Le Dialogue de l’IISS de Manama examine les défis sécuritaires urgents au Moyen-Orient

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prononçant un discours virtuel lors de la conférence de Dialogue de Manama sur la sécurité régionale qui s'est tenue dans la capitale bahreïnie, le 4 décembre 2020 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo prononçant un discours virtuel lors de la conférence de Dialogue de Manama sur la sécurité régionale qui s'est tenue dans la capitale bahreïnie, le 4 décembre 2020 (Photo, AFP).
Des combattants rebelles syriens soutenus par la Turquie, portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus, participent à un défilé militaire marquant la graduation d'un nouveau groupe de cadets et en présence de responsables de l'opposition soutenue par la Turquie dans la ville de Jindayris, dans la région d'Afrin, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, contrôlée par les rebelles, le 14 novembre 2020 (Photo, AFP).
Des combattants rebelles syriens soutenus par la Turquie, portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus, participent à un défilé militaire marquant la graduation d'un nouveau groupe de cadets et en présence de responsables de l'opposition soutenue par la Turquie dans la ville de Jindayris, dans la région d'Afrin, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, contrôlée par les rebelles, le 14 novembre 2020 (Photo, AFP).
Des soldats russes et turcs marchent ensemble portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus lors d'une patrouille militaire conjointe russo-turque dans la campagne près de Darbasiyah le long de la frontière avec la Turquie dans la province de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, le 30 novembre 2020 (Photo, AFP).
Des soldats russes et turcs marchent ensemble portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus lors d'une patrouille militaire conjointe russo-turque dans la campagne près de Darbasiyah le long de la frontière avec la Turquie dans la province de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, le 30 novembre 2020 (Photo, AFP).
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, s'adressant à la conférence du dialogue de Manama sur la sécurité, dans la capitale bahreïnie, le 5 décembre 2020 (Photo, AFP).
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, s'adressant à la conférence du dialogue de Manama sur la sécurité, dans la capitale bahreïnie, le 5 décembre 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 06 décembre 2020

Le Dialogue de l’IISS de Manama examine les défis sécuritaires urgents au Moyen-Orient

  • Les implications stratégiques et géo-économiques de la pandémie Covid-19 ont, de façon prévisible, dominé les discussions de samedi
  • La 16e édition du Forum annuel se tiendra à Bahreïn au milieu des changements tectoniques du pouvoir et de l'équilibre diplomatique de la région

LONDRES: L'impact de la Covid-19 sur la gouvernance, le multilatéralisme et l'ordre mondial fondé sur des règles bien déterminées, a dominé l'ordre du jour de la première journée du 16e dialogue annuel de Manama à Bahreïn, organisé par l'Institut international des études stratégiques (IIES) installé au Royaume-Uni.

Bien que la conférence, qui se déroule du 4 au 6 décembre, explore les thèmes les plus importants du conflit et de la sécurité au Moyen-Orient, les implications stratégiques et géo-économiques de la pandémie Covid-19 ont, de façon prévisible, dominé les discussions de samedi.

« Cette année, nous avons été témoins d'un manque de coopération dans les affaires internationales », a révélé John Chipman, directeur général et chef de la direction de l'IIES, en inaugurant la conférence, qui se concentre cette année sur les thèmes de la guerre, du pouvoir et des règles.

« Nous basculons désormais dangereusement sur la charnière entre un ancien ordre fondé sur des règles qui semble mal entretenu à des fins contemporaines et un nouvel ordre qui doit encore être bien conçu et stratégiquement élaboré ».

En tête d'affiche de la séance de samedi matin, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a qualifié l’année 2020 en tant qu’une date « sans précédent », avec « les défis causés par une pandémie qui laisse une marque durable à la fois sur la ténacité des États et la coopération multilatérale ».

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, s'adressant à la conférence du dialogue de Manama sur la sécurité, dans la capitale bahreïnie, le 5 décembre 2020 (Photo, AFP).

2020 a été, en outre, une année de leçons positives, car « grâce à une action collective, nous avons montré comment la communauté internationale peut se rassembler en temps de crise », a-t-il ajouté.

Le prince Faisal a également donné un aperçu de « l'approche pangouvernementale » de Riyad dans le but de lutter contre la pandémie, y compris une allocation de 47 milliards de RS (12,53 milliards de dollars) pour renforcer le système de santé saoudien; l’investissement considérable dans les tests de dépistage de masse et les applications de traçage des contacts. Tout cela sans oublier les interventions économiques afin de réduire les taux d'intérêt, de protéger le financement du secteur privé et la liquidité bancaire ainsi qu’alléger la charge fiscale.

