Dans la campagne anglaise, une arche de Noé pour les plantes du monde entier

Le Dr John Dickie, responsable principal de la recherche, pose pour des photos dans la banque de semences du millénaire de Kew à Wakehurst, au sud de Londres, le 25 avril 2023. (Photo de Ben Stansall / AFP)
Le Dr John Dickie, responsable principal de la recherche, pose pour des photos dans la banque de semences du millénaire de Kew à Wakehurst, au sud de Londres, le 25 avril 2023. (Photo de Ben Stansall / AFP)
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Dans la campagne anglaise, une arche de Noé pour les plantes du monde entier

  • Le Millenium Seed Bank (MSB) a engagé une course contre la montre car, selon des scientifiques, deux espèces végétales sur cinq sont menacées d'extinction
  • Au total, 2,5 milliards de graines y sont stockées ; elles sont de toutes formes, couleurs, tailles. Elles appartiennent à 40.020 espèces différentes et viennent de 190 pays

ARDINGLY, Royaume-Uni : Les chambres fortes se trouvent sous terre, à une température de -20 degrés et elles peuvent résister à des inondations et des bombardements. A l'intérieur, un trésor de 40.000 espèces de graines de plantes sauvages du monde entier, pour beaucoup menacées.

Le Millenium Seed Bank (MSB) a engagé une course contre la montre car, selon des scientifiques, deux espèces végétales sur cinq sont menacées d'extinction. Ce centre, qui se trouve dans la campagne anglaise au sud de Londres, est la plus grande banque de graines du monde.

Pour le documentariste David Attenborough, une sommité dans le monde des sciences naturelles, le MSB est «peut-être l'initiative de conservation la plus importante jamais réalisée».

«L'objectif est de conserver des espèces sauvages à travers les graines, pour éviter que ces espèces ne disparaissent à long terme», explique le professeur John Dickie, responsable de ce projet.

Ce chercheur de 70 ans suit depuis ses débuts le MSB, inauguré en l'an 2000 pour célébrer le millénaire. Il se trouve à Wakehurst, une antenne du célèbre jardin botanique de Kew Gardens à l'ouest de Londres.

Au total, 2,5 milliards de graines y sont stockées. Elles sont de toutes formes, couleurs, tailles. Elles appartiennent à 40.020 espèces différentes et viennent de 190 pays.

Près de 20% de la flore mondiale y est conservée. La priorité est donnée aux plantes menacées, notamment par le changement climatique. Mais aussi aux plantes endémiques, qui ne peuvent être trouvées que dans une zone géographique spécifique. Celles qui sont utiles aux populations, d'un point médical ou économique, ont aussi leur place.

«Les espèces végétales sont menacées pour plusieurs raisons, (...) surtout la modification de l'utilisation des sols, pour l'agriculture, et, de plus en plus, le changement climatique», explique John Dickie. «Certaines plantes vont s'adapter, d'autres non. (...) Au moins, elles seront ici, plutôt que ne plus exister du tout».

- Radiations -

Chaque semaine, Wakehurst reçoit de nouvelles graines en provenance des quatre coins du monde. Et alors commence le processus pour les conserver.

«Notre conservation des espèces sauvages s'appuie sur la technologie qui était déjà utilisée pour les espèces cultivées», explique John Dickie. «Ce n'est pas sorcier: il faut sécher, nettoyer et congeler». Une fois congelées, les graines peuvent être conservées des décennies, probablement des siècles, dit-il.

L'équipe de John Dickie travaille sous le regard du public, dans leur laboratoire vitré à Wakehurst. Ils sont une petite vingtaine de chercheurs et quelques bénévoles.

Lucy Taylor travaille sur des graines arrivées de Madagascar, des Albizia polyphylla. «Madagascar est un lieu très intéressant pour les biologistes car il y a là une flore unique comme l'île qui s'est détachée de l'Afrique. Par ailleurs, la pression sur la terre y est importante» du fait de l'agriculture, explique-t-elle.

Lucy Taylor sépare les graines vides des autres. «Beaucoup sont vides ou infestées d'insectes ou de maladies. (...) Or nous voulons une collection de la meilleure qualité possible et la place dans nos coffres est limitée», explique la chercheuse.

Les graines sont passées au rayon X pour repérer des maladies.

Chacune a sa carte d'identité, avec son nom, son pays d'origine, sa date d'arrivée au MSB. Elles sont rangées dans des bocaux en verre avant d'être congelées dans les chambres fortes souterraines, construites pour résister aux inondations, aux bombardements, aux radiations. Les scientifiques y rentrent couverts comme s'ils étaient sur une base du pôle nord ou du pôle sud.

La plus grande collection de graines est celle de la famille des orchidées. Mais il y a bien sûr des plantes rares, comme le plus petit nénuphar du monde, ou le Deschampsia antarctica aussi appelé l'herbe de cheveux de l'Antarctique, une des deux plantes à fleurs indigènes du continent gelé.

Le MSB, qui reçoit des financements publics et des donations, a passé des partenariats avec 90 pays. Quelques uns, comme l'Indonésie, refusent de partager leurs graines avec le MSB, mais les conservent sur leur territoire. D'autres, en revanche, semblent hors d'atteinte. L'un des rares regrets de John Dickie est ainsi de n'avoir aucun échange avec l'Iran.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.