A Gaza, élever des abeilles près de la périlleuse barrière frontalière

Malgré les dangers, c'est ici, loin des zones les plus peuplées du micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, que ses abeilles sont le plus à l'aise (Photo, AFP).
Malgré les dangers, c'est ici, loin des zones les plus peuplées du micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, que ses abeilles sont le plus à l'aise (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 20 mai 2023

A Gaza, élever des abeilles près de la périlleuse barrière frontalière

  • Trois à quatre de ses ruches ont été détruites dans les échanges de tirs
  • Quelque 600 dounams (60 hectares) de cultures ont été endommagés par le cycle de violences

JABALIA: Près de la barrière séparant la bande de Gaza d'Israël, l'apicultrice Miassar Khoudair dorlote la reine de ses abeilles qui a survécu à de nouvelles hostilités meurtrières entre mouvements armés palestiniens et l'armée israélienne.

"Les gaz, les roquettes et la poussière engendrés par la guerre peuvent tuer les abeilles", explique Mme Koudair, 29 ans.

Quelques jours avant la Journée mondiale des abeilles, célébrée le 20 mai, elle est allée inspecter ses ruches, disposées à quelques centaines de mètres de la barrière frontalière au-dessus de laquelle ont fusé, la semaine dernière, roquettes palestiniennes et missiles israéliens.

Pendant cinq jours d'affrontements, déclenchés par des raids aériens israéliens visant le Djihad islamique mais qui n'ont pas épargné les civils, Mme Koudair n'a pas pu se rendre dans ce secteur où l'on voit au loin, derrière les arbres, flotter un drapeau du mouvement armé.

Trois à quatre de ses ruches ont été détruites dans les échanges de tirs, dit-elle à l'AFP. Mais malgré les dangers, c'est ici, loin des zones les plus peuplées du micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, que ses abeilles sont le plus à l'aise.

"Nous les mettons toujours dans les zones frontalières car il y a beaucoup d'arbres et de plantes sauvages, sans trop de bâtiments ou de population", explique Miassar Khoudair.

Quelque 600 dounams (60 hectares) de cultures ont été endommagés par le cycle de violences, auquel un cessez-le-feu a mis le 13 mai, d'après le bureau de presse du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Il estime aussi à 207 000 euros les pertes liées à des frappes sur des ruches, poulaillers et autres exploitations.

Les affrontements ont coûté la vie à 34 Palestiniens, dont un tué par une roquette palestinienne sur le territoire israélien. Côté israélien, une personne est morte, selon les services de secours israéliens.

«Amour pour le miel»

Pendant quelques jours, la vie quotidienne s'est arrêtée et Mme Khoudair n'a pas pu vendre son miel dans un centre commercial ordinairement bondé de la ville de Gaza.

Elle y dispose d'un stand avec plusieurs bocaux de taille différente et des peluches de Winnie l'ourson, grand amateur du nectar sucré.

L'apicultrice a lancé son commerce il y a quelques mois, après avoir étudié la phytothérapie en Arabie saoudite.

"Lorsque j'étais en Arabie saoudite, j'ai découvert leur amour et leur intérêt pour le miel, un remède et un complément sur la table du déjeuner", raconte-t-elle.

Si le miel est de bonne qualité, il peut être utilisé pour soigner certains maux, les problèmes de concentration et même de fertilité, affirme-t-elle.

La jeune femme, secrétaire de formation, fait partie des rares habitants de la bande de Gaza à avoir émigré et être revenue dans ce territoire palestinien sous blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir il y a 16 ans.

Son activité lui permet d'échapper au sort de nombreux de ses concitoyens à Gaza, où le taux de chômage est de 45%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

"C'est un projet très positif, je ne dépends que de moi-même", dit-elle fièrement.

Après avoir examiné chaque ruche, ce qui lui a causé quelques piqûres aux mains car elle ne porte pas de gants, Miassar Khoudair appelle à une prise de conscience sur l'intérêt des produits apicoles.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
Short Url
  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

Short Url
  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Short Url
  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com