Il a, de plus, souligné le rôle exemplaire de l'Arabie saoudite grâce à sa présidence du forum international du G20, en mobilisant 11 milliards de dollars en vue de stimuler l’économie, tout en promettant plus de 21 milliards de dollars pour lutter contre la pandémie et en offrant un allégement de la dette aux pays en voie de développement pour un total de 14 milliards de dollars.

« Compte tenu des multiples perspectives d'un vaccin efficace, le Royaume cherche à travailler avec des partenaires internationaux en vue d’assurer une distribution équitable et rapide du vaccin dans le monde entier, et surtout dans les pays les plus nécessiteux », a-t-il assuré.

Appuyant le point de vue du prince Faisal, Kang Kyung-wha, ministre des Affaires étrangères de la Corée du Sud, a déterminé le besoin urgent d’une coopération plus étroite comme  principale leçon de la pandémie du coronavirus.

« La gouvernance mondiale était déjà à un point grave lorsque la Covid-19 a frappé, la confiance dans le multilatéralisme et l'ordre international fondé sur des règles, a été déjà extrêmement sapé », a-t-elle avoué.

« La Covid-19 est en effet un modeste rappel de notre interdépendance et de notre vulnérabilité commune, qui a montré clairement l’importance capitale de la solidarité mondiale et de la coopération internationale ».

Kang a exhorté les pays à se soutenir mutuellement pour renforcer les moyens sanitaires d'urgence et garantir un accès équitable aux équipements, aux soins et aux vaccins.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas (à droite) et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, se préparent pour une conférence de presse conjointe à Berlin, le 19 août 2020 (Photo, AFP).

Plus précisément, elle a évoqué la nécessité de renforcer le système mondial de la santé mis au point par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), d'améliorer les réglementations sanitaires et de motiver l'ONU pour rationaliser les efforts contre les futures pandémies.

Cela doit aller de pair avec une coopération économique allant des budgets expansionnistes et des plans de relance à la normalisation des mouvements transfrontaliers de personnes, a affirmé Kang.

Évoquant les sentiments de ses collègues panélistes, Miguel Berger, secrétaire d'État allemand au ministère fédéral des Affaires étrangères, a décrit la Covid-19 comme « la plus grande épreuve de notre génération » et « le défi le plus grave » pour le système multilatéral.

« L’évanouissement de la gouvernance mondiale a commencé avant même la crise de la Covid-19 », a-t-il déclaré. « La raison ne réside pas dans l’échec du multilatéralisme, mais dans notre manque de soutien à son égard ».

Berger s'est dit particulièrement fier du rôle de l'Allemagne dans la recherche d'un vaccin, saluant en mémé temps les réalisations de BioNTech, qui a travaillé aux côtés du géant pharmaceutique américain Pfizer afin de mettre en œuvre le premier vaccin autorisé au monde.

« L'espoir est que nous allons bientôt avoir des vaccins très efficaces disponibles comme une première étape très cruciale », a confirmé Berger. « Maintenant, nous devons organiser une distribution juste et uniforme. … Ce sera un test de poids, relatif à notre réflexion sur le multilatéralisme.

Berger a félicité l'Arabie saoudite « d'avoir mené les pays du G20 à travers cette crise très difficile avec un engagement légendaire et un leadership sans pareil ».

L’IISS

* Fournit des informations objectives sur les développements militaires, géopolitiques et géo-économiques qui pourraient conduire à des conflits.

« Le sommet de Riyad a pris des décisions très importantes afin de contrer les effets néfastes de cette crise », a-t-il affirmé, faisant référence à la conférence virtuelle des leaders qui s'est tenue le mois dernier.

L'une des questions les plus intéressantes qui a émergé au cours de la discussion a été l'hésitation généralisée entourant les candidats - vaccins, y compris au Moyen-Orient, ce qui justifie potentiellement la vaccination obligatoire.

« Je crois personnellement qu'il est toujours préférable de donner le choix aux gens, mais il faut ensuite présenter les faits et les preuves qui, enfin, rendent possible ce choix », a expliqué Kang, soulignant le rôle primordial de la confiance dans la gestion des crises.

Faisant référence au phénomène de mélange et de dispersion des faits, des rumeurs et des craintes, il a signalé: « Les désinformations sont beaucoup plus dangereuses que les pandémies. Parce que dans la désinformation, quand vous perdez l'importance des faits et des preuves, vous n'avez aucun point d’orientation pour décider dans quelle direction aller ».

