de la presse au Maroc.
Certaines voix à Rabat y ont vu la main de Paris alors que les relations bilatérales étaient déjà tendues, concernant en particulier le statut du Sahara occidental.
Le Maroc reproche de plus en plus impatiemment à la France de ne pas reconnaître la "souveraineté marocaine" sur ce territoire disputé.
Pour sa part, M. Ciotti a qualifié d'"incontestable la marocanité" de l'ancienne colonie espagnole et promis d'entériner cette position si son parti arrive au pouvoir.
Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Evoquant la volonté de Paris de se rapprocher de l'Algérie, ce qui suscite des crispations chez le voisin marocain, Eric Ciotti a fait état, parmi ses interlocuteurs marocains, d'"un sentiment d'incompréhension dans le déséquilibre qui apparaît dans la position française entre l'Algérie et le Maroc".
Au cours de sa visite à Casablanca et Rabat, le chef des Républicains, accompagné de Rachida Dati, a été reçu par le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch, des dirigeants politiques et des acteurs économiques.