RAMALLAH: Le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite a été qualifié de «provocateur» et de «dangereux» après s'être rendu dimanche à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem occupée.
La visite d'Itamar Ben-Gvir – sa deuxième depuis son entrée au gouvernement israélien – a été qualifiée de provocation flagrante à l'égard des sentiments des musulmans et des Palestiniens et de la souveraineté islamique et arabe sur la mosquée Al-Haram Al-Sharif.
Des institutions clés et des responsables palestiniens, musulmans et arabes ont dénoncé cette initiative de même que la tenue d'une réunion du cabinet israélien dans le tunnel situé sous le Mur occidental.
M. Ben-Gvir est entré dans les cours de la mosquée Al-Aqsa et a effectué ses prières dans la région orientale et dans la zone de Bab al-Rahma pendant trente minutes dimanche, accompagné par le chef de l'organisation du Mont du Temple.
«Les menaces du Hamas ne nous empêcheront pas d'être ici. Nous sommes les propriétaires de la maison sur le Mont du Temple, elle nous appartient à nous et à personne d'autre, et elle est importante pour tout le monde», a déclaré le ministre.
Le cabinet israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, a tenu sa session hebdomadaire au Mur occidental.
«Notre réunion d'aujourd'hui est un message à Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas), qui a déclaré aux Nations unies que le peuple juif n'avait aucun lien avec Jérusalem et que l'est de la ville faisait partie des zones de l'Autorité (palestinienne) [...] il y a 3 000 ans», a indiqué M. Netanyahou.
«Jérusalem était notre capitale avant que Londres et Washington n'existent.»
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a fermement condamné la visite de M. Ben-Gvir, qu'il considère comme une violation flagrante de toutes les normes et conventions internationales et comme une provocation à l'égard des musulmans du monde entier.
Il a tenu les forces israéliennes pour entièrement responsables des répercussions de telles exactions.
La Jordanie a critiqué les actions de M. Ben-Gvir, les qualifiant de «provocatrices» et d'«escalade dangereuse et inacceptable», ce qui représente «une violation flagrante et inacceptable du droit international et du statu quo historique et juridique à Jérusalem et dans ses lieux saints».
Le Waqf islamique s'est fait l'écho des commentaires des deux gouvernements, ajoutant qu'il était illusoire de penser qu'une telle action permettrait de réaliser les rêves et les objectifs de judaïsation de la mosquée Al-Aqsa.
Il a déclaré que la réunion du cabinet était également une provocation claire et systématique contre l'histoire et le patrimoine arabo-islamique de la ville.
Le grand mufti de Jérusalem et des territoires palestiniens, le prédicateur de la mosquée Al-Aqsa, Mohammed Hussein, a déclaré à Arab News que les incursions des ministres et des membres de la Knesset ne changeraient pas le statut juridique, religieux et historique actuel du site en tant que mosquée islamique réservée aux seuls musulmans.
Nabil Abu Rudeineh, porte-parole officiel de la présidence de l'Autorité palestinienne, a déclaré que la tournée du ministre était un acte dangereux et a appelé les États-Unis à prendre des mesures immédiates pour freiner Israël.
Le gouvernement israélien a alloué un budget d'un million de dollars pour encourager les extrémistes à pénétrer dans la mosquée Al-Aqsa et de 4,6 millions de dollars pour soutenir les travaux d'excavation sous la mosquée et l'entretien des tunnels existants.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que la réunion hebdomadaire du gouvernement israélien constituait une escalade dans la guerre de religion de l'État.
Entre-temps, l'armée israélienne a décidé d'autoriser officiellement les colons à retourner dans la colonie de Homesh, dans le nord de la Cisjordanie, que l'armée avait évacuée en 2005.
Le 21 mars, la Knesset israélienne a approuvé la loi de séparation, autorisant les colons à retourner dans quatre colonies de Cisjordanie qui avaient été évacuées en 2005, renforçant ainsi la légitimité des avant-postes aléatoires dans le nord de la Cisjordanie.
Dimanche également, des colons israéliens ont attaqué des bergers palestiniens dans la région d'Al-Hamma, dans le nord de la vallée du Jourdain, alors qu'ils faisaient paître leur bétail, en les aspergeant de gaz poivré.
Le maire de Sebastia, Mohammed Azem, a déclaré que les autorités israéliennes avaient l'intention de mettre en œuvre le plus grand projet de judaïsation du site archéologique de la ville historique de Sebastia, située au nord de la ville de Naplouse en Cisjordanie, pour un montant de 10 millions de dollars.
«L'occupation éliminera le secteur touristique de la ville, qui se limitera au tourisme de peuplement», a déclaré le maire. «Cela affectera également la situation économique, car des dizaines de familles de Sebastia dépendent du tourisme.»
Sebastia était la capitale des Romains en Palestine.
Elle se distingue par sa situation géographique, qui relie trois gouvernorats du nord de la Cisjordanie: Naplouse, Tulkarem et Jénine.
Elle se trouve également sur la route des pèlerinages chrétiens de Jérusalem, Bethléem, le puits de Jacob et Nazareth.
La ville compte des dizaines de sites archéologiques, dont le cimetière romain, la tombe du prophète Yahya et sa mosquée, la cathédrale Jean-Baptiste, le palais Al-Kayed, ainsi que la place de la Basilique, le palais royal, la tour hellénistique, le temple d'Auguste, le théâtre, la rue des Colonnes et le stade.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com