« Les fausses nouvelles, la désinformation, la propagande… sont quelque chose dont les leaders responsables ont vraiment besoin afin de nous aider à bien se concentrer ».

Des soldats russes et turcs marchent ensemble portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus lors d'une patrouille militaire conjointe russo-turque dans la campagne près de Darbasiyah le long de la frontière avec la Turquie dans la province de Hasakah, dans le nord-est de la Syrie, le 30 novembre 2020 (Photo, AFP).

Kang a ajouté qu'avec des gens tellement enveloppés « dans leurs propres  univers et mal renseignés », il devient très difficile de parvenir à un consensus.

Le dialogue de Manama se déroule dans un contexte non seulement de pandémie, mais aussi de changements tectoniques dans le pouvoir et l'équilibre diplomatique du Moyen-Orient et dans la perspective de changements importants, en particulier avec l’arrivée du démocrate Joe Biden aux rênes de la Maison Blanche.

Au centre de ces changements se trouvent les accords d'Abraham qui ont finalisé la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan avec Israël en septembre – pour ainsi être les trois pays arabes à le faire depuis l'Égypte et la Jordanie, des décennies plus tôt. Cela a certainement, à son tour, donné un nouvel élan au règlement du conflit israélo-palestinien.

Par rapport à la Palestine et Israël et la possibilité de rejoindre à un moment donné les Accords d'Abraham », le prince Faisal a assuré dans ses observations, que « pour l'Arabie saoudite, il est essentiel de ramener les Israéliens et les Palestiniens à la table des négociations. C’est le seul moyen d’instaurer une paix régionale durable ».

Les délégués sont aussi curieux de savoir comment Joe Biden, l'un des architectes du Plan d'action global conjoint (PAGC) de l'ère Obama, gèrerait réellement les relations futures avec l'Iran.

L'administration Trump a poursuivi une campagne de « pression intense » pour forcer l'Iran à abandonner ses programmes de missiles nucléaires et balistiques et à arrêter sa démonstration de force géopolitique. Plusieurs analystes craignent que Biden n’ait l'intention de revenir en arrière.

Des combattants rebelles syriens soutenus par la Turquie, portant des masques en raison de la pandémie du coronavirus, participent à un défilé militaire marquant la graduation d'un nouveau groupe de cadets et en présence de responsables de l'opposition soutenue par la Turquie dans la ville de Jindayris, dans la région d'Afrin, dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, contrôlée par les rebelles, le 14 novembre 2020 (Photo, AFP).

« Nous avons tiré les leçons de l’apaisement de l’administration précédente. L’envoi de sommes énormes d’argent n’a pas changé d’un point, le comportement de l’Iran; il a plutôt financé et suralimenté leurs campagnes de terreur », a déclaré vendredi soir Mike Pompeo, le secrétaire d'État américain, aux délégués par vidéo-conférence.

« Nous savons que notre campagne fonctionne car maintenant les Iraniens signalent désespérément leur volonté de retourner à la table des négociations afin obtenir un allégement des sanctions ».

L'Allemagne est l'un des principaux signataires du PAGC parmi plusieurs puissances européennes qui ont travaillé d’arrache-pied pour préserver l'accord depuis le retrait des États-Unis en mai 2018. Dans ses remarques, Berger a affirmé que l'Allemagne et d'autres signataires « attendront de voir l’approche de la nouvelle administration américaine ».

Néanmoins, en raison du non-respect de l’Iran dans des domaines importants du PAGC et de ses récents progrès dans la recherche et le développement nucléaires, les signataires reconnaissent que l’accord devra être revu de nouveau, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les réactions à l'annonce du cessez-le-feu au Liban

Un homme brandit le drapeau du Liban dans la ville de Sidon, au sud du Liban, le 27 novembre 2024, alors que les personnes déplacées regagnent leurs maisons dans le sud du Liban après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Un homme brandit le drapeau du Liban dans la ville de Sidon, au sud du Liban, le 27 novembre 2024, alors que les personnes déplacées regagnent leurs maisons dans le sud du Liban après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  • Voici les principales réactions au cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, négocié à l'initiative des Etats-Unis et de la France et entré en vigueur mercredi matin

PARIS: Voici les principales réactions au cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, négocié à l'initiative des Etats-Unis et de la France et entré en vigueur mercredi matin.

- Etats-Unis et France

Le Président américain Joe Biden a évoqué une "bonne nouvelle", estimant que l'accord permettait "un nouveau départ" pour le Liban.

"Dans les jours à venir, les Etats-Unis vont mener à nouveau un effort avec la Turquie, l'Egypte, le Qatar, Israël et d'autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir", a déclaré M. Biden.

"Cet accord doit ouvrir la voie à un cessez-le-feu trop longtemps attendu face aux souffrances sans commune mesure de la population de Gaza", a relevé le président français Emmanuel Macron.

"La restauration de la souveraineté du Liban passe par l'élection sans délai d'un président de la République", a-t-il également déclaré.

MM. Biden et Macron ont indiqué dans un communiqué commun que Washington et Paris veilleraient à ce que l'accord soit "mis en œuvre dans son intégralité", se disant "déterminés à faire en sorte que ce conflit ne provoque pas de nouveau cycle de violence".

Cet accord "protégera Israël de la menace que représentent le Hezbollah et les autres organisations terroristes opérant depuis le Liban". Il "créera les conditions nécessaires au rétablissement durable du calme et permettra le retour en toute sécurité dans leurs foyers des habitants des deux côtés de la Ligne bleue", la ligne de démarcation fixée par l'ONU entre le Liban et Israël, ont-ils affirmé.

- Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu que la durée du cessez-le-feu dépendrait "de ce qui se passera au Liban". "Nous maintenons une totale liberté d'action militaire" au Liban, a-t-il ajouté: "Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons."

Une trêve au Liban permettra à Israël, selon lui, de "se concentrer sur la menace iranienne", et d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien du 7 octobre 2023.

Le président israélien Isaac Herzog a déclaré de son côté: "La décision du cabinet de sécurité israélien d'approuver la trêve est à la fois correcte et importante, mais il doit être clair que l'Etat d'Israël défendra ses citoyens à tout moment, en tout lieu et de toutes les manières".

"Nous devons saisir cette opportunité et déployer tous les efforts possibles pour remplir notre devoir moral le plus élevé et ramener chez nous nos frères et sœurs retenus en otages à Gaza. Nous devons agir sur cette question avec la plus grande urgence!"

- Liban

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a estimé que l'accord constituait une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale.

Remerciant Paris et Washington pour leur implication, M. Mikati a indiqué que son gouvernement était engagé à "renforcer la présence de l'armée dans le sud du pays", un bastion du mouvement islamiste Hezbollah.

- Autorité palestinienne -

L'Autorité palestinienne a salué mercredi dans un communiqué la trêve entre Israël et le Hezbollah, disant espérer que celle-ci "contribuera à arrêter la violence et l'instabilité" dans l'ensemble de la région.

- Iran

Téhéran a salué mercredi "l'arrêt de l'agression" israélienne au Liban, où l'Iran appuie financièrement et militairement le Hezbollah.

L'Iran "soutient fermement le gouvernement, la nation et la résistance libanaise", a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

- Irak -

Le ministère irakien des Affaires étrangères salue la trêve au Liban, appelant à "multiplier les efforts internationaux pour éviter toute nouvelle escalade". "La communauté internationale" doit aussi "prendre des mesures sérieuses et urgentes pour stopper les massacres et les attaques" contre les Palestiniens à Gaza, ajoute le ministère.

- Arabie saoudite -

L'Arabie saoudite a salué "tous les efforts internationaux" déployés pour parvenir au cessez-le-feu, selon le ministère des Affaires étrangères saoudien.

La puissante monarchie du Golfe a affirmé espérer que le cessez-le-feu conduira à "préserver la souveraineté" du Liban et à appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.

- Jordanie -

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a salué mercredi "une étape importante". Elle "doit être suivie d'un effort international visant à mettre fin à l'agression contre la bande de Gaza et aux attaques israéliennes en Cisjordanie occupée", souligne-t-il.

- Qatar -

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar se "félicite du cessez-le-feu conclu au Liban", dans un communiqué. Il "espère un accord similaire pour mettre fin à la guerre en cours dans la bande de Gaza et aux assauts israéliens en Cisjordanie occupée".

- Turquie -

Le ministère turc des Affaires étrangères "salue le résultat positif des négociations pour un cessez-le-feu au Liban et espère qu'il sera permanent". "La communauté internationale devrait faire pression sur Israël pour qu'il respecte strictement le cessez-le-feu et compense les dégâts qu'il a causés au Liban", ajoute-t-il. Le ministère turc insiste aussi, "afin de garantir la paix et la stabilité dans la région", pour qu'un "cessez-le-feu permanent et global soit déclaré le plus rapidement possible à Gaza".

- Chine -

Pékin a dit mercredi "saluer" le cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah. "Nous soutenons tous les efforts visant à apaiser les tensions et à instaurer la paix, et nous saluons l'accord de cessez-le-feu conclu par les parties concernées', a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.

- Allemagne

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a salué l'accord, y voyant "un rayon d'espoir pour la région toute entière".

"Les populations des deux côtés de la frontière veulent vivre dans une sécurité réelle qui dure", a commenté Mme Baerbock, estimant que l'accord était "un succès pour la diplomatie."

- Royaume-Uni

Le cessez-le-feu "va apporter un certain soulagement aux populations civiles du Liban et du nord d'Israël, qui ont subi des conséquences inimaginables au cours des derniers mois d'un conflit dévastateur", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer, estimant cependant qu'il n'avait "que trop tardé".

Le cessez-le-feu "doit maintenant être transformé en une solution politique durable au Liban", a-t-il ajouté.

- Union européenne

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué "une nouvelle très encourageante, avant tout pour les peuples libanais et israélien affectés par les combats".

"Le Liban aura l'opportunité de renforcer sa sécurité intérieure et sa stabilité grâce à l'influence réduite du Hezbollah", selon elle.

- Suisse

"Il est temps que la souffrance des civils prenne fin", a commenté le ministère des Affaires étrangères helvétique, saluant l'annonce du cessez-le-feu.

La Suisse "exhorte toutes les parties à respecter le droit international et prioriser la diplomatie pour une désescalade dans toute la région. Un cessez-le-feu à Gaza, la libération immédiate et inconditionnelle des otages et l'augmentation de l'aide humanitaire sont aussi urgents".

- Pays-Bas

"C'est une bonne chose" qu'un accord ait été conclu, a réagi le Premier ministre néerlandais Dick Schoof. "Il est important que toutes les parties s'y engagent dès maintenant, afin que la situation puisse se désamorcer et que les citoyens des deux côtés de la frontière puissent rentrer chez eux en toute sécurité", a-t-il ajouté.

"Un cessez-le-feu est et restera désespérément nécessaire à Gaza également, afin de permettre la libération de tous les otages, un meilleur accès à l'aide humanitaire et une désescalade de la violence dans la région", a-t-il écrit sur X.

- ONU

Le cessez-le-feu annoncé mardi entre Israël et le Liban demandera un "travail considérable" pour assurer sa pérennité, a estimé la représentante de l'ONU pour le Liban, dans un communiqué saluant l'accord.

"Cet accord crucial marque le point de départ d'un processus critique" pour assurer la sécurité des civils des deux côtés de la Ligne bleue, a déclaré Jeanine Hennis-Plasschaert.


Des dizaines de milliers de Libanais sur la route du retour, après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

Des automobilistes passent devant un bâtiment détruit dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 novembre 2024, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Des automobilistes passent devant un bâtiment détruit dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 novembre 2024, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  • Des dizaines de milliers de Libanais chassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël rentrent chez eux mercredi, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu
  • La trêve, depuis 04H00 (02H00 GMT), suspend le conflit enclenché il y a 13 mois, qui a fait des milliers de morts et 900.000 déplacés au Liban

BEYROUTH: Des dizaines de milliers de Libanais chassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël rentrent chez eux mercredi, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu qui met fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais armé allié de l'Iran.

La trêve, depuis 04H00 (02H00 GMT), suspend le conflit enclenché il y a 13 mois, qui a fait des milliers de morts et 900.000 déplacés au Liban, chassant également de chez elles des dizaines de milliers de personnes en Israël.

Les habitants déplacés du sud du Liban, de la banlieue sud de Beyrouth et de la Békaa (est), des bastions du Hezbollah, ont immédiatement pris la route du retour.

La banlieue sud de Beyrouth, encore bombardée mercredi à l'aube, est sillonnée de partisans du Hezbollah, brandissant le drapeau jaune du parti ou des portraits de leur chef tué fin septembre par Israël, Hassan Nasrallah, au son de tirs de célébration.

"Nous revenons dans cette banlieue héroïque" qui a "vaincu, nous sommes fiers", affirme à l'AFP Nizam Hamadé, un ingénieur.

Voitures et camionnettes surchargées formaient de longues files sur l'axe vers le sud du pays, des conducteurs klaxonnant et chantant.

Tout juste rentrée dans son village méridional de Zebqine, Hawraa Beizh, une professeure d'université découvre "des destructions énormes". Mais elle se dit à l'AFP bien décidée à se réinstaller dans sa maison familiale, "car c'est notre terre et nous allons y rester".

L'armée israélienne a toutefois averti les habitants de la région de ne pas s'approcher des positions où elle reste déployée, ou des localités dont elle a ordonné l'évacuation. Elle y a fait état de plusieurs escarmouches dans la matinée, indiquant avoir tiré sur des "suspects".

Le Hezbollah avait ouvert un front "de soutien" au Hamas contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers, Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs visant le Hezbollah, et déployé le 30 des soldats dans le sud du Liban, à sa frontière nord.

- "Nouvelle page" -

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a annoncé mercredi que l'armée allait "renforcer son déploiement" dans le sud du pays, dans le cadre de l'accord qui prévoit le retrait progressif du secteur des troupes israéliennes.

M. Mikati a exprimé l'espoir d'"une nouvelle page" pour le Liban, appelant à l'élection rapide d'un président de la République, dont le pays est privé depuis plus de deux ans par ses divisions politiques.

Selon les autorités libanaises, au moins 3.823 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.

D'après le président américain Joe Biden, l'accord doit conduire à un arrêt permanent des hostilités, et empêcher "ce qui reste du Hezbollah" et d'autres groupes de "menacer à nouveau la sécurité d'Israël".

A la manoeuvre diplomatique depuis des semaines, Washington, grand allié d'Israël, et Paris se sont engagés à une mise en oeuvre de l'accord "dans son intégralité".

La diplomatie internationale s'est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule notamment que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a souligné que son pays se réservait "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".

Si la formation libanaise n'a toujours pas réagi, le président du Parlement, Nabih Berri, qui a négocié la trêve en son nom, a aussi appelé mercredi à "l'unité" nationale et à une élection rapide d'un chef de l'Etat.

Devenu ces dernières années une force politique incontournable au Liban, le Hezbollah sort considérablement affaibli du conflit, sa direction largement décimée.

- "Pression" sur le Hamas et l'Iran -

M. Netanyahu a fait valoir que la trêve permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", et d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien.

Des engagements sur lesquels les éditorialistes israéliens exprimaient leurs doutes: "pourquoi n'a-t-il pas fait à Gaza ce qu'il a fait au Liban", interrogeait notamment le grand quotidien du centre  Yediot Aharonot.

Israël compte "faire tous les efforts nécessaires pour créer les conditions d'un nouvel échange d'otages", a déclaré mercredi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran a salué "l'arrêt de l'agression" israélienne au Liban", son ambassade à Beyrouth félicitant "la Résistance" pour sa "glorieuse victoire", dans un message sur X.

Un membre du bureau politique du Hamas s'est félicité d'une "réussite majeure pour la résistance", affirmant à l'AFP que le mouvement palestinien était lui aussi "prêt à un accord de cessez-le-feu" dans la bande de Gaza.

Médiateur dans ce conflit, le Qatar a dit espérer "un accord similaire" pour faire taire les armes dans le territoire palestinien assiégé, dévasté et en proie à une catastrophe humanitaire.

En Cisjordanie occupée, l'Autorité palestinienne a émis l'espoir que la trêve "contribue à arrêter la violence et l'instabilité" dans la région.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.207 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.282, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Cessez-le-feu au Liban: le Hamas «prêt» lui aussi à une trêve à Gaza 

Un haut responsable du Hamas a salué mercredi le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était lui aussi "prêt" à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
Un haut responsable du Hamas a salué mercredi le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était lui aussi "prêt" à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Nous avons informé les médiateurs en Egypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers", a-t-il ajouté, en accusant toutefois Israël d'entraver tout accord
  • Plus de 44.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, majoritairement des civils

GAZA: Un haut responsable du Hamas a salué mercredi le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était lui aussi "prêt" à une trêve avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

"L'annonce du cessez-le-feu au Liban est une victoire et une réussite majeure pour la résistance", a déclaré à l'AFP ce membre du bureau politique du Hamas, après l'entrée en vigueur, avant l'aube, de la trêve au Liban, où l'armée israélienne combattait le Hezbollah.

"Nous avons informé les médiateurs en Egypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers", a-t-il ajouté, en accusant toutefois Israël d'entraver tout accord.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque surprise lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.207 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Ce jour-là, 251 personnes avaient été enlevées sur le sol israélien. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Une trêve en novembre 2023, la seule depuis le début de la guerre, avait permis la libération de plus de 100 otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Depuis, sept autres otages ont été libérés en vie dans des opérations de l'armée israélienne.

Plus de 44.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.